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enfermé

⇒ENFERMÉ, ÉE, part. passé et adj.
I.— Part. passé de enfermer.
II.— Adjectif
A.— [En parlant de pers.] Qui se trouve, volontairement ou non, dans un endroit fermé, et au fig. Cette ignorance [des hommes] a été sa maladie, [de Rousseau] elle a été sa folie; folie d'un homme enfermé et qui cherche à tâtons une issue, se heurte à des murs invisibles (MAURIAC, Gds hommes, 1949, p. 104).
Emploi subst. Religieuse enfermée dans un monastère :
1. ... ce monastère de filles, dont la fonction ne pouvait pas être celle d'une école de théologie (...) : « Il n'y a que ces pauvres enfermées », disait judicieusement un de ces messieurs, ...
SAINTE-BEUVE, Port-Royal, t. 4, 1859, p. 69.
Au fig., rare. Qui dissimule ses sentiments. Synon. usuel renfermé :
2. Que ces femmes au seuil, coquettes du village, Et celles de la ville au cœur plus enfermé, Tous ces êtres d'un jour nous livrent quelque gage De ce qu'ils ont souffert, de ce qu'ils ont aimé!
SAINTE-BEUVE, Poésies complètes, Pensées d'août, 1837, p. 382.
B.— [En parlant de choses] Qui est mis dans un endroit fermé. À Fribourg en Brisgau, des villageoises [avaient les] (...) chignons enfermés dans un béguin brodé d'or et d'argent (TAINE, Philos. art, t. 1, 1865, p. 233).
P. ext., rare. Dont l'odeur est celle d'un endroit clos. Cf. renfermé. [Duroy] croyait saisir dans l'air enfermé de la pièce une odeur suspecte (MAUPASS., Bel-Ami, 1885, p. 192).
Rem. ,,S'emploie quelquefois comme nom. Sentir l'enfermé, se dit d'une chose qui sent mauvais parce qu'il y a longtemps qu'elle n'a été à l'air, ou que l'air n'y a pénétré. Cette chambre sent l'enfermé. Dans ce sens, on dit plutôt le renfermé`` (Ac.).
P. anal. [Transposition de l'odeur au son] « Sortons, allons fumer une cigarette; ces gens font un bruit enfermé, insupportable » (ARNOUX, Écoute, 1923, p. 225).
Rem. Noter l'emploi substantivé : il [Chaudon] cria et tout le monde avec lui. Comme s'ils avaient crié dans une boîte. Le cri restait autour de leurs têtes... — Ça a sonné plat comme dans de l'enfermé (GIONO, Batailles mont., 1937, p. 110).
P. méton. Il [Coriolis] était presque effrayé à l'idée de retrouver la vie enfermée de l'Occident dans un grand appartement où il serait tout seul (GONCOURT, Man. Salomon, 1867, p. 140).
Fréq. abs. littér. :2 201. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 2 332, b) 3 604; XXe s. : a) 3 880, b) 3 105.

Encyclopédie Universelle. 2012.