MAAMOURA
MAAMOURA
En Syrie, la maamoura désigne la zone de terrain cultivé par reconquête paysanne et sédentarisation aux dépens des nomades pasteurs du désert. Zone de contact entre le Croissant fertile et la Chamiyé (désert syrien), ses limites ont considérablement varié: zone de transition, la maamoura correspond à une bande de steppes semi-arides où la pluviosité annuelle varie entre 400-350 millimètres et 250-200 millimètres avec de fortes irrégularités d’une année à l’autre. Ces conditions climatiques n’autorisent, en l’absence d’irrigation, que les cultures de céréales (blé), de lentilles, de pois chiches. Terre de colonisation pionnière, la maamoura était, avant la réforme agraire, surtout le domaine de vastes propriétés, car la colonisation a été souvent dirigée par des citadins ou les terres ont été attribuées aux chefs des tribus. Au début des années 1960, une meilleure redistribution des terres s’est opérée et la région s’est urbanisée. La limite interne, vers la Chamiyé, ou désert de Syrie, n’a pas de signification permanente: elle est souvent caractérisée par l’importance des modes de vie semi-nomadiques (Bédouins); les limites maximales jamais atteintes par la culture sèche sont plus ou moins marquées par l’isohyète de 200 millimètres. La maamoura s’étend largement en Djézireh, où la colonisation a été dirigée à partir de 1945 par de gros entrepreneurs d’Alep. Dans la région d’Alep, la reconquête est plus ancienne. En Syrie centrale, dans la région de Hama, la maamoura était dominée, jusqu’à la réforme agraire, par quelques grands propriétaires citadins; dans la région de Homs, la colonisation s’est faite sur d’immenses domaines d’État. La maamoura se rétrécit vers le sud, au pied de l’Anti-Liban, mais elle s’élargit de nouveau dans le Hauran et le Golan. Terre de reconquête pionnière, la maamoura est occupée par des populations variées: musulmans, chrétiens, druzes.
Encyclopédie Universelle. 2012.