NATATION
NATATI
Peut-on oublier Johnny Weissmuller, le plus célèbre Tarzan du cinéma? Le sculptural nageur américain, qui surclassa ses adversaires des 100 et 400 mètres nage libre à Paris, en 1924, lors de la VIIIe olympiade, est le premier homme à avoir nagé le 100 mètres en moins d’une minute (58,6 s). Depuis, les performances se sont sans cesse améliorées; ainsi, en 1994, le Russe Popov établit un nouveau record du monde pour la distance: 48,21 s. Chez les dames, c’est l’Australienne Dawn Fraser — médaille d’or du 100 mètres aux Jeux de 1956, 1960 et 1964 — qui, la première, couvrit la distance en moins d’une minute; en 1993, le record de la spécialité était de 54,57 s. Pour le 1 500 mètres, la meilleure performance de tous les temps (14 min 41,66 s), établie en 1994, est elle aussi significative. Ces chiffres en disent long sur un moyen d’évolution en milieu aquatique devenu sport de compétition.
L’eau est l’élément de plusieurs disciplines — plongeons , au tremplin ou de haut vol, water-polo où s’opposent deux équipes de sept joueurs, toutes régies par la Fédération internationale de natation amateur (F.I.N.A.), créée en 1908. Mais pour en revenir à la natation proprement dite, si elle existe depuis plusieurs siècles (un texte de 1603 ne traite-t-il pas des compétitions scolaires au Japon?), c’est tout de même de la diffusion du crawl à la fin du XIXe siècle par les Australiens Wickham et Cavill que date son ère moderne. De nos jours, quatre nages (crawl, dos, brasse et papillon) donnent lieu à de multiples spécialités. Pour les épreuves de nage libre, le crawl s’est imposé. En tenant compte des combinaisons des quatre types de nages ainsi qu’aux différentes formules de relais, on aboutit à une multiplication des épreuves, ce qui traduit la tendance de chaque fédération à ne se préoccuper que de l’extension de son seul sport. Encore ne traitera-t-on pas ici de la natation avec palmes, à la signification athlétique peut-être discutable. Au reste, une forme nouvelle est apparue: la natation synchronisée , l’équivalent aquatique pour les femmes du patinage ou de la gymnastique artistiques.
Si les jeux Olympiques modernes sont le grand rendez-vous quadriennal des nageurs et des nageuses, les championnats d’Europe, d’abord, et les championnats du monde, depuis 1973, constituent désormais d’autres événements majeurs. L’entraînement devenant de plus en plus astreignant et le rapport puissance-glisse dans l’eau avantageant les nageurs qui n’offrent pas de poids «inutile», champions et championnes se succèdent de plus en plus rapidement: en effet, leur règne est souvent lié à leur jeunesse et à leur totale disponibilité.
S’il paraît difficilement imaginable de rééditer l’exploit accompli par Marc Spitz — sept médailles d’or assorties de sept records mondiaux — lors des jeux Olympiques de Munich (1972), d’autres performances marquantes sont encore possibles: en 1977, Cynthia Nicolas, une Canadienne de dix-neuf ans, a effectué en moins de vingt heures la traversée aller et retour de la Manche. En 1911, lorsque l’Anglais Thomas Burgess réédite la légendaire performance de l’Américain Matthew Webb (accomplie au mois d’août 1875) la traversée dans le seul sens Douvres-Calais, il met 23 heures 40 minutes.
natation [ natasjɔ̃ ] n. f.
• 1550; lat. natatio
♦ Action de nager, considérée comme un exercice, un sport. ⇒ nage. Pratiquer la natation. Faire de la natation. Professeur de natation. Épreuves de natation sportive (nage libre, brasse, dos). Natation synchronisée ou natation artistique, pratiquée par équipes, comportant figures imposées et ballet. Sports annexes de la natation (plongeon, water-polo).
● natation nom féminin (latin natatio, de natare, nager) Sport de la nage. ● natation (expressions) nom féminin (latin natatio, de natare, nager) Natation synchronisée ou artistique, forme de ballet nautique comportant un certain nombre de figures donnant lieu à des notations. (C'est aujourd'hui un sport codifié, présent aux jeux Olympiques de Los Angeles, en 1984.)
natation
n. f. Activité physique qui consiste à nager; cette activité, en tant que sport de compétition. Pratiquer la natation. épreuves de natation des jeux Olympiques (courses dans les diverses catégories de nage; plongeons; water-polo, etc.).
⇒, subst. fém.
A. —Action de nager.
1. [Considérée comme un exercice physique] La nudité, l'exercice presque constant, celui surtout de la natation, dans lequel ils [les indigènes] excellent, fortifient leur constitution, et leur donne une souplesse et une agilité qui m'a souvent surpris (CRÈVECOEUR, Voyage, t.1, 1801, p.18).
— P. métaph. Les aphorismes et pantalonnades d'Arthur [Meyer], sa natation à travers les crachats, son importance sociale (...) remplissaient de joie Jules Lemaître (L. DAUDET, Salons et journaux, 1917, p.37).
2. [Considérée comme une discipline sportive] Bassin, école de natation; Fédération française de Natation. Quant à l'épreuve de natation, elle comportait simplement un parcours de 25 mètres à accomplir sans limite de temps imposée (R. VUILLEMIN, Éduc. phys., 1941, p.114).
♦Natation synchronisée. Discipline féminine alliant la natation et la chorégraphie, se pratiquant en solo, en duo ou en équipe, et comportant des figures imposées et des mouvements libres. En août prochain, pour la première fois dans l'histoire, la natation synchronisée, cocktail de compétition et de danse, sera présente aux Jeux olympiques (Madame Figaro, 3mars 1984, p.32).
— P. méton. [Gén. suivi d'un adj.] Tout ce qui se rattache à la compétition de haut niveau (formation, entraînement, victoires). Alors que les Américains dominaient en effet nettement la natation mondiale depuis la fin de la Première Guerre mondiale, les Jeux de Los Angelès en 1932 consacrèrent leur défaite (La Gde encyclop., Paris, Larousse, t.14, 1975, p.8394).
B. —Mode de locomotion propre aux animaux aquatiques (ou ayant des moeurs aquatiques). Les Cétacés, dont le corps est (...) aussi parfaitement organisé pour la natation que celui des poissons (CUVIER, Anat. comp., t.1, 1805, p.506). Cyclopes (...). Se reconnaissent à leur couleur blanche et à leur natation saccadée (COUPIN, Animaux de nos pays, 1909, p.410).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1798. Étymol. et Hist. 1550 «art et pratique de la nage» (H. FIERABRAS, Méthode pour la vraye intelligence de la chirurgie, II ds DELB. Notes mss). Empr. au lat. natatio «pratique de la nage, natation». Fréq. abs. littér.:52. Bbg. GOHIN 1903, p.267.
natation [natɑsjɔ̃] n. f.
ÉTYM. XVIIIe; une première fois en 1550; empr. au lat. natatio, du supin de natare « nager ».
❖
♦ Action de nager, considérée comme un exercice, un sport. ⇒ Nage (→ Course, cit. 3; gymnastique, cit. 16). || Relatif à la natation. ⇒ Natatoire. || Pratique de la natation (→ Immersion, cit. 3). || École, séance de natation. || Professeur de natation. || Faire de la natation dans la mer, en rivière, dans une piscine. || Nages utilisées en natation : brasse (ordinaire, papillon), coupe, crawl, indienne, marinière, nage sur le dos, over arm stroke, planche, trudgeon… || Champion, compétition, épreuve de natation (nage libre, brasse, dos). || Natation synchronisée ou natation artistique, pratiquée par équipes et comportant figures imposées et ballet. || Sports et jeux complémentaires de la natation. ⇒ Plongeon, water-polo.
Encyclopédie Universelle. 2012.