● quint nom masculin Droit féodal se montant à la cinquième partie du prix de vente d'un fief et perçu par le suzerain. Taxe du cinquième de la valeur de la matière, perçue par le roi sur les objets d'orfèvrerie. ● quint, quinte adjectif (latin quintus, cinquième) Cinquième (seulement dans les noms propres) : Charles Quint. ● quint, quinte (expressions) adjectif (latin quintus, cinquième) Fièvre quinte, fièvre dont les accès reviennent tous les cinq jours.
⇒QUINT, QUINTE, adj. et subst.
I. — Adjectif
A. — [Avec une majuscule; dans des syntagmes figés, déterminant d'un nom propre] Synon. rare de cinq (v. ce mot I C). Sixte-Quint qui, pour être nommé pape, fit le mourant pendant des années (ALAIN, Propos, 1911, p. 102). La rivalité de François Ier et de Charles-Quint (PROUST, Swann, 1913, p. 3).
B. — MÉD., vx. Fièvre quinte. Fièvre intermittente dans laquelle les accès reviennent tous les cinq jours. Synon. quintane (v. infra rem.). La fièvre quinte est assez rare (Ac. 1835, 1878). [Les moustiques] piquaient et dévoraient les travailleurs, que la fièvre quarte ou quinte prenait subitement (L. DAUDET, Sylla, 1922, p. 76).
Rem. V. essence3 A ex. de Villiers de L'Isle-Adam pour la graph. étymologisante quinte essence (quintessence).
II. — Substantif
A. — Subst. masc., DR. ANC. Cinquième, cinquième partie; en partic., impôt d'un cinquième. Droit de quint. Dans la coutume de Paris, on ne pouvait disposer par testament que du quint de ses propres (Ac.). Camporeal perçoit l'impôt (...), le quint du cent de l'or (HUGO, Ruy Blas, 1838, III, 1, p. 393). On préleva selon l'usage le quint ou cinquième du butin, pour le trésor de la guerre sainte (THARAUD, Mille et un jours Islam, I, 1935, p. 141).
B. — Subst. fém.
1. ESCR. ,,La cinquième des positions classiques: position du dedans, ligne haute à gauche, main en pronation`` (PETIOT 1982). Commencer de prime et achever de quinte (Ac.). Le major, retrouvant son poignet d'autrefois, eut une terrible parade de quinte; et, s'il avait riposté, le capitaine était percé de part en part (ZOLA, Cap. Burle, 1883, p. 58).
2. JEUX (en partic. au piquet). Suite de cinq cartes de la même couleur. J'ai quinte mineure En trèfle (AUGIER, Gabrielle, 1850, p. 343). Le chef de bureau (...) annonçait son jeu. — Une quinte majeure en trèfle (ZOLA, E. Rougon, 1876, p. 144).
♦ Quinte et quatorze.
3. MUS. Intervalle de cinq degrés dans l'échelle diatonique. Le champ mélodique est extrêmement réduit, il ne dépasse pas une quinte, dans tout le Lied (ROLLAND, Beethoven, t. 1, 1937, p. 174):
• Le premier ténor expose; le soprano répond à l'octave, une mesure et demie après l'attaque du ténor. Celui-ci diminue la longueur de la note d'intonation pour répondre à son tour, une quinte au-dessous, au soprano, en serrant sa réponse.
POTIRON, Mus. église, 1945, p. 64.
♦ Quinte augmentée. Quinte formée de trois tons, d'un demi-ton diatonique et d'un demi-ton chromatique. V. diminué II A 2 c ex. de Dupré. Quinte diminuée ou, vx, fausse quinte. Quinte formée de deux tons et de deux demi-tons diatoniques. L'accord de quinte diminuée si — ré — fa, et celui de quinte augmentée do — mi — sol dièze (Arts et litt., 1935, p. 31-10). V. augmenté ex.
Prononc. et Orth.:[], fém. []. Att. ds Ac. dep. 1694 (1762-1935 au masc.). Étymol. et Hist. 1. Ca 1100 adj. et subst. « 5e » (Roland, éd. J. Bédier, 3045 et 3226), qualifié de « vx » dep. Ac. 1694; spéc. a) « ne se dit d'ordinaire qu'en parlant de Charles-Quint » d'apr. RICH. 1680; b) 1557 fieure quinte (S. COLIN, L'ordre et regime qu'on doit garder et tenir en la cure des fiures, 169 ds Mél. J. Horrent, p. 11); 2. ca 1170 subst. masc. « la cinquième partie » (CHRÉTIEN DE TROYES, Erec, éd. M. Roques, 6643); 3. 1372 mus. subst. fém. (D. FOULECHAT, trad. du Policraticus de Jean de Salisbury, fol. 21 recto, col. 1 ds R. Ling. rom. t. 33, p. 323); 4. 1647 fig. subst. fém. quinte majore « gifle » (LORET, Poés. burl., p. 185 ds LIVET Molière); 1654 terme de jeu (QUINAULT, Amant indiscret, I, 4, ibid.); 5. 1690 escr. subst. fém. (FUR.). Du lat. quintus « cinquième », cf. l'esp. quinto « id. » dep. 1115 ds COR.-PASC., l'ital. quinto « id. » dep. déb. XIVe s. ds TOMM.-BELL., dér. de quinque « cinq ». Quint a été concurrencé très tôt par cinquième. Cf. en a. fr. le subst. quinte « très court espace de temps » ca 1230 (Chev. deux épées, éd. W. Foerster, 1: Tenue a sans quinte de guerre Lonc tans li rois Artus sa terre). Dans le domaine musical, cf. en a. et m. fr. le dér. quintoier « faire l'accord de quinte » ca 1225 (GAUTIER DE COINCI, Mir. Vierge, éd. V. Fr. Koenig, II Mir 21, 218) — 1392 (EUSTACHE DESCHAMPS, Art de dictier ds Œuvres, éd. G. Raynaud, t. 7, p. 270), repris par la lang. techn. 1935 (ROUGNON: quintoyer). Fréq. abs. littér.:38. Bbg. QUEM. DDL t. 30.
quint, quinte [kɛ̃, kɛ̃t] adj. et n.
ÉTYM. 1080, Chanson de Roland; à peu près disparu après le XIVe; du lat. quintus.
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♦ Vx. Cinquième (ordinal). || Charles-Quint. || Le pape Sixte-Quint. || La Quinte Essence (Rabelais, V, 19 à 32). ⇒ Quintessence (cit. 1). — Fièvre quinte, qui revient tous les cinq jours. ⇒ Quintane.
♦ N. m. (XIIIe). || Le quint : la cinquième partie, le cinquième (a subsisté jusqu'à la Révolution comme terme de droit féodal).
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DÉR. 1. Quinte.
COMP. Quintefeuille.
Encyclopédie Universelle. 2012.