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MORVAN
MORVAN

MORVA

Constituant l’avancée nord du Massif central vers le Bassin parisien, le Morvan est un plateau massif, dissymétrique, limité à l’ouest et à l’est par des failles, et plus fortement relevé à l’ouest au-dessus du Bazois qu’à l’est au-dessus de l’Auxois; il s’incline du sud au nord, disparaissant sous la dépression périphérique de Terre-Plaine. À l’est, la dépression d’Autun, où s’est déposée de la houille, le sépare des hauteurs de l’Autunois. La dépression du Creusot le relie au Charolais et par là au Massif central. Il s’élève à 901 mètres au Haut Folin; l’altitude moyenne n’est pas très élevée: 600 mètres; le Morvan a été aplani par une surface d’érosion posthercynienne; de lourdes buttes subsistent (mont Beuvray, 810 m, mont Prenelay, 855 m) et, dans des cuvettes, le granite a été profondément décomposé. Des vallées très encaissées y prennent leur source. C’est un pays humide qui reçoit de 1 500 à 2 000 millimètres de précipitations par an: à l’influence océanique s’ajoute l’action du relief. Les températures sont basses durant l’hiver, qui dure longtemps, avec plusieurs mois sous neige, et elles sont modérées en été. Ce climat froid et humide est propice à l’altération profonde des granites. Les sols siliceux qui en résultent ne sont pas favorables à l’agriculture: le Morvan était un pays pauvre, dont les habitants n’arrivaient pas à subsister avec les maigres cultures de seigle, de sarrasin, de pommes de terre et un élevage extensif de bovins; l’exploitation de la forêt et de nombreux petits métiers étaient indispensables. Le chaulage (fours à chaux des lisières orientales) a amélioré les champs qui portent maintenant blé, luzerne et betteraves dans un pays bocager où les labours sont plus étendus que les prés; le Morvan exporte du blé dans les plaines voisines herbagères. C’est aussi un pays naisseur de charolais qui sont envoyés à l’embouche dans les plaines du pourtour consacrées à cette activité, surtout vers l’Auxois. Les agriculteurs engraissent des porcs et des moutons pour la viande. Mis à part les grandes fermes du sud et des vallées du pourtour, les exploitations agricoles restent petites (40 ha en moyenne au début des années 1990).

L’industrie est très limitée: le bassin houiller d’Épinac, situé sur la bordure, est épuisé et n’a laissé aucune vie industrielle. Château-Chinon, capitale économique et culturelle du haut Morvan (4 000 hab. en 1993 pour l’agglomération), a une bonneterie et une usine de caoutchouc importantes. Autun (22 000 hab. en 1993) est la ville principale du Morvan, quoique en dehors de ses limites géographiques. Une industrie nouvelle est née: celle du tourisme. Les lacs de barrage sont utilisés comme plans d’eau récréatifs (Les Settons — qu’une route aménagée relie à l’autoroute A6 depuis Avallon - Cussy-les-Forges, Pannesière, Chaumeçon, Crescent). La création, en 1970, du Parc régional de 195 000 hectares, dont une importante superficie est boisée, attire les promeneurs. Plus largement, le Morvan est boisé à 60 p. 100.

La population est dispersée dans de petits hameaux au milieu des bois; elle est plus importante dans le centre que sur les bordures où les densités sont faibles. Enfin, le grand phénomène morvandiau de la dernière décennie du XXe siècle est celui de la prolifération des résidences secondaires, qui dépassent presque partout 35 p. 100 des habitations.

Morvan
massif granitique de France (902 m), au N.-E. du Massif central.

Encyclopédie Universelle. 2012.