⇒AFFAMANT, ANTE, part. prés. et adj.
A.— Part. prés. de affamer.
B.— Adjectif
1. Propre à déclencher le mécanisme de la faim, ou à exciter l'appétit. Régime affamant, médication affamante (Lar. 19e) :
• 1. On n'arrive à la vraie guerre que parce qu'elle est moins dangereuse, moins affamante, moins meurtrière, moins détestable que les hypocrites guerres de la paix.
P. MILLE, Barnavaux et quelques femmes..., 1908, p. 311.
• 2. Car c'était dans ce restaurant que Bloch et ses amis étaient venus longtemps, ivres d'un jeûne aussi affamant que le jeûne rituel, lequel du moins n'a lieu qu'une fois par an, ...
M. PROUST, À la recherche du temps perdu, Le Côté de Guermantes, t. 2, 1921, p. 400.
2. Au fig. [En parlant de sentiments ou de plaisirs] Qui soulève des désirs toujours plus grands, qui rend insatiable. Une ambition affamante (Lar. 19e, Nouv. Lar. ill., Lar. 20e) :
• 3. Aimer tout ce qui nous avertit de notre insatiable grandeur; préférer le moins au plus et les privations rassasiantes aux plaisirs affamants; nous complaire dans le sentiment de notre manque, c'est pénible, sans doute, mais salutaire.
M. BLONDEL, L'Action, 1893, pp. 382-383.
• 4. Je me rappelle bien qu'aussitôt après la lecture du désespéré, comprenant que ce livre n'était qu'une déchirante autobiographie, il vous parut dérisoire de ne m'offrir que d'économiques et affamantes congratulations sur mon grand art de souffrir pour l'amusement des amateurs.
L. BLOY, Journal, 1899, p. 371.
STAT. — Fréq. abs. litt. :10.
affamant, ante [afamɑ̃, ɑ̃t] adj.
ÉTYM. 1843, La Châtre; de affamer.
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♦ Littéraire.
1 Qui affame, donne une faim extrême. || Un régime affamant.
2 Fig. Qui rend insatiable. || Des plaisirs affamants.
0 (…) la foi est partie avec l'espérance de ne pas crever de faim sous une République dont l'affamante ignominie décourage jusqu'aux souteneurs austères qui lui ont livré le plus bel empire du monde.
Léon Bloy, le Désespéré, p. 238.
Encyclopédie Universelle. 2012.