Akademik

MÉTAYAGE

MÉTAYAGE

Extrêmement répandu avant l’époque contemporaine, le métayage est un mode de location de la terre qui, au contraire du fermage, suppose une redevance variable selon les années: la récolte est partagée en principe par moitié, d’où le nom de métayage, entre le propriétaire et le locataire (certaines régions et certaines époques ont connu le partage en deux tiers pour le propriétaire et un tiers pour le locataire). De nombreuses redevances en nature, prélevées sur le jardin et la basse-cour, s’y ajoutaient. L’avantage pour le métayer était de n’avoir aucun investissement à faire, tout le train de culture étant fourni lors de l’entrée en jouissance. La semence était partagée entre les deux contractants, et les charges en nature, telles que la dîme ou le champart, prélevées avant partage de la récolte, pesaient également sur les deux parties. Le bétail faisait généralement l’objet d’un bail à part: il était fourni par le propriétaire et le «croît» était partagé par moitié. Le locataire s’endettait le plus souvent auprès de son propriétaire, qui était obligé de faire des avances pour maintenir l’exploitation en valeur, car le métayer se trouvait presque toujours défaillant, n’ayant qu’un misérable profit, même s’il exploitait une vaste métairie.

• 1838; de métayer; a. fr. moitoiage « convention par moitié », de moitoier « partager par moitié »

Synonymes :

n. m. Système de louage agricole selon lequel l'exploitant partage les récoltes avec le propriétaire.

⇒MÉTAYAGE, subst. masc.

Mode d'exploitation agricole dans lequel le propriétaire et l'exploitant d'un domaine se partagent la récolte dans des proportions fixées par contrat. Bail, bailleur à métayage; contrat de métayage. Cette forme de contrat même qui est la nôtre dans le métayage, (...) où le maître apporte le toit, la terre, les instruments, le cheptel, et toutes avances pour tout ce qui croît; le métayer ses bras; où le partage à moitié fruits est la règle (PESQUIDOUX, Livre raison, 1928, p. 228). Exploitations données en fermage ou en métayage (DEBATISSE, Révol. silenc., 1963, p. 196). V. fermage ex. de Goncourt.

Prononc. et Orth.:[], [-te-]. Pt ROB., Lar. Lang. fr. métayage [], métayer [e]; WARN. 1968 métayage [], métayer soutenu [], cour. [e]. Att. ds Ac. dep. 1878. Étymol. et Hist. 1840 (Ac. Compl. 1842). Dér. de métayer; suff. -age. L'a. fr. moitoiage «convention par moitié» (1396 ds GDF.) est dér. de l'anc. verbe meiteier, moitoier «partager, diviser par moitié» (1155, WACE, Brut, 2077 ds T.-L.), lui-même dér. de meitié, v. moitié.

métayage [metɛjaʒ] n. m.

ÉTYM. 1838; de métayer; cf. anc. franç. moitoiage « convention par moitié », moietoierie « moitié des fruits et des produits, bail à moitié »; de l'anc. v. moitoier « partager par moitié ».

❖

♦ Mode d'exploitation agricole, louage d'un domaine rural (⇒ Métairie) à un preneur (⇒ Métayer) qui s'engage à le cultiver sous condition d'en partager les fruits et récoltes avec le propriétaire. ⇒ Bail (à colonage partiaire, à partage ou portion de fruits). || Contrat de métayage. || Comptes de métayage. || Conversion des baux à métayage en baux à fermage.