● bourdalou ou bourdaloue nom masculin (de L. Bourdaloue, nom propre) Large ruban de soie finement côtelé qui garnit la base de la calotte d'un chapeau d'homme. Nom donné au XVIIe et au XVIIIe s. aux pots de chambre ovales, de petites dimensions, en céramique.
Bourdaloue
(Louis) (1632 - 1704) jésuite français, prédicateur célèbre.
Divers objets, se rattachant plus ou moins directement au prédicateur Bourdaloue.
A.— CHAPELLERIE. Tresse garnie d'une boucle ou ruban de gros-grain (ou de cuir quand il s'agit du shako) entourant la forme d'un chapeau, d'une coiffure militaire (cf. LELOIR 1961) :
• 1. (...) une branche a déchiré le bourdalou de mon chapeau, et mes plumes sont tombées... Enfin, je suis revenue au château pour faire recoudre mon bourdalou...
O. FEUILLET, La Petite comtesse, 1856, pp. 95-96.
• 2. À cette mine farouche (...) ajoutez un accoutrement à la diable. Pas de ceinture, pas de rabat, par de bourdaloue au chapeau, ornements inutiles!
F. FABRE, Lucifer, 1884, p. 258.
— P. ext., vx. Toile très résistante (cf. Comm. t. 1 1837).
B.— Vase de nuit de forme allongée, sur lequel était peint un œil, souvent entouré d'inscriptions grivoises :
• 3. ... j'ai acheté un bourdaloue, en vieux Sèvres admirable, que je caresse comme une religieuse son serin.
BALZAC, Lettres à l'étrangère, t. 3, 1850, p. 225.
C.— ,,Entremets chaud de fruit divers`` (Ac. Gastr. 1962).
Prononc. ET ORTH. :[]. Ac. 1798-1932 (cf. aussi Pt Lar. 1906 et ROB.) enregistrent la forme bourdalou subst. masc. pour désigner la tresse autour d'un chapeau. Ac. Compl. 1842 introduit bourdaloue subst. fém. (étoffe). BESCH. 1845, s.v. bourdalou subst. masc. ou bourdaloue subst. fém., traite les 2 termes (tresse et étoffe). LITTRÉ, GUÉRIN 1892, Nouv. Lar. ill. (Lar. 20e et Lar. encyclop.), DG et QUILLET 1965 distinguent bourdalou subst. masc. (tresse) où LITTRÉ souligne : ,,Richelet fait ce mot du féminin``, et bourdaloue subst. fém. (étoffe). À comparer avec Lar. 19e qui sépare bourdalou subst. masc. (tresse) et bourdalou (la même forme donc) subst. masc. (étoffe.). LITTRÉ, DG, Lar. 20e enregistrent également bourdaloue « vase de nuit » avec la même orth. que pour le terme de chapellerie.
Étymol. ET HIST. — 1. 1701 subst. fém. bourdalou « ruban ou tresse qu'on attache avec une boucle autour d'un chapeau » (FUR.); masc. à partir d'Ac. 1798; 2. 1762 subst. masc. bourdalou « pot-de-chambre de forme oblongue » (Ac.); forme bourdaloue pour les deux sens dans BESCH.
Du nom de Bourdaloue, célèbre prédicateur du XVIIe s. [1632-1704], 1 parce qu'il portait un de ces rubans (d'apr. Trév. 1752); 2 p. all. aux confidences entendues en confession par le prédicateur (Lar. 19e, FEW t. 1, p. 472b), mais sans qu'on puisse préciser la nature de ces confidences.
ÉTYM. 1701, Furetière; du nom de Bourdaloue, le célèbre prédicateur.
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1 Techn. Ruban ou tresse qu'on attache avec une boucle et qui entoure la forme d'un chapeau. || Bourdalou en cuir d'un shako.
2 (1762). Vase de nuit de forme oblongue, utilisé au XVIIIe siècle par les dames, dans le fond duquel était parfois peint un œil accompagné d'inscriptions licencieuses.
3 Cuis. Entremets chaud de fruits. — (À Paris). Gâteau aux amandes et aux poires.
Encyclopédie Universelle. 2012.