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disant

⇒DISANT, ANTE, part. prés., adj. et subst.
I.— Part. prés. de dire.
II.— Adj. et subst.
A.— En emploi épithète ou en appos.
1. Littér. et rare. Qui dit. Elle [Lise] parlait avec une vraie voix française, détaillante avant tout, disante sans ampleur (LA VARENDE, Tourmente, 1948, p. 97) :
1. De la gêne et du noir cachot s'élèvent les voix exténuées
Des âmes gémissantes et disantes : Ô mon fils, tu es arrivé!
Jusqu'à ce que le vivant lui-même demande passage à ce seuil de la mort qu'il n'a point créée,
Et que précédant l'âme-Dieu, au samedi de sa descente,
Un ange d'un coup formidable heurte aux portes retentissantes!
CLAUDEL, Corona Benignitatis Anni Dei, 1915, p. 463.
2.— Pop. Synon. de causant. Elle était pas disante pour deux sous (M. STÉPHANE, Ceux du trimard, 1928, p. 183).
B.— Dans des loc.
1. (Le) bien-disant, (la) bien-disante, cf. bien-disant.
Rem. L'absence de trait d'union se rencontre fréq. Hommes d'esprit fort bien disants, fort moraux, fort bien reçus dans le monde (STENDHAL, L. Leuwen, t. 2, 1836, p. 403). Une courtoisie bien disante (DUHAMEL, Jard. bêtes sauv., 1934, p. 15).
2. (Le) mieux disant. Ce régime représentatif est une comédie peu amusante; tout le monde y ment avec effronterie et néanmoins se laisse prendre par le mieux disant (MÉRIMÉE, Lettres à une inconnue, t. 2, 1870, p. 362) :
2. N'oublions pas que tous les rôles féminins étaient alors tenus par des adolescents, que les plus aimables ou les mieux disants étaient étrangement à la mode, ...
THIBAUDET, Réflexions sur la litt., 1936, p. 90.
3. DR. ADMIN. (Le) moins/(le) plus disant. (Le) moins/(le) plus offrant. ,,Le coordonnateur élimine les offres non conformes à l'objet de la consultation [...] Le coordonnateur retient le candidat le moins disant si le cahier des charges l'a prévu`` (Code des marchés publics ds J.O., éd. mise à jour au 10 févr. 1975, art. 375, p. 131).
4. Soi-disant
a) En emploi adj., gén. inv.
[En parlant d'une pers.] Qui dit, prétend être telle ou telle chose. Le quatrième se nomme Pansoult, c'est l'oncle de la soi-disant Mme Pradonet (QUENEAU, Pierrot, 1942, p. 132) :
3. Tout le mal du monde est venu de ce que les soi-disant purs ont voulu déterrer les secrets et les ont mis en plein soleil.
GIRAUDOUX, Électre, 1937, II, 4, p. 147.
Abusivement. [En parlant d'un inanimé concr. ou abstr.] Qui n'est pas vraiment, présumé, prétendu. Les restaurants luxueux, ou soi-disant tels (MONTHERL., Lépreuses, 1939, p. 1408). Une monnaie soi-disant française, fabriquée par l'étranger (DE GAULLE, Mém., 1956, p. 224) :
4. ... je n'accepterai en aucun cas qu'une soi-disante souveraineté extérieure vienne m'obliger à accepter une interprétation de la norme ou d'une norme nouvelle. C'est là, essentiellement, la notion de souveraineté étatique.
SCELLE, Le Fédéralisme européen et ses difficultés pol., 1952, p. 5.
5. ... il [le gouvernement royal] peut déclarer qu'on n'a jamais communiqué le soi-disant document secret, dont par suite il est impossible d'apprécier l'authenticité.
L'Affaire Dreyfus d'après les archives diplom., 1959, p. 196.
b) En emploi adv., pop. Synon. prétendument, apparemment. Un monsieur, qui est dans les affaires, lui a soi-disant proposé une situation d'avenir (ROMAINS, Hommes bonne vol., Le 6 octobre, 1932, p. 281).
Soi-disant (que c'est) pour + subst. ou inf. Chercher le seau et les balais, soi-disant pour faire le ménage (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 216). Un peu plus tard, on s'est demandé où qu'il était passé le Dudule?. Il était sorti depuis deux heures... soi-disant pour ses besoins (CÉLINE, Mort à crédit, 1936 p. 624).
Prononc. :[], fém. [-]. Dernière transcr. ds LITTRÉ. Fréq. abs. littér. :6 479. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 8 157, b) 13 852; XXe s. : a) 12 369, b) 5 730. Bbg. GOHIN 1903, p. 231. — LYER (S.). Part. prés. actif avec le sens passif. Archivum Romanicum. 1932, t. 16, p. 295.

disant [dizɑ̃] p. prés. de dire. Bien-disant, soi-disant; et aussi dire.

Encyclopédie Universelle. 2012.