PISSENLIT
PISSENLIT
Curieusement, les Anciens ne parlent pas du pissenlit (Taraxacum officinale Weber; composées) dont le nom apparaît au XVIe siècle, en même temps que la relation de ses propriétés diurétiques (Jérôme Bock, 1546). Olivier de Serres (1600) est l’un des premiers à mentionner l’emploi cholagogue des fleurs contre la jaunisse, sans doute par analogie. Parkinson, Ettmuller et Garidel prescrivaient le pissenlit en fébrifuge.
Les recherches biochimiques sur le pissenlit révèlent une composition extrêmement complexe mais n’enseignent pas grand-chose sur le mode d’action de la plante, excellente tonique-amère, cholagogue, diurétique, dépurative. Utile dans l’anorexie, la dyspepsie, consommé couramment en salades apéritives, le pissenlit est surtout un remède hépatique. Son suc provoque la contraction de la vésicule biliaire, accroît le volume de bile excrétée. Indiquée dans les affections chroniques du foie et leurs séquelles: insuffisance hépatique, congestion du foie, certains ictères, lithiase biliaire, angiocholite, constipation et migraine d’origine hépatique, la plante stabilise le taux de cholestérol. Elle serait antidiabétique. On emploie la décoction: bouillir dans un litre d’eau trois à quatre pieds de pissenlit avec la racine, puis infuser dix minutes; quatre tasses par jour aux repas (J. Brel; cures dépuratives). Plus efficace est la décoction de la racine seule, fendue (30 à 60 grammes par litre), et surtout le suc frais que l’on extrait en août et septembre des racines broyées; une à deux cuillerées à soupe par jour, pas plus. Au printemps, salade quotidienne copieuse au menu des vieillards, convalescents, anémiques. À noter: une richesse particulière en manganèse, surtout chez les plants sauvages les plus verts. Le latex blanc est toxique à forte dose (présence d’un alcaloïde).
pissenlit [ pisɑ̃li ] n. m.
• 1536; de pisser, en et lit, par allus. aux vertus diurétiques de la plante
♦ Plante herbacée, vivace (composées), à feuilles longues et dentées, à fleurs jaunes, à akènes pourvus d'une aigrette. ⇒ dent-de-lion. Salade de pissenlit, de feuilles de pissenlit.
♢ Loc. fig. et fam. Manger les pissenlits par la racine : être mort.
● pissenlit nom masculin (de pisser, en et lit) Composée lactescente vivace très commune, à feuilles comestibles, disposées en rosette, oblongues et dentées, à fleurs jaunes réunies, formant des capitules solitaires, au fruit surmonté d'une aigrette donnant prise au vent. ● pissenlit (expressions) nom masculin (de pisser, en et lit) Populaire. Manger les pissenlits par la racine, être mort et enterré.
pissenlit
n. m. Plante (Fam. composées) des régions tempérées dont les feuilles dentelées sont consommées en salade.
⇒PISSENLIT, subst. masc.
BOT. Plante de la famille des Composées, vivace, à feuilles longues dentelées disposées en rosette, à fleurs jaunes et à petits fruits secs surmontés d'une aigrette. Synon. dent-de-lion (s.v. dent). Pissenlit officinal; feuille, fleur, graine, racine de pissenlit; salade de pissenlit; culture du pissenlit. Les feuilles radicales longues et couchées du pissenlit sont dentées, en lobes arqués et renversés, glabres et d'un beau vert. Fraîches, elles renferment, comme toute la plante, un suc laiteux doux, amer et salin (KAPELER, CAVENTOU, Manuel pharm. et drog., t.2, 1821, p.549). Nous vîmes, un jour de vent d'orage, un hêtre se dépouiller d'un coup de toute sa feuillée, exactement comme une boule lumineuse de pissenlit (LA VARENDE, Normandie en fl., 1950, p.220).
— Loc. pop. Bouffer, manger les pissenlits par la racine. Être mort et enterré. Il pense à tous les types qui essaieront de vous faire la cour pendant qu'il cassera les cailloux. —Ou qu'il mangera des pissenlits par la racine, dit Pinette (SARTRE, Mort ds âme, 1949, p.134).
— P. méton. Fleur jaune du pissenlit. Qu'étaient donc devenues la gaieté ensoleillée des feuilles, et la poésie verte du gazon où flambaient les pissenlits, où saignaient les coquelicots? (MAUPASS., Une Vie, 1883, p.86).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist.1. Mil. XVes. pissenlit (Évangiles des Quenouilles, Paris, P. Jannet, 1855, p.40); 2. 1862 expr. manger des pissenlits par la racine (HUGO, Misér., t.1, p.686). Comp. de pisse (forme du verbe pisser), de la prép. en et de lit. Cette plante est ainsi nommée en raison de ses propriétés diurétiques. Fréq. abs. littér.:77. Bbg. SCHURTER (H.). —Die Ausdrücke für den Löwenzahn im Gallo-romanischen. Halle, 1921 pp.8-24, 89-90, 105, 106, 110.
pissenlit [pisɑ̃li] n. m.
ÉTYM. 1536; de pisser, en, et lit, en raison des vertus diurétiques de la plante.
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♦ Plante dicotylédone (Composées), herbacée, vivace, à feuilles longues et dentées, à fleurs jaunes, à fruits surmontés d'une aigrette. ⇒ Dent-de-lion. || Salade de pissenlit. || Racine de pissenlit torréfiée. ⇒ Chicorée (fausse).
1 Tout près de Paris, à vos pieds, promeneurs, cette rosace délicate, c'est le jeune pissenlit, et cette perle à son centre, c'est sa future fleur.
Colette, Belles saisons, p. 9.
➪ tableau Noms de légumes.
➪ tableau Noms de remèdes.
♦ ☑ Loc. fam. Manger les pissenlits par la racine : être mort et enterré.
2 (…) être mort, cela s'appelle manger des pissenlits par la racine (…)
Hugo, les Misérables, III, I, II.
Encyclopédie Universelle. 2012.