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NUREMBERG
NUREMBERG

NUREMBERG

Deuxième ville de Bavière et quatorzième ville d’Allemagne, avec 495 000 habitants en 1992, Nuremberg (en allemand Nürnberg) évoque tout à la fois la prospérité matérielle et culturelle des villes du Saint Empire romain germanique, la démesure du IIIe Reich ainsi que l’activité industrielle de l’Allemagne actuelle.

Une reconstruction intelligente a effacé les ravages de la Seconde Guerre mondiale, et le paysage urbain du centre rappelle le prestigieux développement de la ville au Moyen Âge et à l’époque moderne. Entourée de terroirs à faible valeur agricole, la ville doit son essor à sa position géographique, au cœur de la Franconie, vaste région sans obstacles de circulation. Dans la dépression de la Regnitz, un important carrefour réunissait les routes entre l’Italie et l’Allemagne du Nord d’une part, la Rhénanie et la Bohême d’autre part. Dotée d’un Burg par Frédéric Barberousse, Nuremberg connut très vite une grande activité commerciale: Frédéric II lui accorda le statut de ville libre impériale et elle devint l’un des grands foyers d’échange entre l’Orient et l’Occident. Dépassée dans ce domaine uniquement par Augsbourg, elle connut, par contre, une activité industrielle exceptionnelle: le travail du bronze et de l’or en fit aux XVe et XVIe siècles la ville la plus riche d’Allemagne. Cette prospérité explique la profusion de maisons aux pignons historiés et l’incomparable réunion d’artistes et de savants aux environs de l’an 1500: le fondeur Peter Vischer, le sculpteur sur bois Veit Stoss, le géographe Martin Behaim, le peintre Wolgemuth et plus encore son élève Albrecht Dürer.

Par un curieux retour des choses, ce berceau de la cartographie devait particulièrement souffrir des grandes découvertes qui, modifiant totalement les routes des échanges avec l’Orient et l’Asie, provoquèrent le déclin de Nuremberg, accentué par les ravages de la guerre de Trente Ans. Nuremberg perdit enfin son autonomie de ville impériale en 1806 et fut incorporée au royaume de Bavière. L’activité économique restait vivace, puisque le premier chemin de fer allemand fut construit en 1835 de Nuremberg à Fürth, mais le centralisme bavarois la désavantagea au profit de Munich. Siège des grandes manifestations nazies, pareille fonction devait, en retour, fixer dans la ville en ruine le procès fait par les Alliés aux dirigeants de l’Allemagne hitlérienne.

Le développement économique a débordé les limites de la ville et a concerné tout autant les villes voisines de Fürth (104 000 hab.) et, plus au nord, d’Erlangen (102 600 hab.), centre universitaire. Les trois villes regroupaient, en 1990, 35 p. 100 de la main-d’œuvre industrielle de la région. L’électrotechnique constitue la principale activité de ce vaste ensemble: 90 000 salariés, essentiellement à Nuremberg et à Erlangen (filiales de Siemens et de Bosch). Viennent ensuite la construction mécanique, la quincaillerie, le petit outillage, l’industrie des matières plastiques, l’alimentaire et l’industrie traditionnelle du jouet, dont Nuremberg est la capitale mondiale. Les activités tertiaires ont leur part dans le développement de la ville: le puissant Office fédéral pour l’emploi a géré, pendant les années 1950, les fonds distribués aux chômeurs, puis assuré, dans les années 1960, le recrutement de travailleurs méditerranéens pour l’ensemble de l’Allemagne et fournit une part importante d’emplois administratifs. Le secteur banques-assurances est très actif et Nuremberg possède une des plus grandes entreprises mondiales de vente par correspondance. L’ouverture, en 1972, du port de Nuremberg sur le canal Rhin-Main-Danube a permis l’expansion du transport fluvial qui atteignait, en 1990, 1,1 million de tonnes. Le dernier tronçon du canal Main-Danube entre Bamberg et Kelheim, ouvert symboliquement à Freystadt au sud de Nuremberg en septembre 1992, renforce la dynamique des échanges: avant même l’ouverture du tronçon, des entreprises industrielles avaient acquis des terrains portuaires à Nuremberg, nécessitant de ce fait une extension du port.

Nuremberg
(en all. Nürnberg) v. d'Allemagne (Bavière), sur la Regnitz; 467 400 hab. Grand centre industriel.
Jusqu'à la guerre de 1939-1945, qui la ruina, la ville avait conservé son aspect médiéval: remparts (XVe-XVIe s.), vieilles maisons, églises (dont l'égl. goth. St-Laurent, XIVe-XVe s., restaurée), chât. impérial (XIIe s., restauré).
La ville fut le siège du parti nazi.
Au procès de Nuremberg (20 nov. 1945-1er oct. 1946), les chefs nazis furent jugés par un tribunal international, qui, pour la première fois dans l'histoire, précisa les notions de crime de guerre et de génocide. Sur les 24 accusés, trois ne comparurent pas, douze furent condamnés à mort, sept à des peines de prison et trois furent acquittés.

Encyclopédie Universelle. 2012.