Akademik

Élysée

Élysée nom masculin (latin Elysium, du grec elusion pedion) Lieu délicieux de la mythologie grecque, qui faisait partie des Enfers, et était le séjour des âmes des héros et des hommes vertueux. Littéraire. (avec minuscule) Lieu agréable, planté de beaux arbres ; séjour de délices. ● Élysée nom masculin (de Élysée) Ensemble des services de la présidence de la République française, dont le siège est au palais de l'Élysée : L'Élysée a démenti cette information.

élysée
(palais de l') palais situé à Paris, non loin des Champs-élysées, construit par Claude Mollet en 1718. Il devint, en 1848, puis, à partir de 1873, la résidence du président de la Rép. franç.
Par ext., l'élysée: la présidence de la Rép. franç.; ses services.

⇒ÉLYSÉE, subst. masc. et adj.
I.— Subst. masc.
A.— MYTH. Région des enfers où séjournaient après leur mort les héros et les hommes vertueux. Virgile place dans l'élysée les braves défenseurs de la patrie, qui sont morts en combattant pour elle (DUPUIS, Orig. cultes, 1796, p. 518) :
... pour arriver au Tartare ou à l'élysée, il fallut que les ames traversassent les fleuves du Styx et de l'Achéron dans la nacelle du nocher Caron, et qu'elles passassent par les portes de corne ou d'ivoire, que gardait le chien Cerbère.
VOLNEY, Les Ruines, 1791, p. 263.
P. ext. Lieu agréable, où il fait bon séjourner. Vallons délicieux, Pâturages et prés, doux enfants des rosées, Trientz, Cluse, Magland, humides élysées, Frais coteaux (CHÉNIER, Élégies, 1794, p. 161). Il y aurait dans un village, en vue de Paris, un élysée pour les femmes malheureuses, une maison de refuge (STENDHAL, Amour, 1822, p. 228).
P. métaph. Ce jeune cœur adoré qui grandit près de moi et qui me fait un élysée de son charme et de sa vertu (MICHELET, Journal, 1852, p. 208).
B.— (Palais de) l'Élysée. (À Paris), siège de la présidence de la République. Appelé le matin même à l'Élysée, Garain avait accepté la tâche de former un cabinet (FRANCE, Lys rouge, 1894, p. 335). Le train de vie qu'imposerait au général de Gaulle et que coûterait à l'État l'installation à l'Élysée serait choquant au milieu de la misère nationale (DE GAULLE, Mém. guerre, 1959, p. 127).
P. méton. La présidence elle-même. L'Élysée même s'en émut et le maréchal-président envoya une invitation (PÉLADAN, Vice supr., 1884, p. 52).
II.— Adj. Champs Élysées, Champs-Élysées (v. champ1 I A).
Prononc. et Orth. :[elize]. FÉR. Crit. t. 2 1787 admet élisée. Ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1. 1372 mythol. antique champs elisies (D. Foulechat ds GODEF. Suppl. d'apr. DG); 1512 champ Elysée (J. LEMAIRE DE BELGES, Ep. du roy à Hector de Troye, éd. J. Stecher, t. 3, p. 78); 1553 chams Elysés (RONSARD, Odes, V, éd. P. Laumonier, t. 5, p. 241); spéc. 1771 à Paris large avenue reliant la Concorde à l'arc de triomphe de l'Etoile (Trév.); 2. XVIe s. elysée « lieu où séjournent les héros et les hommes vertueux après leur mort » (Marot ds Ménage d'apr. LITTRÉ); 1794 « promenade, lieu agréable » (CHÉNIER, supra); 3. 1864 « palais situé sur l'avenue des Champs-Élysées » (LITTRÉ). Empr. au lat. class. Elysium « l'Elysée (séjour des héros et des hommes vertueux après leur mort) » [campi] Elysii, gr. . Fréq. abs. littér. :256. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 593, b) 238; XXe s. : a) 473, b) 170.

élysée [elize] n. m. et adj.
ÉTYM. 1372, champs elisies; élysée seul, XVIe; lat. elysii campi, grec êlusia pedia.
1 Myth. Région des enfers où les héros, les hommes vertueux séjournaient après leur mort, et où régnait un printemps éternel. || L'Élysée, le séjour des heureux.
1 Dans un coin de l'espace inaccessible aux hommes,
Il est un autre monde, un Élysée, un ciel (…)
Lamartine, la Mort de Socrate.
(1794). Poét. Lieu agréable; séjour délicieux. Éden, paradis; ciel.
2 Il y a là des moulins, des cabarets et des tonnelles, des élysées champêtres et des ruelles silencieuses, bordées de chaumières, de granges et de jardins touffus (…)
Nerval, Promenades et souvenirs, I.
2 (1864). Spécialt. || L'Élysée, palais situé à Paris près des Champs-Élysées, résidence du président de la République. || Être reçu à l'Élysée.Par métonymie. Services du président de la République. || L'Élysée a publié un démenti.
3 Adj. || Les champs Élysées : le séjour des bienheureux, décrit par Homère et par Virgile.On trouve aussi champs élyséens.
3 (…) les bons rois jouissaient, dans les champs Élysées, d'un bonheur infiniment plus grand que celui du reste des hommes qui avaient aimé la vertu sur la terre.
Fénelon, Télémaque, XIV.
Spécialt. || Les Champs-Élysées, à Paris, Large avenue reliant la place de la Concorde à l'arc de triomphe de l'Étoile.
DÉR. V. Élyséen.

Encyclopédie Universelle. 2012.