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fieu

⇒FIEU(X), (FIEU, FIEUX)subst. masc.
Région. (notamment Normandie) et vieilli.
A.— Fils ou enfant. Les parents voulurent tout de suite sortir le fieu dans le pays pour le montrer (MAUPASS., Contes et nouv., t. 1, Champs 1882, p. 80).
B.— Garçon, jeune homme. Il a reconnu le valet des Malicorne, un gamin bien honnête, pas vicieux. (...) « Je l'aurais cru décapité, c'pauvre fieux! » dit-il (BERNANOS, M. Ouine, 1943, p. 1393).
Fam., en appellatif. Mon fieu. Y a aussi ce salaud d'obus nouveau qui pète après avoir ricoché dans la terre (...) quand j'sais qu'y en a en face, j'ai les colombins (...). C'est rien d'tout ça, mes fieux, dit le nouveau sergent (BARBUSSE, Feu, 1916, p. 235).
Spéc., HIST. RELIG. Les bons fieux. Congrégation de tertiaires de Saint-François. La congrégation du Tiers-ordre de Saint-François appelée des « bons-fieux », faisoit des draps et des galons (CHATEAUBR., Génie, t. 2, 1803, p. 551).
Prononc. et Orth. :[fjø]. Écrit avec x ds Ac. Compl. 1842, BESCH. 1845, Lar. 19e-20e, LITTRÉ, GUÉRIN 1892 et DG; sans x ds LAND. 1834, ROB. et QUILLET 1965. Étymol. et Hist. 1200-06 ses fix « fils » (R. DE CLARI, Conquête de Constantinople, éd. Ph. Lauer, I, 59). Forme pic. de fils, par changement de il + s en ieus (GOSSEN, § 20). Fréq. abs. littér. :30. Bbg. BRÜCH 1913, p. 43. — CHAUTARD (É.). La Vie étrange de l'arg. Paris, 1931, p. 417.

fieu [fjø] n. m.
ÉTYM. XIIIe; forme picarde de fils.
Dial. Fils. || Mon fieu.
1 Mon fieu, ça s'appelle la question sociale (…)
Louise Michel, la Misère, t. III, p. 565.
2 (…) pauv' petit fieu avec ta « boule » (…) quand on te rasait le crâne (…)
Violette Leduc, la Folie en tête, p. 276.
REM. On écrit aussi fieux, même au singulier (cf. Bernanos, in T. L. F.).

Encyclopédie Universelle. 2012.