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LIMOUSIN
LIMOUSIN

LIMOUSI

Partie nord-ouest du Massif central, le Limousin est un ensemble homogène de plateaux cristallins qui domine, à l’ouest, le Poitou et la Charente et, au nord, le Bassin parisien, et qui est dominé à l’est par les hauteurs volcaniques de l’Auvergne; au sud, il est limité par les plateaux calcaires du Quercy et du Périgord. Le Limousin, composé de roches cristallines de l’ère primaire, s’individualise donc nettement au milieu de ces ensembles sédimentaires de l’ère secondaire et du complexe volcanique tertiaire auvergnat; le bassin de Brive, rempli de sédiments de l’ère primaire, est pourtant compris dans ses limites, à cause de ses relations traditionnelles avec ces hauts plateaux. Ce bloc de plateaux étagés s’incline de l’est (le point culminant de la montagne limousine est le massif des Monédières: 978 m) vers l’océan à l’ouest: les plateaux n’ont que 200 m d’altitude. Cet étagement crée des unités bien définies, mais une série d’aspects globaux les lie: le climat est une composante du climat océanique, aquitain, continental; les hivers sont rigoureux et longs, surtout sur les plateaux élevés, les précipitations venant du sud-ouest, dont le maximum se situe en été, totalisent de 900 mm (au nord) à 1 300 mm (au sud); les étés sont frais; le bassin de Brive a toutefois un climat plus chaud. Les sols sont pauvres, acides, squelettiques et portent la lande, des forêts de conifères et de hêtres; les conditions sont défavorables à la culture, et les agriculteurs se consacrent uniquement à l’élevage ovin et bovin, races limousines pour la viande (extension de la race bovine charolaise); le Limousin est une des principales régions d’élevage de France; autrefois, il avait une population plus importante qui pratiquait une polyculture pauvre (seigle) et l’artisanat; à l’émigration temporaire a succédé l’émigration définitive au cours du XIXe siècle, favorisée par la création des voies ferrées; la population est faible (en 1990, les trois départements du Limousin: Creuse, Corrèze, Haute-Vienne réunissaient 723 000 hab.) et vieille (14 p. 100 des actifs sont employés dans l’agriculture, 27 p. 100 dans l’industrie et 59 p. 100 seulement dans les services. Le Limousin est une des zones de divergence de nombreux cours d’eau, sur lesquels ont été installées des centrales: Dordogne, Vézère, Vienne, Creuse entre autres. Il recèle aussi un gisement d’uranium, qui est traité à Bessines-sur-Gartempe. L’énergie est exportée, mais au passage elle alimente les usines locales: tanneries, mégisseries, ganteries, maroquineries, chaussures à Limoges, Bellac, Rochechouart, Saint-Junien, Saint-Léonard-de-Noblat; papeteries à Limoges, Saint-Junien, Saint-Léonard-de-Noblat, imprimerie à Saint-Yriex-la-Perche et travail du bois de même qu’à Limoges; constructions électriques, pneumatiques à Guéret; porcelaine à Limoges et à Saint-Léonard-de-Noblat; filatures, tissage de la laine à Limoges et tapisseries à Aubusson; Tulle a une manufacture d’armes. Limoges (136 416 hab. en 1990) est la capitale du Limousin, région de programme; les autres villes ont moins de 15 000 habitants, excepté Brive-la-Gaillarde (49 714 hab.) et Tulle (17 164 hab.).

La montagne limousine s’élève à plus de 500 m et ses hauts plateaux, au climat rude, portent des landes, domaine extensif de l’élevage de moutons pour la viande (race limousine croisée avec des races anglaises). Les plateaux du sud-est, qui ont de 500 à 600 m d’altitude, ont été reboisés.

Sur les plateaux du sud-ouest, dont l’altitude varie de 350 à 450 m, des exploitations se consacrent aux cultures fourragères et aux herbages, ainsi qu’à l’élevage de vaches laitières.

La basse Marche, au nord-ouest, située à moins de 300 m d’altitude, a de grandes exploitations consacrées à l’élevage ovin, qui s’insèrent dans un bocage aux mailles lâches.

La Marche, au nord-est, s’élève de 300 à 500 m d’altitude; dotée d’un climat déjà rude, elle est le domaine de prairies artificielles qui pourvoient aux besoins d’un élevage bovin (charolais et limousins pour la viande) et ovin, très important.

Au sud, le bassin de Brive est le domaine de culture du tabac, d’arbres fruitiers, de légumes, de vigne; on y trouve les caractères de la polyculture aquitaine.

limousin, ine [ limuzɛ̃, in ] adj. et n.
• 1532; limosin 1383; bas lat. lemovicinium, de Lemovices, nom de peuple
1De la région de Limoges, du Limousin. Les troubadours limousins. Race limousine (bovins, ovins et porcins).
N. Un Limousin, une Limousine. N. m. Le limousin : parler du groupe occitan.
2 N. m. (1690) Vx Maçon (beaucoup de maçons étaient limousins).

limousin nom masculin Dialecte de langue d'oc parlé dans la région de Limoges. ● limousin nom masculin (de limousin) Vieux. Maçon exécutant les limousinages. ● limousin, limousine adjectif et nom (bas latin Lemovicinum, pays des Lémovices) Du Limousin. Se dit d'une race française de bovins, réputée pour la production de viande, dont les mâles sont utilisés pour le croisement industriel. Se dit d'une race de moutons, rustique et prolifique, exploitée sur le plateau de Millevaches.

limousin, ine
adj. et n. Du Limousin.
|| Subst. Un(e) Limousin(e).
|| Spécial. Race limousine: race de boeufs élevés pour la boucherie.
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limousin
anc. prov. de France, plus petite que la Rég. actuelle.
évangélisé au IIIe s., le Limousin fait partie du duché d'Aquitaine; il appartient donc à l'Angleterre de 1152 à la fin du XIVe s. et la guerre de Cent Ans le ravage. Il ne sera réuni à la France qu' en 1589.
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limousin
région admin. française et région de la C.E., formée des dép. de la Corrèze, de la Creuse et de la Haute-Vienne; 16 932 km²; 746 238 hab.; cap. Limoges. Géogr. et écon. - Au N.-O. du Massif central, de hautes terres cristallines connaissent un climat océanique aux hivers marqués en altitude. Soumise à l'exode rural, la Région compte moins d'hab. qu'en 1850. Elle s'est spécialisée dans l'élevage; la forêt est peu exploitée. L'industrie utilise les ressources locales: kaolin pour la porcelaine, bois pour le meuble et la papeterie, cuir pour la chaussure et la ganterie; auj., traitement de l'uranium.

⇒LIMOUSIN, -INE, adj.
Qui est originaire du Limousin ou lui appartient. Une série d'émaux limousins offraient les figures violâtres et jaunes de reîtres, de mignons et de ligueurs aux moustaches troussées (ADAM, Enf. Aust., 1902, p. 401). Une vieille paysanne (...) portait la coiffe limousine (FRANCE, Dieux ont soif, 1912, p. 98). Mon père, monsieur, était un pauvre gentilhomme limousin (FRANCE, Dieux ont soif, 1912p. 178) :
... Largilier et lui parcoururent en porteurs de pains l'identique ignominie des logements pauvres, revirent la pièce unique du maçon limousin, retrouvèrent occupé par d'autres le boyau du cinquième étage où le peintre nain était mort, remontèrent enfin les grasses pentes familières de la rue Mouffetard, l'âme crottée de misère.
MALÈGUE, Augustin, t. 1, 1933, p. 308.
Emploi subst. Personne originaire du Limousin. La nourrice que j'ai trouvée est une brave petite Limousine, mariée, mère pour la deuxième fois et n'ayant pas vingt ans (RIVIÈRE, Corresp. [avec Alain-Fournier], 1911, p. 289).
En partic. Ouvrier maçon exerçant le limousinage (infra rem.).
LING. Dialecte (parler, patois) limousin. Dialecte d'oc parlé dans cette région. L'ouvrage de M. Jean Mazaleyrat sur la langue rurale du Plateau de Millevaches (...) consacré à un patois limousin (LANLY, Enq. ling. sur le plateau d'Ussel, Paris, P.U.F., 1962, p. 12).
REM. 1. Limousinage, subst. masc. ,,Ouvrage de maçonnerie fait avec des moellons et du mortier`` (Ac.). 2. Limousiner, verbe trans. Faire du limousinage. P. anal. Andoche connaît le prospectus, il entre dans les idées du marchand, il n'est pas fier, il limousinera notre prospectus gratis (BALZAC, C. Birotteau, 1837, p. 156).
Prononc. et Orth. : [], fém. [-in]. Ac. 1694 : limosin; dep. 1718 : -mousin. Étymol. et Hist. 1. 1383 Pierre Cardeau, limosin (Comptes de l'hôtel des rois de France, éd. L. Douët d'Arcq, p. 215); 2. 1690 limosin « maçon » (FUR., s.v. limosinerie); 1718 limousin « id. » (Ac.). De Limousin, région du Massif-Central, b. lat. Lemovicinium, dér. du lat. Lemovices « peuple qui vivait dans cette région »; cf. a. prov. début XIIIe s. la lenga lemosina (R. VIDAL DE BESALU, Razos de Trobar ds M. ANGLADE, Gramm. de l'a. prov., p. 7). Le sens 2 s'explique par le fait que de nombreux maçons de Paris étaient Limousins. Fréq. abs. littér. : 43. Bbg. DUB. Dér. 1962, p. 30 (s.v. limousinage).

limousin, ine [limuzɛ̃, in] adj. et n.
ÉTYM. 1532, Rabelais; var. anc. limosin, 1383; de Limousin, nom de région, du bas lat. lemovicinium, de Lemovices, n. de peuple.
1 De Limoges ou de la région du Limousin. || L'économie limousine.Spécialt. || Race limousine (ovins, bovins, porcins). || Cheval limousin. || Clafoutis limousin.N. Personne originaire de cette ville, de cette région. || Un Limousin, une Limousine.N. m. || Le Limousin : parler du groupe occitan, pratiqué dans cette région.
2 N. m. (1690, le Limousin fournissant beaucoup de maçons). Vx. || Limousin : ouvrier-maçon. Maçon.
DÉR. V. Limosinage ou limousinage, limousine (dérivation contestée).
HOM. (Du fém.) Limousine; formes du v. limousiner.

Encyclopédie Universelle. 2012.