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aumaille

⇒AUMAILLE, subst. fém. et adj.
Vieux
I.— Emploi subst., rare
A.— Au plur. (coll.). Gros bétail de bêtes à cornes. Troupeau d'aumailles (BESCH. 1845).
Au sing. (et plur.). Tête de gros bétail :
1. Aussitôt que l'enfant vit les grands bœufs du père Caillaud... il se sentit chatouillé dans son orgueil d'avoir une si belle aumaille au bout de son aiguillon.
G. SAND, La Petite Fadette, 1849, p. 34.
2. Ah! J'en ai, ... du bétail! ...
Douze chevaux, sept cents moutons, deux cents aumailles!
J. RICHEPIN, Le Chemineau, 1897, p. 119.
B.— P. ext., plus rarement. Bétail que l'on engraisse. Les aumailles puantes et incomestibles du comptoir (BLOY, Journal, 1903, p. 149).
II.— Emploi adj. [fém. plur.]. ,,Terme d'Ordonnance des Eaux et Forêts, qui ne se dit que des bêtes à cornes, comme Bœufs, Vaches, Taureaux. Un troupeau de bêtes aumailles`` (Ac. 1798-1835).
Rem. Emploi supprimé ds Ac. 1878.
PRONONC. ET ORTH. — Dernière transcr. ds DG : ó-'. Yod également pour la finale ds LAND. 1834 et BESCH. 1845, mais encore [] mouillée ds GATTEL 1841, NOD. 1844, FÉL. 1851 et LITTRÉ. Cf. -aille. Vedette au plur. ds Ac. 1798, 1835 et LITTRÉ. BESCH. 1845 écrit à ce sujet : ,,Il se dit encore au singulier, dans le nord de la France, comme synonyme de jeune vache.`` LITTRÉ rappelle : ,,on le trouve au singulier dans La Fontaine``. Nouv. Lar. ill. enfin signale : ,,on dit aussi armaille [et] en basse Normandie le mot aumeau désigne encore un jeune bœuf``.
ÉTYMOL. ET HIST.
A.— Subst. 1. début XIIe s. « bétail (en gén.) » (Psautier Oxford, éd. Fr. Michel, 103, 27 ds T.-L. : almaille petiz ot les granz [animalia pusilla cum magnis]); 2. 1re moitié du XIIe s. « pièce de bétail » (Lois de Guillaume, 5 ds Bartsch, Chrestomathie de l'a. fr. : Mais qu'il i oüst cent almaille), spéc. id. « pièce de gros bétail à corne » (Rois, éd. Le Roux de Lincy, 50 ds T.-L. : chaschuns meint cha l'almaille e le multun qu'il volt tüer); subst. jusqu'à FUR. 1690; à nouv. dep. BESCH. 1845 vieilli.
B.— Adj. 1694 (Ac. : Il a un troupeau de bestes aumailles); qualifié de ,,terme d'anciennes Coutumes`` par Ac. 1835.
Du lat. animalia, plur. neutre de animal (animal), avec dissimilation du groupe second. n'm (an'malia) en lm (cf. a. fr. alme, aume < an'me, anima « âme »).
STAT. — Fréq. abs. littér. :1.
BBG. — BALDINGER 1950, passim. — FÉN. 1970. — LITTRÉ-ROBIN 1865. — Mots rares 1965. — POPE 1961 [1952], § 643, 774.

aumaille [omaj] n. f.
ÉTYM. Déb. XIIe, almaille; lat. animalia, plur. de animal.
Vx. Gros bétail.
1 Aussitôt que l'enfant vit les grands bœufs (…) il se sentit chatouillé dans son orgueil d'avoir une si belle aumaille au bout de son aiguillon.
G. Sand, la Petite Fadette, IV.
2 (…) sur un très haut versant de terre rouge chargé d'offrandes et d'aumaille (…)
Saint-John Perse, Amers, II, éd. Seghers, p. 195.
Tête de bétail. || Un troupeau de deux cents aumailles.

Encyclopédie Universelle. 2012.