PSYCHOLOGISME
PSYCHOLOGISME
Tendance qui consiste à ramener les problèmes de rationalité logique ou de rationalité philosophique à des problèmes de psychologie, d’états ou de phénomènes de conscience (Husserl fut le grand adversaire du psychologisme, mais Boutroux avait employé le mot et flétri la chose). Du point de vue logique, un raisonnement ou un calcul tirent leur rigueur non de l’acte psychologique d’argumenter ou de compter, mais des lois idéales qui assurent la cohérence de la forme et la correction du jugement. Du point de vue philosophique, ce n’est pas la séquence des événements psychiques, mais la solidarité des essences qui permet à l’intuition et à la réflexion conjointes d’élaborer l’expérience du vrai. Ni le logicien ni le philosophe ne méconnaissent que la conscience psychologique accompagne en permanence leur recherche, mais ils ne veulent pas que leurs disciplines deviennent des branches de la psychologie. Celle-ci dégage des lois de fait, des corrélations ou des constantes. Logiciens et philosophes entendent découvrir des normes de droit, fondant des nécessités formelles ou rationnelles. Or, le psychologisme est une retombée du droit dans le fait: au pis, il ramène l’idée à la sensation; au mieux, il confond une rationalité a priori avec une rationalité mixte, qui mélange a priori et a posteriori, éléments logiques et éléments empiriques ou encore psycho-empiriques.
psychologisme [ psikɔlɔʒism ] n. m.
• 1840; de psychologie
♦ Didact. Tendance à faire prévaloir le point de vue de la psychologie sur celui d'une autre science, dans un domaine commun (opposé à sociologisme, etc.).
● psychologisme nom masculin Doctrine selon laquelle la logique a pour tâche de décrire la manière dont nous pensons effectivement, normalement. Tendance à ramener les problèmes de rationalité, logiques ou philosophiques, à des questions concernant le déroulement de processus psychologiques chez l'homme en général.
psychologisme
n. m. Didac. Tendance à faire prévaloir le point de vue psychologique dans l'étude des faits individuels et sociaux.
⇒PSYCHOLOGISME, subst. masc.
Tendance à accorder une trop grande place à la psychologie, aux explications psychologiques; en partic., doctrine selon laquelle la psychologie, les faits psychiques sont le fondement de toutes les sciences humaines. La foi est beaucoup plus une évidence vécue, une « sensation » du transcendant; dépouillée de tout « psychologisme » elle est l'esprit expérimentant les évidences (Philos., Relig., 1957, p. 5-15). Le psychologisme aboutit à un scepticisme radical : il n'y a plus de jugements vrais et de jugements faux, il y a seulement (...) des opinions différentes, relatives à la psychologie de chacun. Si le vrai est ce qui répond à mes besoins psychiques, ce qui satisfait mes tendances, il y aura autant de vérités que d'individus : il n'y aura plus de vérité (A. VERGEZ, D. HUISMAN, Court traité de la connaissance, 1960, p. 127). Aborder [les relations interpersonnelles] uniquement par le biais de la psychologie serait tomber dans le psychologisme, tentation toujours renouvelée, qui a fait autant de mal à la psychologie qu'à la sociologie (Traité sociol., 1968, p. 342).
Prononc. :[]. Étymol. et Hist. 1840 (P. LEROUX, Encyclop. nouv., Paris, t. 3, p. 811a, note, s.v. conscience). Dér. de psychologie; suff. -isme. Fréq. abs. littér. :38. Bbg. QUEM. DDL t. 4, 10, 15.
psychologisme [psikɔlɔʒism] n. m.
ÉTYM. 1887; de psychologie.
❖
♦ Didact. Tendance à faire prévaloir le point de vue de la psychologie sur celui d'une autre science, dans un domaine commun (opposé à sociologisme, etc.).
♦ Spécialt (dans la théorie de la connaissance) :
0 On appellera donc « psychologisme » le passage illégitime des faits psychologiques aux normes, tel que la pseudo-explication d'une loi logique (normative) par une loi psychologique (causale ou de fait).
J. Piaget, in Logique et Connaissance scientifique, Encycl. Pl., p. 38.
Encyclopédie Universelle. 2012.