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reis

reis nom masculin (turc reis) Titre de plusieurs officiers ou dignitaires de l'Empire ottoman. Titre donné aux capitaines de corsaires, chez les Barbaresques. ● rei, reis nom masculin (portugais rei) Ancienne monnaie, de faible valeur, du Portugal et du Brésil. (Divers multiples, dont le milreis.)

I.
⇒REIS1, REÏS, RAÏS1, subst. masc.
A. — Vx. Titre de dignitaires ou officiers de l'Empire turc, et notamment du secrétaire d'État aux Affaires étrangères. Le reis effendi. (Dict. XIXe et XXe s.).
B. — Patron, capitaine d'un bateau turc ou du Proche-Orient. J'ai appris le lendemain qu'il avait fait prix avec un reïs de barque pour qu'on le conduisît au Kaire sans arrêter (DU CAMP, Mém. suic., 1853, p. 16). Notre cange est peinte en bleu, son raïs (capitaine) s'appelle Ibrahim. Il y a neuf hommes d'équipage (FLAUB., Corresp., 1850, p. 159).
Prononc. et Orth.:[], [], []. LITTRÉ, WARN. 1968, Lar. Lang. fr. []; ROB. 1985 []. Ac. 1835, 1878: reis (id. ds LITTRÉ, Lar. Lang. fr., ROB. 1985). Supra reïs. Prop. CATACH-GOLF. Orth. Lexicogr. 1971, p. 293: réis. V. prononc. ds MARTINET-WALTER 1973 [], [], []. Homon. et homogr. reis2. Étymol. et Hist. 1. 1540 raiz « capitaine de navire turc » (G. PELLICIER, Corresp. pol., éd. A. Tausserat-Radel, p. 7 ds Z. rom. Philol., t. 104, p. 291); 1546 reys (J. DE MORVILLIERS ds E. CHARRIÈRE, Négociations de la France ds le Levant, t. 1, p. 649, ibid.); 1549 reis (ID., ibid., t. 32, p. 103, ibid.); 2. 1603 raïs « dignitaire turc » (H. CASTELA, Le Sainct voyage de Hierusalem, p. 111 ds Z. rom. Philol. t. 104, p. 293); 1670 Reis Efendi, Reis Kitab « chancelier et ministre des affaires étrangères de l'ancien empire turc » (P. BRIOT, Hist. de l'Etat présent de l'Empire ottoman, p. 104, ibid.). Empr. au turc reis « chef, président; capitaine », lui-même empr. à l'ar. ra' (raïs). Bbg. Notes de lexicogr. critique. Trav. Ling. Litt. Strasbourg. 1985, t. 23, n ° 1, p. 31.
II.
⇒REIS2, subst. masc.
Petite monnaie divisionnaire naguère en usage au Portugal et au Brésil. Que de sols, de condors, de bolivars, de sucres, de reis et de piastres ont passé dans mes poches depuis trois mois (MORAND, Air indien, 1932, p. 236).
Prononc.:[], [], []. Lar. Lang. fr. []; ROB. 1985 [], []. Homon. et homogr. reis1. Étymol. et Hist. 1716 (A. F. FREZIER, Relation du voyage de la mer du Sud aux côtes du Chily et du Perou, p. 287). Mot port. att. sous les formes reais et réis, plur. de real, nom d'une monnaie port. att. dep. 1035 (rial; real dep. 1319) et issu du lat. regalis « royal » (cf. real1; v. MACH., s.v. real3). Fréq. abs. littér. (Reïs): 13.

1. reis [ʀɛjs] n. m.
ÉTYM. 1598; reys, mil. XVIe; turc reis, arabe raïs « chef ». → Raïs.
1 Capitaine de corsaires barbaresques.
2 (1740). Titre de dignitaires de l'empire turc.
3 Patron, capitaine d'un bateau turc (cf. Nerval, Voyage en Orient, la Femme du Caire, V, 2).
Mar. Régional. || Reis de madrague : patron pêcheur qui commande la manœuvre d'une madrague. || Reis d'embarcation.
HOM. 2. Reis.
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2. reis [ʀɛjs; ʀɛis] n. m.
ÉTYM. 1740, Trévoux; mot portugais.
Ancienne monnaie de compte portugaise de très petite valeur (avant 1913).
HOM. 1. Reis.

Encyclopédie Universelle. 2012.