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ÉGLOGUE
ÉGLOGUE

ÉGLOGUE

Court poème pastoral, généralement de forme dialoguée, l’églogue exalte les joies de la vie champêtre et de la société des bergers, loin des corruptions aliénantes de la civilisation. En espagnol, le terme a subi une évolution particulière: il désigne généralement une petite pièce théâtrale, dont les personnages sont naturellement des bergers, mais dont le genre, plus éloigné de la convention pastorale qui règne dans la poésie lyrique (idylle), accepte des formes dialectales et des caractères rustiquement comiques. L’églogue fut inaugurée, dans les toutes premières années du XVe siècle, par Juan del Encina et Lucas Fernández.

églogue [ eglɔg ] n. f.
• 1375; lat. ecloga, gr. eklogê « choix »
Petit poème pastoral ou champêtre. bucolique, idylle, pastorale. Les églogues de Virgile, de Ronsard.

églogue nom féminin (latin ecloga, du grec eklogê) Petit poème pastoral qui chante l'amour. (Le mot fut appliqué aux idylles de Théocrite et aux Bucoliques de Virgile, puis la forme fut reprise par Dante, Pétrarque, Boccace, Ronsard, Chénier.) ● églogue (synonymes) nom féminin (latin ecloga, du grec eklogê) Petit poème pastoral qui chante l'amour.
Synonymes :
- bergerie
- bucolique
- pastorale
- pastourelle

églogue
n. f. LITTER Petit poème pastoral ou bucolique. Les églogues de Virgile, de Ronsard, de Chénier.

⇒ÉGLOGUE, subst. fém.
LITTÉRATURE
A.— Vx. Recueil de poèmes choisis. Les églogues de Polybe, de Théophraste (Ac. Compl. 1842).
Rem. Attesté en outre ds BESCH. 1845, LITTRÉ, Lar. 19e-Lar. encyclop., GUÉRIN 1892.
B.— Poème pastoral écrit dans un style simple et naïf où, à travers les dialogues des bergers, l'auteur relate les événements généralement heureux de la vie champêtre, chante la nature, les occupations et les amours rustiques. Les églogues de Virgile (cf. bucolique); églogue allégorique; les églogues de Marot, de Ronsard. Si l'églogue doit son invention au poëte grec [Théocrite], elle est redevable de ses perfections au poëte latin (Virgile) (BERN. DE ST-P., Harm. nat., 1814, p. 124) :
... Amymone et Lydé, Camille et Pannychis
Avec Néobulé, la sœur d'Amarillys,
Dans Horace et Virgile il vous a cent fois vues,
Quelquefois sous le voile — et souvent toutes nues;
Toutes il vous connaît, et vous aussi, pasteurs,
Qui paissez vos troupeaux dans la prairie en fleurs,
Il vous comprend et lit vos chansons pastorales
Où dans les blés jaunis murmurent les cigales.
Dans l'idylle et l'églogue il vous a rencontrés,
Satyres et Sylvains, — nymphes qui vous mirez,
Tremblant qu'un indiscret, le soir, ne vous surprenne,
Toutes blanches, — sans voile, — au bord de la fontaine
MURGER, Les Nuits d'hiver, 1861, p. 134.
Rem. Rapports entre l'églogue et des genres voisins dont l'élément commun est toujours la mise en scène par l'auteur de bergers ou de bouviers. a) Pastorale. Terme générique englobant l'églogue (forme poétique), le roman (cf. l'Astrée), la Bergerie (forme dramatique). b) Bucolique. (Quasi-)synon. égloque. c) Idylle. Correspondant grec de l'églogue latine. Cf. les Idylles de Théocrite (LITTRÉ ajoute pour les différencier : ,,L'églogue veut plus d'action et de mouvement. L'idylle ne peut contenir que des peintures, des sentiments, des comparaisons champêtres``).
P. anal.
♦ Genre de vie, décor, sentiments rappelant l'atmosphère rustique et paisible des églogues. Il y a onze ans j'y ai passé [dans ce pays des tendresses] avec la petite fée deux semaines en pleine églogue (AMIEL, Journal, 1866, p. 364). Il y avait de l'églogue dans l'atmosphère sociale de mon enfance (ARNOUX, Contacts all., 1950, p. 24).
B.-A., MUS. Œuvre dont le thème est la nature, les bergers, les agréments de la vie à la campagne. Cette églogue [L'Après-midi d'un faune] demeure très « hermétique » (BRUNEAU, Mus. Russie, 1903, p. 159). Sans négliger ses heureuses églogues, Boucher continue pour Beauvais l'imposante série des Amours des dieux (NOLHAC, Boucher, 1907, p. 126).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694-1932. L'éd. de 1718 souligne que ,,plusieurs écrivent encore eclogue``; même rem. ds FÉR. Crit. t. 2 1787 qui ajoute ,,quoi-qu'ils prononcent églogue``. Étymol. et Hist. 1375 [éd. 1531] (RAOUL DE PRESLES, Cité de Dieu, X, exp. sur le chap. 27 ds R. Hist. litt. Fr., t. 11, p. 496). Empr. au lat. ecloga « choix, recueil, extrait » d'où « pièce de vers » « églogue » en b. lat., lui-même du gr. « action de choisir; extrait d'un auteur ». Fréq. abs. littér. : 122.

églogue [eglɔg] n. f.
ÉTYM. 1375; éclogue, XIIe; lat. ecloga « choix, recueil » d'où « pièce de vers », grec eklogê « pièce choisie », de eklegein « choisir ».
Petit poème pastoral où l'on met en scène des bergers. Bergerie, bucolique, idylle, pastorale. || Églogues de Théocrite, de Virgile, de Ronsard.Genre littéraire qui caractérise de tels poèmes. || L'églogue est une forme poétique de la pastorale.
1 Mais souvent dans ce style un rimeur aux abois
Jette là, de dépit, la flûte et le hautbois;
Et, follement pompeux, dans sa verve indiscrète,
Au milieu d'une églogue entonne la trompette.
De peur de l'écouter, Pan fuit dans les roseaux,
Et les nymphes, d'effroi, se cachent sous les eaux.
Boileau, l'Art poétique, II.
2 Je veux, pour composer chastement mes églogues,
Coucher auprès du ciel, comme les astrologues (…)
Baudelaire, Tableaux parisiens, LXXXVI, « Paysage ».
Par métaphore. Genre de vie qui rappelle l'atmosphère des églogues. Idylle.
3 (…) les sages du temps supposeront toujours qu'ils vivent en pleine églogue, et qu'avec un air de flûte ils vont ramener dans la bergerie la meute hurlante des colères bestiales et des appétits déchaînés.
Taine, les Origines de la France contemporaine, II, I, II, p. 56.
Par ext. Œuvre musicale ou picturale utilisant les thèmes de l'églogue.

Encyclopédie Universelle. 2012.