● pourvu que conjonction (de pourvu) Avec le subjonctif, indique la condition nécessaire et suffisante pour que l'action de la principale se réalise : Pourvu que vous ne fassiez pas trop de bruit, vous pourrez jouer dans le couloir. Avec le subjonctif, dans une phrase exclamative, sert à exprimer un souhait nuancé d'inquiétude : Pourvu qu'il fasse beau demain ! ● pourvu que (difficultés) conjonction (de pourvu) Orthographe Invariable. Construction Pourvu que (+ subjonctif) : je le verrai, pourvu qu'il veuille bien me recevoir. Pourvu qu'il ne pleuve pas !
pourvu que
loc. conj.
d1./d à condition que. Tu peux rester, pourvu que tu te taises.
d2./d (Exprimant un souhait.) Pourvu qu'il fasse beau!
⇒POURVU QUE, loc. conj.
A. —[Introd. une prop. sub. au subj.; pour exprimer la condition nécessaire et suffisante pour que l'action se réalise] À (la) condition que, du moment que. Mais les résultats y sont, pourvu qu'on les cherche (CONSTANT, Journaux, 1804, p.71). Pourvu que la loi soit sauve, la vertu l'est aussi (ROLLAND, J.-Chr., Foire, 1908, p.708). N'importe quoi, pourvu que je n'aie pas à m'en occuper. Ça, à aucun prix (MONTHERL., Célibataires, 1934, p.795).
B. —[Au déb. d'une phrase indép. au subj., gén. exclam.; pour exprimer le souhait qu'une chose soit ou ne soit pas, lorsqu'on redoute la possibilité du contraire] Pourvu que ça dure! (ALAIN-FOURNIER, Corresp. [avec Rivière], 1906, p.255). Pourvu du moins que cette fête ne soit pas tout à fait manquée! Si nous nous couvrons de ridicule, ce sera pour notre affaire de publicité déplorable (DUHAMEL, Désert Bièvres, 1937, p.181). Pourvu qu'il retrouve toute sa santé d'autrefois! (MARTIN DU G., Thib., Épil., 1940, p.879).
Prononc. et Orth.:[()]. Ac. 1694 et 1718: -veu-; 1740: -vû-; dep. 1762: -vu-. Étymol. et Hist. 1396 pourveu que «à la seule condition que» (Pièces inédites relatives au règne de Charles VI, éd. Douët d'Arcq, t.1, p.129 ds R. L. WAGNER, Notules de m. fr. ds Romania t.63, p.242); 1831 p.ell. (HUGO, Marion Del., V, 5). Loc. conj. formée de pourvu, part. passé de pourvoir et de la conj. que.
pourvu que [puʀvykə] loc. conj. avec le subj.
ÉTYM. 1396, pourveü que; p. p. de pourvoir I., « étant donné, assuré que ».
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1 (Servant à présenter une condition comme étant à la fois nécessaire et suffisante). À condition de. ⇒ Si (→ Il suffit que). || « Petit poisson deviendra grand / Pourvu que Dieu lui prête vie » (La Fontaine, → Attendre, cit. 87). || « Qu'importe le flacon (cit. 6) pourvu qu'on ait l'ivresse » (Musset). || « Qu'ils me haïssent, pourvu qu'ils me craignent ! » (cit. 6, Alain). || Elles pensent être les plus vertueuses personnes pourvu qu'elles sauvent les apparences (cit. 29). — (En tête de phrase, pour mettre en relief le fait que la condition suffit). || Pourvu qu'il arrive au but, le reste est peu de chose (→ Après, cit. 73). || Moi, pourvu que je mange à ma faim… (sous entendu : cela me suffit, le reste m'est indifférent).
1 Je permets à chacun de penser à sa manière, pourvu qu'on me laisse penser à la mienne (…)
Diderot, Entretien d'un philosophe avec maréchale de , Pl., p. 1209.
2 Pourvu qu'on la laissât seule errer dans son beau jardin, elle ne se plaignait jamais.
Stendhal, le Rouge et le Noir, I, III.
3 Il lui semblait, à ces instants, qu'il eût préféré la plus dévergondée des femmes, pourvu qu'elle se tût, à l'honnêteté et à toutes les vertus, quand elles font trop de bruit.
R. Rolland, Jean-Christophe, L'adolescent, I, p. 241.
2 En tête d'une proposition indépendante généralement exclamative. (Servant à exprimer le souhait qu'une chose soit ou ne soit pas, lorsqu'on redoute la possibilité contraire). Espérons que (⇒ Espérer). → Offensant, cit. 4. || Pourvu qu'il ait reçu ma lettre ! || Pourvu qu'il ne voie pas (→ Métropolitain, cit. 3). || « Pourvu qu'il ne lui arrive pas malheur ! » (Académie). || Pourvu que ça dure !
4 Notre paquet est parti il n'y a pas quinze jours. Il faut au moins encore attendre autant. Pourvu qu'on ne l'ait pas saisi ! Toutes les précautions ont été prises pourtant.
Flaubert, Correspondance, 400, 14-15 juin 1853.
5 Oh ! pourvu que je tienne jusqu'à l'aube (…)
Alphonse Daudet, Lettres de mon moulin, « Chèvre de M. Seguin ».
6 Pourvu, pourvu qu'il ne soit pas trop tard !
G. Duhamel, Récits des temps de guerre, I, Le sacrifice.
REM. Pourvu peut être séparé de que. « Pourvu, se disait Manifassier,… que le patron ne s'emballe pas » (→ Monter, cit. 30).
Encyclopédie Universelle. 2012.