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BARCAROLLE
BARCAROLLE

BARCAROLLE

Chant, souvent improvisé, des bateliers italiens, surtout vénitiens (barcarola vient de barcaruolo : gondolier). Cependant, dans les Cantigas de amigo espagnoles (telles celles de Pero da Ponte, poète du XIIIe siècle, proche des troubadours), on rencontre des barcarolas , destinées aussi à être chantées sur l’eau. En Italie, il s’agit d’une pièce vocale ou instrumentale, prise dans un mouvement modéré, au rythme toujours ternaire (à 6/8, à 9/8 ou à 12/8), qui suggère, par la répétition constante d’un même rythme de basse, le balancement régulier d’une gondole sur l’eau. Un tel genre fut particulièrement prisé à l’époque romantique, où la plupart des musiciens écrivirent des barcarolles; il a fait «de terribles ravages jusque chez les plus grands maîtres» (R. Bernard); il n’est pas, en effet, exempt de fadeur, de joliesse surannée, ni de «tierces sucrées»; cadences et séquences identiques se suivent inexorablement. Mendelssohn («Venetianisches Gondellied», dans les Romances sans paroles ), Tchaïkovski, Dvo face="EU Caron" シák, Massenet ont beaucoup plu dans les salons de leur temps en utilisant de tels moyens; mais n’ont-ils pas trop sacrifié à une convention esthétique passagère? Toutefois, on doit mettre à part la Barcarolle en fa dièse majeur, opus 60, de Chopin, les treize barcarolles de Fauré, la barcarolle, opus 108, de Saint-Saëns, celle enfin qui est extraite des cinq pièces qui composent Im Freien de Bartók.

barcarolle [ barkarɔl ] n. f.
• 1764; it. barcarola, de barcarolo « gondolier », de barca « barque »
Chanson des gondoliers vénitiens. Par ext. Pièce de musique vocale ou instrumentale sur un rythme berceur à trois temps.

barcarolle nom féminin (italien barcaruola) Chant, souvent improvisé, des gondoliers vénitiens. Pièce vocale ou instrumentale évoquant le balancement d'une barque, très en vogue à l'époque romantique. ● barcarolle (difficultés) nom féminin (italien barcaruola) Orthographe On écrit barcarolle, avec deux l.

barcarolle
n. f.
d1./d Chanson cadencée des gondoliers de Venise.
d2./d Chant ou air sur un rythme à trois temps. Les barcarolles de Mendelssohn.

⇒BARCAROLLE, subst. fém.
MUS. Chanson italienne rythmée chantée à Venise par les gondoliers; p. ext., air de musique instrumentale ou vocale fondé sur ce rythme ternaire, très en vogue à l'époque romantique :
1. Mais l'écho d'Italie a mille et mille voix,
Quand Ravenne et Zara murmurent à la fois,
Quand la Brenta soupire au branle des gondoles,
Quand la rive s'endort au chant des barcarolles.
QUINET, Napoléon, Venise, 1836, p. 184.
2. L'exquise Barcarolle de Schubert, où la voix fond et coule et se mêle au bruissement de l'eau qui l'accompagne, mélodie que l'on imagine chantée à demi-voix et presque murmurée...
GIDE, Journal, 1938, p. 1307.
3. Dans le silence des nuits d'été, il écouta sur la lagune les gondoliers chanter leurs barcarolles et, d'une barque à l'autre, se réciter les vers de la Jérusalem délivrée.
GUÉHENNO, Jean-Jacques, En marge des « Confessions », 1948, p. 192.
SYNT. L'air d'une barcarolle; composer une barcarolle (Ac. 1835-1878); la barcarolle de « Guillaume Tell » (Ac. 1932); le rythme balancé d'une barcarolle (JANKÉLÉVITCH, Le Je-ne-sais-quoi et le presque-rien, 1957, p. 47).
Prononc. :[]. Étymol. et Hist. 1767 barcarolle « sorte de chanson partic. aux gens du peuple et surtout aux gondoliers de Venise » (VOLTAIRE, Lett. Chabanon, 18 déc. dans LITTRÉ : La plupart des ariettes de Lulli sont des airs du Pont-Neuf et des barcarolles de Venise); 1768 (J.-J. ROUSSEAU, Dict. de mus.). Empr. à l'ital. barcar(u)ola « chant des bateliers vénitiens » (DG; EWFS; VIDOS Parole, p. 238; ROUSSEAU, op. cit.) lui aussi attesté dep. le XVIIIe s. (BETTINELLI [1718-1808], 79 dans BATT.); passé également dans le prov. mod. barcheruolo (barcaruollo) (MISTRAL), le cat. et l'esp. barcarola (ALC.-MOLL.; COR.). L'ital. barcar(u)ola est le fém de barcar(u)olo, forme vénitienne de barcaiolo (BATT.; DEI) qui est dér. de barca. Fréq. abs. littér. : 34.

barcarolle [baʀkaʀɔl] n. f.
ÉTYM. 1767, Voltaire; ital. barcar(u)ola, de barcar(u)olo « gondolier », de barca « barque ».
1 Chanson des gondoliers vénitiens.
0 La plupart des ariettes de Lulli sont des airs du Pont-Neuf et des barcarolles de Venise (…)
Voltaire, Lettre à Chabanon, 18 déc. 1767.
2 Par ext. Pièce de musique vocale ou instrumentale sur un rythme berceur à trois temps.
Loc. fam., par plais. Pousser la barcarolle : se mettre à chanter de manière un peu ridicule.
REM. On trouve dans la littérature (Lamartine, Apollinaire, in T. L. F.) le n. m. barcarol, barcarole, italianisme romantique désignant le gondolier vénitien.

Encyclopédie Universelle. 2012.