Akademik

APRAXIE
APRAXIE

APRAXIE

Catégorie de troubles qui intéressent, en dehors de toute paralysie, de trouble du tonus ou de déficit cérébelleux, les activités gestuelles «supérieures» qui ont nécessité un apprentissage. L’apraxie introduit l’«erreur» dans des gestes jusque-là correctement effectués. Les manifestations cliniques peuvent être évidentes, majeures ou au contraire discrètes, relativement mineures. Les manifestations pathologiques majeures sont l’apraxie idéatoire (impossibilité d’utiliser des objets correctement reconnus), l’apraxie idéomotrice (trouble des gestes sans utilisation d’objets). Ces deux types, souvent associés, entraînent un sévère déficit de la motricité. Les perturbations discrètes sont souvent électives: difficultés dans l’habillage, dans le dessin (apraxie constructive).

L’apraxie résulte d’une lésion du lobe pariétal du cerveau. Les lésions de l’hémisphère dominant (gauche le plus souvent, c’est-à-dire dans le cas où le sujet est droitier) donnent des apraxies globales: grande apraxie idéatoire et idéomotrice, apraxie constructive. Les lésions de l’hémisphère non dominant, autrement dit mineur, donnent le plus souvent des apraxies unilatérales ou une apraxie de l’habillage.

apraxie [ apraksi ] n. f.
• 1906; gr. apraxia « inaction »
Méd. Incapacité d'effectuer des mouvements volontaires adaptés à un but, alors que les fonctions motrices et sensorielles sont normales. Apraxie de l'habillage, de la marche; apraxie oculaire. Adj. et n. APRAXIQUE .

apraxie nom féminin Trouble de la réalisation de gestes concrets (manipulation d'objets) ou symboliques (signe de croix) indépendant de toute atteinte des fonctions motrices et sensitives et de tout trouble de la compréhension.

⇒APRAXIE, subst. fém.
PSYCHOL., PATHOL. Incapacité pour un sujet ayant toutes ses facultés intellectuelles, motrices et sensitivo-sensorielles, d'adapter ses mouvements au but recherché, en raison de troubles cérébraux organiques :
1. ... les cas d'apraxie constructive, où le sujet ne manifeste aucun trouble gnosique, sauf en ce qui concerne la localisation des stimuli sur son corps, et n'est pourtant pas capable de copier une croix, un v ou un o, montrent bien que le corps a son monde et que les objets ou l'espace peuvent être présents à notre connaissance sans l'être à notre corps.
MERLEAU-PONTY, Phénoménologie de la perception, 1945, p. 162.
2. Mais on ne peut pas toujours être distrait. Aussi leur comportement fondamental [des lents, des asthéniques, des repliés] avec le monde environnant est-il la maladresse, qui s'échelonne des sentiments de désorientation à l'apraxie, ou paralysie psychique du geste.
MOUNIER, Traité du caractère, 1946, p. 80.
Rem. Attesté ds Nouv. Lar. ill.-Lar. Lang. fr., ROB., QUILLET 1965.
SYNT. Apraxie idéatoire, incapacité d'enchaîner plusieurs mouvements, souvent liée à une confusion des objets courants. Apraxie idéomotrice, impossibilité d'exécuter des gestes habituels.
PRONONC. :[].
ÉTYMOL. ET HIST. — 1906 (Nouv. Lar. ill. Suppl.). Empr. au gr. (de - priv. et « action ») « inaction, inertie » (EUR., Or. 426 ds BAILLY), sans doute par l'intermédiaire de l'all., le mot étant introduit par LIEPMANN, Das Krankheitsbild der Apraxie, 1900 (J. HOFFMEISTER, Wörterbuch der philosophischen Begriffe, Hambourg, von F. Meiner, 1955).
STAT. — Fréq. abs. littér. :10.
BBG. — Biol. t. 1 1970. — CHEVALLIER 1970. — FOULQ.-ST-JEAN 1962. — GARNIER-DEL. 1961 [1958]. — GOBLOT 1920. — LAFON 1969. — LAL. 1968. — Lar. méd. 1970. — MARCH. 1970. — Méd. 1966. — Méd. Biol. t. 1 1970. — MOOR 1966. — PIÉRON 1963. — POROT 1960. — Psychol. 1969. — SILL. 1965.

apraxie [apʀaksi] n. f.
ÉTYM. 1900, in D. D. L.; créé d'après le grec apraxia « inaction », par Gogol, en 1873.
Didactique.
1 (Selon Gogol). Perte de la compréhension de l'usage des choses.
2 (Déb. XXe; all. Apraxie, 1900, Liepmann). Incapacité d'exécuter des mouvements volontaires adaptés à un but, malgré l'intégrité des fonctions motrices et sensorielles. || Apraxie idéomotrice, d'autant plus accentuée que le geste requiert davantage le concours de la volonté (sans perturbation des mouvements automatiques ou spontanés). (1907, in D. D. L.). || Apraxie idéatoire, affectant la coordination des gestes (à distinguer de ataxie). || Apraxie constructive (ou optique, visuelle, géométrique) : incapacité de dessiner ou de construire des figures simples, même d'après modèle. || Apraxies spécialisées, n'intéressant qu'une partie du corps ou une fonction : apraxie faciale, oculaire; apraxie de l'habillage. || L'apraxie motrice (dite aussi mélocinétique), qui affecte les mouvements automatiques comme les volontaires, reste discutée en tant qu'apraxie. || Apraxie associée à une aphasie, à des perturbations gnosiques.
0 (…) l'apraxie (…) l'impossibilité d'adapter les mouvements à un but, de faire du mouvement un geste. À l'agnosie, asymbolie de l'impression, correspond l'apraxie, asymbolie de l'expression.
Jean Delay, la Psycho-physiologie humaine, p. 37.
DÉR. Apraxique.

Encyclopédie Universelle. 2012.