⇒CLAQUE(-)DENT, (CLAQUEDENT, CLAQUE-DENT)subst. masc.
Argot
A.— Péj. Vagabond, miséreux. Jusqu'au dernier de nos claquedents vagabonds, qui ne sait pas même où trouver un morceau de pain (BLOY, Journal, 1895, p. 65).
B.— P. méton.
1. Maison de jeux mal famée, tripot. Dans un claquedent du boulevard, le garçon de jeu répondit... (BOURGES, Le Crépuscule des dieux, 1884, p. 290).
2. Maison de prostitution, bouge :
• — Lève-toi, reprit le brigadier, y a pas moyen de dormir ici! Nous allons aller au claque-dents! Allez, oust!
COURTELINE, Le Train de 8 h 47, 1888, 2e part., II, p. 112.
Rem. On rencontre ds le vocab. arg. le synon. claque-house (cf. G. ESNAULT, [Commentaire de G. Sandry et M. Carrère, Dict. de l'arg. mod., 1953, lors du dépouillement I.G.L.F.], 1954).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694-1932, s.v. claquedent. La docum. donne plusieurs var. : en un seul mot (cf. BLOY et BOURGES, loc. cit.); en 2 mots avec trait d'union et avec s au sing. (cf. supra ex.). Noter que le synon. claque-house peut s'écrire claquouse (cf. G. ESNAULT, loc. cit.). Étymol. et Hist. 1. Ca 1450 nom propre (ARNOUL GRÉBAN, Mystère de la Passion, éd. G. Paris et G. Raynaud, 21546); 2. début XVIe s. « gueux, misérable » (C. FONTAINE, Complaincte et testam. de F. Sagouyn ds GDF. Compl.); 3. 1879 « maison de prostitution » (ds LARCH. Suppl. 1880, p. 32). Composé de claque1 et de dent. Fréq. abs. littér. :6. Bbg. LEW. 1960, p. 126. — MAT. Louis-Philippe 1951, p. 284. — SAIN. Lang. par. 1920, p. 330.
claquedent [klakdɑ̃] n. m.
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1 Fam., vx. Gueux, misérable (qui tremble de froid et claque des dents). — REM. On a dit aussi claque-faim (1866), claque-soif (1866), claque-patin ou claque-patins (autre métaphore).
2 Vx, fam. Maison de jeu. — (1879). Maison de prostitution. ⇒ 2. Claque.
Encyclopédie Universelle. 2012.