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apaisé

⇒APAISÉ, ÉE, part. passé et adj.
I.— Part. passé de apaiser.
II.— Emploi adj. Qui a (re)trouvé la paix.
A.— [En parlant de l'être humain, des manifestations de la vie intérieure, des productions de l'activité artistique] Un malade apaisé, une âme apaisée :
1. Quand elle [ma mère] sortait de ce sanctuaire et qu'elle revenait vers nous, ses yeux étaient mouillés, son visage plus serein et plus apaisé encore qu'à l'ordinaire.
LAMARTINE, Les Confidences, 1849, p. 92.
2. J'ai reçu, ces jours, une lettre des quatre étudiants, qui ont envoyé aux journaux le prodigieux manifeste littéraire auquel j'ai tenu à donner l'immortalité dans ma préface. La lettre, beaucoup moins imagée et un peu plus apaisée de ton, continue à protester que leurs sifflets sont absolument littéraires.
E. et J. DE GONCOURT, Journal, 1865, p. 230.
3. ... Durtal s'en revenait, à la fois très apaisé et très inquiet; très apaisé au point de vue lubrique, très inquiet sur le parti qu'il devait prendre.
HUYSMANS, En route, t. 1, 1895, pp. 166-167.
4. Elle [Paulina] voyait les martyrs dans les vieilles fresques à la fois plus vraies, plus horribles que la vie, mais parfaitement tranquilles, apaisées et devenues belles, ...
JOUVE, Paulina 1880, 1925, p. 28.
5. Cécile jetait sur son frère un regard calme, apaisé.
DUHAMEL, Chronique des Pasquier, Cécile parmi nous, 1938, p. 150.
Except., emploi subst. Un apaisé. Une personne apaisée :
6. Il [Hugo] se laisse tomber sur le divan près de la cheminée, parle du rôle de conciliation qu'il veut jouer dorénavant dans les assemblées, dit qu'il n'est pas un modéré, parce que l'idéal d'un modéré n'est pas le sien, mais qu'il est un apaisé, un homme sans ambition et éprouvé par la vie.
E. et J. DE GONCOURT, Journal, 1875, p. 1098.
B.— [En parlant de la nature et de ses éléments] :
7. Le vent enveloppait la vaste bâtisse de son gémissement tour à tour plaintif et apaisé.
P. BOURGET, Le Disciple, 1889, p. 130.
8. Il pleut. Une petite pluie rageuse, irritée puis apaisée sans motif, lardée des flèches du soleil, battue par la rude main du vent, mais têtue.
GIONO, Colline, 1929, p. 36.
STAT. — Fréq. abs. littér. :590. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 588, b) 754; XXe s. : a) 975, b) 1 016.

Encyclopédie Universelle. 2012.