SCOUTISME
SCOUTISME
Mouvement de jeunesse, qui comprend toutes les associations rattachées à l’Organisation mondiale du mouvement scout, plus celles qui, sans lui appartenir, se réclament de la pensée et des écrits de son fondateur, sir Robert Baden-Powell, lord de Gilwell, le scoutisme se caractérise d’abord par sa fidélité et par une sorte d’identification constante à celui-ci.
Officier dans l’armée des Indes, Baden-Powell voulut remédier aux carences de la formation de ses éclaireurs par la publication de fascicules: Aids of Scouting (1899). Leur succès en dehors de l’armée le conduit à appliquer les mêmes principes aux «garçons»: il organise, du 25 juillet au 9 août 1907, le camp de Brownsea, près de l’île de Wright; l’expérience et ses enseignements sont consignés en 1908 dans Scouting for Boys . «Méthode d’éducation visant à former des citoyens actifs, joyeux et utiles», le scoutisme exalte le sport, la vie au grand air, le goût de l’effort et du commandement. Sans autre présupposé théorique ou doctrinal qu’un code vaguement chevaleresque (Honour is made the high ideal for the boys ) incluant la fidélité à Dieu et au roi, il s’étend très rapidement, chacun trouvant son bien dans cette idéologie de l’action, qui se proclame non militaire, non politique et interconfessionnelle: il compte 123 000 membres dès 1910 pour l’Empire britannique; trente-deux pays sont représentés au premier «jamboree» (1920), avec l’approbation du roi; et, en 1926, il recueille les félicitations du président Calvin Coolidge, qui salue dans le scoutisme un élément unificateur de la nation américaine. L’efficacité même du mouvement, autant que son idéal explicitement civique et social, l’engage nécessairement dans l’évolution des idées et des mœurs: son histoire «intègre» les divergences des politiques (qui, notamment pendant la Seconde Guerre mondiale, ont organisé sur son modèle leurs propres associations), celles des autorités religieuses et finalement celles des éducateurs, maintes fois conduits à s’interroger sur les rapports entre morale et société.
En témoigne l’histoire du scoutisme en France. Introduit en 1911, avec la création quasi simultanée des Éclaireurs de France (laïques) et des Éclaireurs unionistes de France (d’inspiration protestante), il prend bientôt sa part dans le grand débat entre les éducateurs laïques et les éducateurs catholiques. La hiérarchie ecclésiastique, longtemps méfiante à l’égard d’un mouvement plus ou moins protestant à l’origine et dont le fondateur était soupçonné de franc-maçonnerie, comprend vite qu’elle ne peut continuer d’ignorer son bel essor, d’autant que la formule des «patronages» décline. L’appel du chanoine Cornette à orienter le scoutisme «vers une vie foncièrement chrétienne, fermement patriote et résolument civique» sera entendu: les Scouts de France sont créés en 1920. Suivent, dès 1921, la Fédération des éclaireurs unionistes (protestants) et, en 1924, les Éclaireurs israélites de France. La composante laïque, proche de l’enseignement public, la seule aussi qui soit résolument mixte, affirme enfin, dans les statuts de l’Association des éclaireurs et éclaireuses de France (1925), son souci de «former des Français qui connaissent et aiment leur pays, des citoyens conscients des problèmes sociaux et soucieux de les résoudre. [L’Association] ne sépare pas ce devoir civique de la lutte pour libérer l’homme et la femme de tout asservissement». Après l’éphémère tentative, à la Libération, de grouper en une Union populaire tous les groupements de jeunes (laïques, religieux, communistes), on en revint sagement aux anciennes divisions. On aboutit aujourd’hui à une «libéralisation» dominante, assortie de réactions «intégristes» (Scouts d’Europe) et de nouvelles ouvertures.
Le scoutisme français reste largement confessionnel, puisque les Scouts et guides de France (catholiques) groupaient, en 1995, environ 170 000 adhérents, contre 36 500 Éclaireuses et éclaireurs de France (le mouvement laïque mixte), 8 000 membres de la Fédération des éclaireuses et éclaireurs unionistes de France, 4 500 Éclaireuses et éclaireurs israélites — toutes ces associations étant affiliées à l’Organisation mondiale du mouvement scout. Quantité d’autres n’en font pas partie: Scouts unitaires de France, Cadets de la mer, de l’air et de la montagne, Scouts Saint-Georges, Éclaireurs neutres européens, Scouts Saint-Louis, Scouts et guides Notre-Dame de France, Scouts Baden-Powell de France, Scouts mormons, etc., ni surtout les Scouts d’Europe, que Pery Geraud Keroad fonda avec la volonté d’un «retour aux sources» et qui comptent environ 60 000 adhérents (catholiques) dans quatorze pays d’Europe plus le Canada, dont plus de la moitié en France.
scoutisme [ skutism ] n. m.
• 1913; de scout
♦ Mouvement éducatif, souvent rattaché à une confession (chrétienne, israélite...) destiné à compléter la formation de l'enfant, en offrant aux jeunes des activités de plein air et des jeux.
● scoutisme nom masculin Organisation mondiale ayant pour but la formation morale, physique, pratique et civique des enfants et des adolescents des deux sexes.
scoutisme
n. m. Mouvement éducatif, fondé en 1909 par lord Baden-Powell, qui se propose de développer "le caractère, la santé, le savoir-faire, l'idée de service et la moralité" chez les jeunes, notam. par la vie en commun et les activités de plein air.
scoutisme [skutism] n. m.
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♦ Mouvement éducatif destiné à compléter la formation que l'enfant reçoit dans sa famille et à l'école, en offrant aux jeunes des activités de plein air et des jeux tendant à développer en eux, en même temps que la résistance physique, un sens moral et pratique. ⇒ Scout, et aussi guidisme.
Encyclopédie Universelle. 2012.