● las, lasse (difficultés) adjectif (latin lassus) Orthographe De guerre lasse → guerre. Construction Las de : je suis las de répéter sans cesse la même chose ; il est las de tout. ● las, lasse (expressions) adjectif (latin lassus) Être las de, ne plus pouvoir supporter quelque chose ou quelqu'un, en avoir assez de faire ou de subir telle ou telle chose : Être las d'attendre. ● las, lasse (homonymes) adjectif (latin lassus) la nom masculin invariable la article défini la pronom personnel là adverbe là ! interjection lace forme conjuguée du verbe lacer lacent forme conjuguée du verbe lacer laces forme conjuguée du verbe lacer lacs nom masculin las nom masculin lasse forme conjuguée du verbe lasser lassent forme conjuguée du verbe lasser lasses forme conjuguée du verbe lasser lasse las nom masculin las ! interjection lass nom masculin invariable ● las, lasse (synonymes) adjectif (latin lassus) Qui éprouve ou manifeste une grande fatigue physique
Synonymes :
- épuisé
- éreinté (familier)
- exténué
- fatigué
- fourbu
- harassé
- vanné (familier)
Contraires :
- dispos
- frais
- gaillard
- reposé
- solide
las, lasse
adj.
d1./d Qui ressent péniblement la fatigue physique, la difficulté ou l'incapacité de poursuivre un effort, une action, etc. être las de marcher.
— Qui exprime la fatigue. Un air, un sourire las.
d2./d Excédé, dégoûté. être las des plaisirs. Las d'espérer.
⇒LASSÉ, -ÉE, part. passé et adj.
I. — Part. passé de lasser.
II. — Emploi adj.
A. — Qui éprouve, qui manifeste une grande fatigue physique. Démarche lassée; pieds lassés; d'un geste, d'un ton lassé. Tout le long des chemins je pensais à Ulysse et à ses compagnons (...) au sommeil de leurs membres lassés sur le sable sec des promontoires (TAINE, Voy. Ital., t. 1, 1866, p. 54). Atlas porte le monde, et l'on entend le pôle Craquer quand le géant lassé change d'épaule (HUGO, Légende, t. 3, 1877, p. 104).
B. — Qui éprouve une fatigue mentale, morale, affective ou psychique. Cœur, esprit lassé; curiosité lassée. Voudriez-vous de cette âme lassée, de cet esprit fatigué, quoique le cœur soit resté pur et enfant? (BALZAC, Lettres Étr., t. 2, 1842, p. 37). Les paroles lassées des traîtres, les à quoi bon, qui, Jaurès mort, emporteront le bateau à la dérive (ARAGON, Beaux quart., 1936, p. 341).
♦ Lassé de. Dégoûté de :
• Mon cœur, lassé de tout, même de l'espérance,
N'ira plus de ses vœux importuner le sort;
Prêtez-moi seulement, vallon de mon enfance,
Un asile d'un jour pour attendre la mort.
LAMART., Médit., 1820, p. 77.
— Emploi subst. masc. J'entrais dans un grand étonnement, Moi le lassé qui rêve d'être un ironique, D'ainsi revivre sensuel et platonique (VERLAINE, Œuvres compl., t. 3, Dédicaces, 1890, p. 97). Les lassés de la vie (ROLLAND, Beethoven, t. 2, 1937, p. 333).
Prononc. : [] et [-a-]. Fréq. abs. littér. : 608. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 1 021, b) 730; XXe s. : a) 1 145, b) 633.
1. las, lasse [lɑ, lɑs] adj.
ÉTYM. V. 950, « malheureux, misérable »; lat. lassus.
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1 (1080, Chanson de Roland). Qui éprouve une sensation de fatigue (cit. 7) générale et vague, une inaptitude à l'action, au mouvement. ⇒ Faible, fatigué; lassitude. || Triste et las (→ Angoisse, cit. 12). || Être las, se sentir las après une journée de travail, une longue marche. || Se réveiller las. || Las de marcher, de travailler; las de travail (→ Famille, cit. 25). || Très las, las à n'en plus pouvoir. ⇒ Anéanti, éreinté, recru. || Je me sens un peu las. || Avoir l'air las.
1 On va bien loin, dit-on, quand on est las; mais quand on a les jambes rompues, on ne va plus du tout.
Mme de Sévigné, 208, 4 oct. 1671.
2 Quand on est las, las à pleurer du matin au soir, las à ne plus avoir la force de se lever pour boire un verre d'eau, las des visages amis vus trop souvent et devenus irritants (…)
Maupassant, Au soleil, p. 10.
3 Elle était endormie parce qu'elle était lasse et cette lassitude faisait penser à des lassitudes de petit enfant.
Ch.-L. Philippe, Bubu de Montparnasse, II, X.
4 Nous jouissions de cette oisiveté vague dont on éprouve la bonté quand on est vraiment las.
H. Barbusse, le Feu, X.
5 Elle mettait son orgueil, le soir, à ne plus pouvoir tenir les yeux ouverts, tant elle était lasse.
F. Mauriac, le Sagouin, p. 117.
6 (…) cela faisait une douleur dans les bras, dans les bras fatigués de laver à terre, dans les jambes lasses des fardeaux portés, dans les reins cassés par de longues complaisances.
Aragon, les Beaux Quartiers, I, XXIV.
2 (V. 1190). Littér. || Las de (et n., inf.) : fatigué et dégoûté de; qui ne peut plus supporter (qqn, qqch.) ou faire (quelque action) par ennui, fatigue, dégoût. ⇒ Dégoûté, ennuyé, irrité, lassé; → Écœuré, cit. 3. || Las d'appeler (cit. 20), d'espérer, d'attendre (cit. 24 et 114), de souffrir (→ Exiler, cit. 8). || Las de vivre, las de la vie. || Las de tout, las et découragé. ⇒ Désenchanté. || Las à mourir (→ Fadeur, cit. 2). || Las et saturé de plaisirs. ⇒ Soûl. || Être las des façons (cit. 46), des courbettes de qqn. || Être las de son métier (→ Honnête, cit. 13). || « Las du triste hôpital (cit. 5)… » (Mallarmé). || Las de qqn (→ Empoisonnement, cit. 3; 2. être, cit. 26; homme, cit. 106).
7 Quand nous sommes las d'aimer, nous sommes bien aises qu'on nous devienne infidèle, pour nous dégager de notre fidélité.
La Rochefoucauld, Maximes supprimées, 581.
8 Las de se faire aimer, il veut se faire craindre.
Racine, Britannicus, I, 1.
9 Lasse enfin d'elle-même et du jour qui l'éclaire.
Racine, Phèdre, I, 1.
10 Je suis las des musées, cimetières des arts.
Lamartine, Voyage en Orient, Athènes.
11 (…) il était las des affaires et plus encore des gens (…)
P.-J. Toulet, la Jeune Fille verte, II.
12 Jacques, voilà que je suis lâche et vieux, las de combattre et de défendre.
Claudel, l'Annonce faite à Marie, I, III.
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CONTR. Dispos, frais, gaillard, reposé.
Encyclopédie Universelle. 2012.