⇒CESTE2, CESTON, subst. masc.
A.— Littér. Ceinture :
• 1. Mais la raison nationale ressemble à cet autre insecte dont l'Asie a fait présent à l'Europe (...) le tissu précieux qu'il nous laisse en mourant forme le ceste de la beauté et le manteau des rois.
J. DE MAISTRE, Souveraineté, 1821, p. 401.
— P. métaph. Les dures étreintes laissent un ceste bleu sur ta nudité (TOULET, La Jeune fille verte, 1918, p. 313).
— En partic., MYTH. Ceste, ceston de Vénus. Ceinture de Vénus, qui donnait la grâce, les attraits séducteurs à celles qui la portaient :
• 2. Et maintenant voici les almées (...); la taille apparaissait nue sous la mousseline dans l'intervalle de la veste et de la riche ceinture relâchée et tombant très bas, comme le ceston de Vénus.
NERVAL, Voyage en Orient, t. 1, 1851, p. 185.
B.— P. anal., ZOOL. Animal marin transparent, de forme plate et allongée, pouvant atteindre un mètre de long, vivant dans les mers chaudes et tempérées. Le Ceste de Vénus, qui semble une longue ceinture de cristal (H. COUPIN, Animaux de nos pays, 1909, p. 463).
Prononc. et Orth. :[], []. Ds Ac. 1798 sous la forme ceste. Étymol. et Hist. 1. Ceste [la date du XVe s. donnée par Lar. Lang. fr. paraît due à une confusion entre O. de St-Gelays et M. de St-Gellays] 1547 mythol. « ceinture de Vénus » (M. DE SAINCT-GELAYS, Poésies, I, 229, Bibl. elz. ds R. Hist. litt. Fr., t. 6, p. 300); ceston « ceinture de Vénus » (1509, LEMAIRE DE BELGES, Illustr., I, 32 ds HUG.) — COTGR. 1611, repris en 1851, supra ex. 2; 2. p. anal. de forme 1820 ceste zool. (LAV.). Empr. au lat. class. cestus « ceinture » attesté au sens de « ceinture de Vénus » (Stace ds TLL s.v., 964, 40 : acc. gr. ceston); lui-même empr. au gr. « ceinture brodée d'Aphrodite »; ceston représente l'acc. grec. Fréq. abs. littér. :24.
Encyclopédie Universelle. 2012.