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INTAILLE
INTAILLE

INTAILLE

Terme qui désigne des pierres taillées ou gravées en creux dans la masse. Dans une intaille, aucun élément n’est en relief au-dessus du plan initial de la pierre. La technique de l’intaille constitue la glyptique. L’intaille s’oppose au camée qui désigne une pierre sculptée en relief (pierre généralement constituée de couches superposées de couleurs différentes mises en évidence par le dégagement en relief de chacune d’elles). Les pierres les plus fréquemment employées pour les intailles sont la cornaline, la calcédoine, l’agate, le jaspe et le cristal de roche, plus rarement, les pierres dites précieuses (émeraudes, saphirs); on entame la pierre avec des burins et au touret (petit tour à roue actionné au moyen d’une manivelle). Les intailles comportent soit un décor, soit des inscriptions, des armoiries ou des monogravures (au contraire des camées, qui sont en général figuratifs) car elles étaient souvent montées pour être utilisées comme cachets ou sceaux en forme de bagues ou d’anneaux; elles ornaient parfois des bijoux. L’Antiquité fournit un nombre considérable d’intailles que le Moyen Âge rechercha, collectionna et remonta sur toutes sortes d’objets, couronnes, reliquaires, plats de reliure, vases, calices, etc., ce qui laisse penser qu’on en fabriqua assez peu à cette époque; à la Renaissance au contraire la glyptique retrouva un essor considérable.

intaille [ ɛ̃taj ] n. f.
• 1808; it. intaglio
Arts Pierre fine gravée en creux. L'intaille est gravée en creux et le camée en relief. Intaille qui sert de sceau, de cachet.

intaille nom féminin (de entaille, avec l'influence de l'italien intaglio) Pierre fine gravée en creux, au contraire des camées. (Les intailles ont été très utilisées, comme cachets ou amulettes, en Mésopotamie, en Égypte, chez les Crétois, puis chez les Grecs et les Romains ; on en a gravé, à nouveau, de la Renaissance auXIXe s.)

intaille
n. f. BX-A Pierre dure gravée en creux.

⇒INTAILLE, subst. fém.
A. — BEAUX-ARTS. Pierre précieuse ou pierre dure gravée en creux, employée principalement dans la décoration de pièces d'orfèvrerie et dans la fabrication de sceaux ou de cachets. Anton. camée. L'intaille d'une bague en pierre fine (GAUTIER, Rom. momie, 1858, p. 176). Les intailles romaines ont je ne sais quelle ardeur intense (LORRAIN, Phocas, 1901, p. 21).
P. méton. :
... les cachets et cylindres-sceaux du Moyen-Orient, les scarabées égyptiens, les intailles gréco-romaines sont bien des sceaux au sens étroit du mot et selon la définition classique : empreinte sur une matière plastique, généralement la cire, d'images ou de caractères gravés sur une matière dure...
L'Hist. et ses méth., 1961, p. 393.
P. ext. Gravure en creux sur toute autre matière (bois, cuir p. ex.). Ces riches panneaux de paravents à intailles coloriées (GONCOURT, Journal, 1894, p. 689).
Loc. prép. En intaille. En creux. Des croix en relief ou en intaille (LENOIR, Archit. monast., 1856, p. 60).
B. — Au fig.
1. Image, idée, œuvre fortement ancrée, gravée dans l'esprit de quelqu'un. Rien de ce que je lus de Goethe, ensuite, ne put modifier cette première intaille [la lecture du Prométhée] (GIDE, Journal, 1929, p. 906).
2. Style nerveux, incisif. La concision doit coïncider avec l'intaille, ou la morsure (L. DAUDET, Brév. journ., 1936, p. 88).
Prononc. et Orth. : [] ou [-aj]. Att. ds Ac. 1878 et 1935. Étymol. et Hist. 1740 intagli [mot ital. cité] (Ch. DE BROSSES, Lettres familières sur l'Italie, éd. Y. Bézard, t. 2, p. 254); 1808, intailles (BOISTE). Empr. à l'ital. intaglio, plur. intagli, attesté comme terme de B.-A. dep. début XIVe s. (BARTOLOMEO DA S. CONCORDIO ds BATT.), proprement « entaille », déverbal de intagliare « entailler ». Bbg. HOPE 1971, p. 362.

intaille [ɛ̃tɑj] n. f.
ÉTYM. 1808; intagli, cité comme mot ital. (de Brosses), 1740; ital. intaglio, déverbal de intagliare, de tagliare « tailler ».
Arts. Pierre fine gravée en creux. || L'intaille est gravée en creux et le camée en relief. || Intaille qui sert de sceau, de cachet (→ Empreinte, cit. 1).
0 (…) l'artiste oppose une Bacchante surprise par un satyre, d'un style si pur, si antique, que vous vous demandez de quelle intaille, de quel camée (…) est tiré ce beau groupe.
Th. Gautier, Voyage en Russie, p. 184.
DÉR. Intailler.

Encyclopédie Universelle. 2012.