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TERMINUS
TERMINUS

TERMINUS

Le nom du dieu Terminus n’est autre qu’un nom commun très couramment employé en latin pour désigner la borne marquant la limite d’une propriété foncière ou d’un territoire. Aussi bien le dieu a-t-il pour mission de garantir tout ce qui borne un espace: tout propriétaire terrien lui rend un culte à la limite de son fonds et le peuple romain le vénère à six milles de Rome, limite du plus ancien territoire de la cité.

Partant, son action s’exerce dans le domaine juridique: dans la mesure où il garantit la limite d’une propriété, il garantit du même coup la légitimité de cette propriété et la protège de tout empiétement. Ainsi s’explique que, dès la plus haute antiquité, il apparaisse comme inséparable de Jupiter garant des contrats. Il circulait à Rome une légende significative: lorsque Tarquin le Superbe décida d’expulser du Capitole les divinités qui y étaient installées pour réserver la colline au seul Jupiter, Terminus refusa de se laisser expulser et demeura ainsi aux côtés du dieu souverain dont il n’était qu’un auxiliaire spécialisé. En Terminus, Rome pouvait honorer le garant d’une légitime occupation de l’espace, autant dire de son impérialisme.

La protection du dieu s’étendait aussi au temps. Le 23 février, sa fête marquait le terme extrême de l’année religieuse. Le mois intercalaire, périodiquement nécessaire pour réajuster le cycle annuel au cycle solaire, commençait au lendemain de cette fête; après la réforme du calendrier par César, le jour intercalé tous les quatre ans se situait également au lendemain des Terminalia . Les cinq derniers jours de février n’appartenaient en fait à aucune année.

terminus [ tɛrminys ] n. m.
• 1840; mot angl., du lat. « fin »
Dernière station d'une ligne de transports. Aller jusqu'au terminus. Terminus ! Tout le monde descend. Par appos. Gare terminus. Station terminus. ⊗ CONTR. Tête (de ligne).

terminus nom masculin (anglais terminus, gare d'arrivée, du latin terminus, borne) Dernière station d'une ligne de chemin de fer, d'autobus, etc. ; dernière station du parcours d'un train, d'un autobus, etc.

terminus
n. m. Dernière station d'une ligne de chemin de fer, d'autobus.

⇒TERMINUS, subst. masc.
A. — TRANSP. Dernier arrêt, dernière gare ou station d'une ligne de transport aérien, maritime ou terrestre. Terminus de métro, d'un tramway, d'une ligne de chemin de fer; arriver, descendre au terminus; terminus! tout le monde descend! Il y a des bateaux de haute mer qui viennent se mettre à quai à Paris (...). En effet, des petits steamers, dont la tête de ligne est au Tower-Bridge et le terminus aux Guichets du Louvre, assurent régulièrement la liaison directe entre Londres et Paris (CENDRARS, Bourlinguer, 1948, p. 308). Ces chargements [des avions-cargos] s'effectuent généralement aux terminus entre 21 h et une heure du matin (Évol. transp. aérien marchand., 1957, p. 10).
En appos. Gare, station terminus. J'étais invité pour le lendemain, au point terminus de la ligne du petit chemin de fer, chez la célèbre Mme Verdurin (PROUST, Sodome, 1922, p. 858).
B. — P. ext. Point d'aboutissement. Tous les chemins imaginables sont aiguillés sur Rome. Impossible d'échapper à ce terminus (BLOY, Lieux communs, 1902, p. 98). Aujourd'hui les salles d'attente sont désertes, les hôtels de gare sont devenus des terminus pour hommes d'affaires (DEFERT, Pol. tour. Fr., 1960, p. 67).
P. métaph. « Vous êtes arrivé... » Arrivé où? Parlement, ministère, institut, tout le monde descend. Il s'agit de ne pas s'asseoir sur ses bagages (...) il s'agit de prendre un nouveau départ, de ne pas s'endormir dans le terminus de la réussite (MAURIAC, Journal 1, 1934, p. 63).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. A. 1840 « station d'arrivée d'une ligne de chemin de fer » (C. PECQUEUR, De la législation et du mode d'exécution des chemins de fer, I, 587-588 et n. 1 ds HÖFLER Anglic.). B. 1869 « point extrême, stade ultime » (PAILLERON, Monde où l'on s'ennuie, III, 4, p. 151). Mot lat. terminus (v. terme étymol.) empr. par l'angl. qui l'utilise dans différents empl. corresp. au fr. terme, en partic. pour désigner le point final ou la gare terminale d'une ligne de ch. de fer puis d'autres moyens de transp. (dep. 1836 ds NED), usage qui est à l'orig. de A. B pourrait en être une ext. ou un simple empr. au lat. Fréq. abs. littér.:74. Bbg. BONN. 1920, p. 186. — WEXLER 1955, pp. 94-95; p. 128.

terminus [tɛʀminys] n. m.
ÉTYM. 1840, in Höfler; mot angl. (1836, en chemin de fer; 1571, « borne, limite »); du lat. terminus « limite, borne ».
Dernière gare ou station d'une ligne de transports (de chemin de fer, de tramway, d'autobus, d'avion…). || Aller jusqu'au terminus. Par appos. || Gare terminus (fig.; → Sagesse, cit. 9). || Station terminus. Exclam. || Terminus ! Tout le monde descend.
0 Nous arrivâmes vers le soir à la bienheureuse station de Black-Buttes : nous étions à sept cent quatre-vingt-douze milles du Missouri. Pour cette fois c'était bien un terminus; rien, plus rien en fait de voie ferrée.
L. Simonin, De Washington à San Francisco (1868), in le Tour du monde, 1874, t. I, p. 168.

Encyclopédie Universelle. 2012.