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LUCERNE
LUCERNE

LUCERNE

Ville de contact entre les Alpes et le Moyen-Pays suisses Lucerne (allemand: Luzern) est établie — comme Annecy, Genève ou Zurich — dans un site classique de débouché lacustre, là où les voies d’eau et de terre, venant de la montagne, s’irradient en un éventail de voies ouvertes sur l’avant-pays. L’agglomération occupe, sur la Reuss, l’extrémité de la branche occidentale du lac des Quatre-Cantons (Luzerner See), zone synclinale de molasse limitée par la pyramide calcaire du Pilate (2 132 m), au sud et, au nord, les conglomérats tertiaires des belvédères du Righi (1 798 m), qui forment une grandiose porte d’entrée alpine. La dépression au fond bosselé a été recreusée par les glaciers quaternaires, puis recouverte par les moraines et, au sud-est, par le cône de déjections du Krienbach. L’effet d’entonnoir pluviométrique et la proximité des Préalpes ont valu à Lucerne une réputation imméritée de rigueur climatique. Les conditions sont, en effet, celles du rebord alpin (1 150 mm de pluie, 8,3 0C de moyenne annuelle, — 0,6 en janvier et 17,4 en juillet, avec l’influence réchauffante du fœhn). Station préhistorique, le site est romanisé, puis germanisé entre le Ve et le IXe siècle par les Alamans. L’agglomération naît vers 725, autour du couvent des Bénédictins Im Hof, rattaché au monastère de Murbach, en Haute-Alsace. Luciaria (puis Lucerrun, Luzerren) prend de l’importance, avec l’ouverture du Gothard, au XIIIe siècle et son destin sera, désormais, étroitement lié à celui de ce grand col. En 1291, l’empereur Rodolphe de Habsbourg rachète à l’abbé tous ses droits sur la ville, mais elle souffre de cette tutelle et se rapproche des cantons forestiers, dont elle est le débouché économique. Elle s’allie à eux, le 13 novembre 1332, et les aide dans leur lutte d’émancipation contre les Habsbourg. La victoire de Sempach (1386) libère la cité de ses liens de dépendance, qui sont définitivement tranchés, au début du XVe siècle. Cette période est marquée également par la conquête des terres de l’avant-pays, qui forment le canton actuel. Bloquée par la puissance de Berne dans ses velléités d’expansion vers le Mittelland, Lucerne se tourne vers les Waldstätten, qu’elle seconde dans leurs expéditions au Tessin. Ayant refusé la Réforme, Lucerne, gouvernée par un patriciat autoritaire, demeure, jusqu’au lendemain de la guerre civile du Sonderbund (1847), l’un des bastions du catholicisme et du conservatisme dans la Confédération. La grande prospérité des XIVe et XVe siècles inaugure la première poussée urbaine. Enfermée dans une puissante enceinte, la cité est une ville de ponts, entre le noyau primitif (Grosstadt) de la rive droite et les bas quartiers de la Kleinstadt, sur le cône du Krienbach. Ses églises, ses couvents, ses six ponts, ses maisons patriciennes, au pied des Alpes, offrent l’un des plus beaux paysages urbains de la Suisse. À partir de 1830, Lucerne, stimulée par la construction de la route carrossable du Gothard, puis par l’ère des chemins de fer (1859-1882), aménage ses quais et s’étend vers l’ouest, le sud et sur les contreforts de la montagne. Première ville de la Suisse centrale, centre politique et culturel, c’est, avant tout, une étape de transit, un pôle touristique, équipé d’un remarquable réseau de chemins de fer alpins. Le développement des activités touristiques a entraîné la croissance de la population, qui est passée de 14 400 habitants en 1870 à 59 600 en 1993. Mais l’économie a reçu le renfort de l’industrie mécanique et textile, localisée dans les villes satellites (Emmen, Kriens, Ebikon).

Lucerne
(canton de) canton de Suisse, au centre du pays; 1 492 km²; 308 700 hab.; ch.-l. Lucerne. Situé à l'extrémité O. du lac des Quatre-Cantons, il s'adosse au S.-E. à des hauteurs allant du Rothorn de Brienz (2 350 m) au Pilate (2 132 m), que contourne la vallée verdoyante de la Petite Emme (Entlebuch). Au N. s'étend un plateau parsemé de petits lacs (Baldegg, Sempach). élevage bovin et polyculture. Gros bourgs agricoles. Constructions mécaniques et électriques; textiles artificiels; papeteries; tabac. Tourisme.
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Lucerne
(en all. Luzern) v. de Suisse, sur le lac des Quatre-Cantons; 63 280 hab.; ch.-l. du cant. du m. nom. Centre tourist. et culturel.
Festival international de musique.
Pont en bois couvert (XIVe s., incendié en 1993, reconstruit en 1994) flanqué de la Tour de l'eau. Collégiale Saint-Léger (XIVe et XVIIe s.). Monument du Lion (à la mémoire des gardes suisses tués dans le palais des Tuileries, à Paris, en 1792).
Encycl. Hist. - La ville se serait développée, à partir du VIIIe s., autour d'un couvent dédié à saint Leodegar (saint Léger) et dépendant de l'abbaye de Murbach en Alsace. Celle-ci vendit la ville aux Habsbourg en 1291. Contre les Habsbourg, Lucerne conclut en 1332 une alliance avec les cantons d'Uri, de Schwyz et d'Unterwald, et conquit son indépendance en 1386 (victoire de Sempach). à partir du XVIe s., elle fut le bastion du catholicisme face à la Réforme et, en 1845, entra dans le Sonderbund. L'ouverture du tunnel du Saint-Gothard (1882) et le développement du tourisme firent sa fortune.

Encyclopédie Universelle. 2012.