dessalé, ée
adj.
d1./d Débarrassé totalement ou partiellement de son sel.
d2./d Fig., Fam. Déniaisé.
⇒DESSALÉ, ÉE, part. passé et adj.
I.— Part. passé de dessaler.
II.— Adjectif
A.— [En parlant d'un inanimé concr.] Débarrassé, tout ou partie, de son sel. Filets d'anchois bien dessalés (Gdes heures cuis. fr., Grimod de la Reynière, 1838, p. 157). L'algue dessalée (COLETTE, Naiss. jour, 1928, p. 39).
B.— Fam. [En parlant d'une pers. ou de son attitude] Qui a perdu sa naïveté, qui est hardi, déluré. Malin comme un singe, à la page comme un bombardier, affranchi et dessalé (CENDRARS, Moravagine, 1926, p. 238) :
• Je ne peux pas vous dire quelle saveur je trouve à nos poilus, aux petits Parigots, tenez, comme celui qui passe là, avec son air dessalé, sa mine éveillée et drôle. Il m'arrive souvent de les arrêter, de faire un brin de causette avec eux, quelle finesse, quel bon sens!
PROUST, Le Temps retrouvé, 1922, p. 807.
— En partic., emploi subst. fém. Femme de mœurs légères. Une dessalée qui avait jeté son bonnet par-dessus tous les moulins du pays (ZOLA, Bouton de rose, 1878, I, p. III).
Fréq. abs. littér. :30.
Encyclopédie Universelle. 2012.