● favorisé, favorisée nom Personne à qui la fortune a été favorable ; privilégié.
⇒FAVORISÉ, ÉE, part. passé et adj.
I.— Part. passé de favoriser.
II.— Emploi adj.
A.— [Avec une idée de préférence] Qui est traité avec une bienveillance particulière. Je me jugeais à cause de cela plus favorisé qu'elle (PROUST, Fugit., 1922, p. 603).
— En partic. [En parlant du sol, d'une région, du climat] Les fourmis du Mexique, dans un climat favorisé entre tous, ont deux classes d'ouvrières (MICHELET, Insecte, 1857, p. 261).
— Emploi subst. Un nouveau partage est fait, dans lequel les cadets, les déshérités, les moins favorisés reçoivent leur égale et juste part (JAURÈS, Ét. soc., 1901, p. 210). La colère ardente des déshérités contre les favorisés (BARRÈS, Cahiers, t. 3, 1904, p. 296) :
• 1. L'État a bien fondé, pour combattre cet abus, des écoles professionnelles; mais, sauf quelques favorisés, les enfants doivent y payer une pension.
COPPÉE, Bonne souffr., 1898, p. 137.
♦ Favorisé de. C'est le favorisé du roi et le cher à son cœur (GONCOURT, Journal, 1891, p. 134). Il ne lui déplaît pas d'être une favorisée du sort (ROMAINS, Hommes bonne vol., 1939, p. 57).
B.— [Sans idée de préférence] Qui a reçu un don ou une aide plus ou moins durable. Les ouvriers, beaucoup plus favorisés que nous, n'avaient pas à « représenter » aussi pouvaient-ils s'offrir du poulet tous les dimanches (BEAUVOIR, Mém. j. fille, 1958, p. 132).
— Spéc., dans le domaine des rapports amoureux. Qui reçoit les faveurs (d'une femme) :
• 2. Sa disparition de Mabille, ses allures nouvelles, la discrète élégance de ses toilettes sombres, ses airs, enfin, de noli me tangere, joints à de certaines réticences qu'employaient désormais ses favorisés en parlant d'elle, tout cela m'intriguait un peu les esprits au sujet de cette séduisante fille, célèbre, jadis, dans ces soupers où son fin et joli babil galvanisait jusqu'aux princes les plus moroses de la Gomme...
VILLIERS DE L'I.-A., Contes cruels, 1883, p. 331.
Encyclopédie Universelle. 2012.