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bassette

⇒BASSETTE, subst. fém.
JEUX
A.— Ancien jeu de cartes ayant des ressemblances avec le pharaon et le lansquenet. Jouer à la bassette; tenir la bassette (Ac. 1798-1878) :
1. Le bretteur se leva, secoua rudement le compagnon qui ronflait sous la table et tous deux s'en allèrent dans un tripot où se jouaient le lansquenet et la bassette. (...) On n'entendait que le bruit des dés roulant dans le cornet et le froissement des cartes battues, car les joueurs sont d'ordinaire silencieux, sauf, en cas de perte, quelques interjections blasphématoires.
T. GAUTIER, Le Capitaine Fracasse, 1863, p. 308.
P. métaph. :
2. À M. le compte de Front. (...) 1812. Le cœur me bat [au moment de la bataille de Smolensk] au point de m'ôter la respiration : l'on joue une partie de bassette; à droite, à gauche, roi ou valet; le monde regarde, et il s'agit du monde.
J. DE MAISTRE, Correspondance, 1796-1821, p. 184.
B.— P. méton.
1. ,,Lieu, maison où l'on joue à la bassette`` (LITTRÉ.)
2. Littér. Les cartes servant au jeu de la bassette. Agiter la bassette. Des joueurs agitant la bassette ou le dé (HUGO, La Fin de Satan, Le Gibet Jésus-Christ, 1885, p. 834).
Prononc. — Seule transcr. mod. dans BARBEAU-RODHE 1930 : .
Étymol. ET HIST. — 1674 (Corresp. de Madame, duchesse d'Orléans, lettre du 16 nov. d'apr. BARB. Misc. 3, n° 4 [pas d'ex.]); 1679 (Journal des Savants, 43, ibid. : le jeu de la bassette a fait tant de bruit cet hyver par l'attachement avec lequel on l'a joué à la cour qu'il y a peu de gens qui ne sçachent présentement ce que c'est); FUR. 1690 note ,,que le jeu a été fort commun ces dernières années, & qu'on a été obligé de deffendre, à cause qu'il étoit trop en vogue``; et Trév. 1771 ,,que le jeu est aujourd'hui défendu``.
Empr. à l'ital. bassetta (KOHLM., p. 31; BRUNOT t. 4, p. 460; BOULAN, p. 22; BARB., op. cit.) attesté dep. le XIVe s., Pataffio (DEI) cf. 1545 (ARETINO, Le carte parlanti [1re éd. 1545], 188 dans BATT.). L'ital. bassetta est dér. de basso « bas » en raison des cartes basses que distribue le banquier; suff. dimin. fém. -etta (-ette); l'introd. du jeu en France au XVIIe s. est attribuée à Giustiniani, noble vénitien, ambassadeur en France (BARB., loc. cit.; DEI).
STAT. — Fréq. abs. littér. :3.

bassette [bɑsɛt] n. f.
ÉTYM. 1674; ital. bassetta.
Ancien jeu de cartes proche du lansquenet. || Jouer à la bassette.
1 Si vous êtes au-dessus de la rage de la bassette, si vous vous possédez vous-mêmes (…)
Mme de Sévigné, À Bussy, 18 déc. 1678.
2 (…) plumer quelque peu les jeunes clercs en leur apprenant la bassette, le passe-dix et le lansquenet dans leurs plus fines pratiques, et en leur gagnant par manière d'honoraires, pour la leçon qu'il leur donnerait en une heure, leurs économies d'un mois, tout cela souriait énormément à Porthos.
Dumas, les Trois Mousquetaires, t. II, p. 392.

Encyclopédie Universelle. 2012.