NOVELLES
NOVELLES
Le terme novelles désigne des constitutions nouvelles (novellae constitutiones ); de façon plus précise, il est réservé à deux groupes de constitutions nouvelles: les Novelles post-théodosiennes et les Novelles de Justinien.
Les premières sont des constitutions promulguées après la publication du Code théodosien en 438. On ne connaît d’ailleurs pas toutes les constitutions qui ont été alors prises tant en Occident (jusqu’à 476) qu’en Orient. Seules nous sont parvenues des collections de novelles faites en Occident, car celles qui auraient pu l’être en Orient furent supplantées par le Code de Justinien publié en 529. Une collection de Novelles de Théodose II, de Valentinien III et de Majorien donne un certain nombre de novelles; cette collection a fait l’objet de plusieurs remaniements qui ont ajouté quelques novelles au lot primitif, qui s’arrêtait en 460-461. À cet ensemble, déjà composite, il faut ajouter cinq novelles de Marcien (450-457), parvenues par le Bréviaire d’Alaric (506), et deux novelles d’Anthémius (467-472). Le caractère officiel des Novelles de Théodose II est certain; il est soutenable pour les Novelles de Valentinien III et de Majorien, très douteux pour celles de Marcien, de Sévère et d’Anthémius. Les Novelles post-théodosiennes ont été publiées, à Berlin en 1905, par P. Meyer.
Les Novelles de Justinien sont des constitutions prises par Justinien après la seconde édition de son Code (534) et jusqu’à sa mort (565); il s’agit des constitutions recueillies dans trois collections de novelles. L’une faite par un professeur de droit de Constantinople, Julien, rapporte, souvent sous forme abrégée, cent vingt-quatre novelles de 535 à 555, transcrites en latin à l’intention de l’Occident, reconquis partiellement par les armées de Justinien. La seconde collection, que les docteurs bolonais du XIIIe siècle qualifieront d’«authentique», groupe cent vingt-quatre novelles émises de 535 à 556; la collection donne une traduction médiocre de novelles écrites en grec, et il y a lieu de penser qu’il s’agit d’une compilation privée faite en Italie. La troisième collection, la plus complète, est une collection grecque de cent cinquante-huit novelles, composée sous le règne de Tibère II (578-582). Aux cent cinquante-huit novelles de Justinien s’ajoutent dix constitutions de Julien II et de Tibère II. L’édition critique moderne des Novelles est celle de Schoell et de Kroll (Berlin, 1899).
⇒NOVELLES, subst. fém. plur.
DR. ROMAIN. [Avec une majuscule] Constitutions promulguées par l'empereur Justinien après la publication du code qui porte son nom; p. ext., constitutions impériales postérieures au Code Théodosien. Le Digeste, les Institutes, le code de Justinien et les décrets annexes rassemblés sous le titre de Novelles forment le Corpus juris civilis, qui demeure la pierre angulaire de l'édifice juridique européen (M. BRION, Hist. des civilisations, Paris, Libr. Larousse, 1969 [1967], p.208):
• ♦ ... une commission (...) aboutit en 438 à la promulgation du Code Théodosien, ainsi nommé en l'honneur de l'empereur d'Orient, Théodose II. Il remonte à Constantin pour rassembler et classer les constitutions authentiques. Celles-ci, pourtant, continuent à naître. Alors, viennent les Novelles [it. ds le texte] successives, particulières à tel règne, en attendant le nouvel effort d'ensemble accompli sous Justinien.
M. CROUZET, Hist. gén. des civilisations, t.2, Paris, P.U.F., 1962, p.578.
— Au sing. Une de ces constitutions. La novelle X, la novelle XII, etc. (Ac.).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1680 novelles (RICH.). Empr. au b. lat. jur. Novellae «id.» (IVes.), fém. plur. subst. de l'adj. novellus, nouveau. Cf. une 1re fois au XVIes. 1585 nouvelle (CHOLIÈRES, Matinée, IV, éd. Ed. Tricotel, t.1, p.139).
novelles [nɔvɛl] n. f. pl.
ÉTYM. 1585, nouvelles; du lat. novellæ, fém. plur. de novellus, dimin. de novus « nouveau ».
❖
♦ Dr. rom. Constitutions promulguées par l'empereur Justinien postérieurement à son code des Institutes et du Digeste. — Au sing. || La novelle XV, la novelle XX…
Encyclopédie Universelle. 2012.