aléa [ alea ] n. m.
• 1852; mot lat. « jeu de dés, hasard »
♦ Événement imprévisible, tour imprévisible que peuvent prendre les événements. ⇒ hasard. Les aléas du métier. Aléa thérapeutique : accident médical survenant en l'absence de faute des soignants.
● aléa nom masculin (latin alea) Tour imprévisible et le plus souvent défavorable pris par les événements et lié à une activité, une action ; risque (surtout pluriel) : Les aléas du métier. ● aléa (difficultés) nom masculin (latin alea) Sens Hasard (bon ou mauvais), incertitude due au hasard. Recommandation Éviter d'employer ce mot au sens de « difficulté, ennui ». Emploi Le plus souvent au pluriel : les aléas de la météorologie. ● aléa (synonymes) nom masculin (latin alea) Tour imprévisible et le plus souvent défavorable pris par les...
Synonymes :
- aventure
- chance
- hasard
- imprévu
aléa
n. m. Risque, tournure hasardeuse que peuvent prendre les événements. Affaire pleine d'aléas.
⇒ALÉA, subst. masc.
A.— Vieilli. Chance, hasard favorable ou défavorable, dont dépend la réussite ou l'échec de quelque chose ou de quelqu'un :
• 1. L'article fit grand bruit. Presque tous les journaux le reproduisirent, et les actions de Phileas Fogg baissèrent singulièrement. Pendant les premiers jours qui suivirent le départ du gentleman, d'importantes affaires s'étaient engagées sur « l'alea » de son entreprise. On sait ce qu'est le monde des parieurs en Angleterre, monde plus intelligent, plus relevé que celui des joueurs. Parier est dans le tempérament anglais.
J. VERNE, Le Tour du monde en quatre-vingts jours, 1873, p. 22.
• 2. Porel dit qu'il a l'intention de faire passer la pièce samedi prochain. Cette fixation de la représentation à une date si prochaine, cette première jusqu'alors lointaine et vague devenant une certitude avec son alea redoutable, fait entrer en moi une émotion, une espèce de ramollissement dans les jambes, qui me fait marcher sur les pavés, en sortant de l'Odéon, comme si je marchais sur un tapis.
E. et J. DE GONCOURT, Journal, févr. 1885, p. 422.
Rem. L'Ac. n'enregistre ce mot que dans l'éd. de 1932. Signalé comme ,,néol.`` ds Lar. 19e. Noter les guillemets dans l'ex. de J. Verne, indiquant que le mot n'est pas encore reçu dans le bon usage cour., cf. aussi infra ex. 4.
— Dans l'ex. suiv., aléa semble être encore employé dans un sens très proche de son étymol. :
• 3. « ... C'est à ce prix que la certitude parfaitement raisonnable ne manque jamais à la volonté droite et que même à travers les ombres de notre vie itinérante, la finalité initiale s'achemine sans risques vers le suprême aboutissement de la condition humaine. Il s'agit donc non d'un aléa, d'un pari, d'une option arbitraire, mais d'une sécurité véritable qu'un examen rationnel et expérimental tout ensemble éclaire et confirme. »
J. LACROIX, Marxisme, existentialisme, personnalisme, 1949, p. 116.
B.— Cour. [Souvent au plur. et avec un adj. ou un compl. déterminatif] Risque, inconvénient que l'on envisage sans pouvoir l'imaginer avec précision ou le situer avec exactitude dans le temps :
• 4. Elle m'entretenait souvent de mon avenir, m'expliquait diverses professions, leurs avantages, leurs « aléas », ...
J. DE LACRETELLE, Silbermann, 1922, p. 17.
Rem. Syntagmes rencontrés léger aléa, — imprévu, petit -, sans aléas, les aléas du métier, du sort; offrir, présenter, comporter trop d'aléas.
— Il semble que la notion de risque tende à supplanter celle d'imprévisibilité :
• 5. Je ne pouvais admettre que nos troupes restassent l'arme au pied, pour un temps indéterminé, tandis que le sort du monde se jouait dans les batailles. Plutôt que d'en venir là, je préférais prendre l'aléa d'un changement d'orientation.
Ch. DE GAULLE, Mémoires de guerre, L'Appel, 1954, p. 252.
Rem. Aléa devient ainsi un synon. noble et superlatif de risque, avec peut-être une nuance d'« aventure ».
C.— Spéc., MATH. Aléa numérique. Synon. variable aléatoire.
Prononc. :[alea].
Étymol. ET HIST. — XIXe s. banque « chance de gain ou de perte courue dans une entreprise ou une spéculation » (Circulaire-annonce insérée dans les journaux financiers par les administrateurs de la compagnie du chemin de fer d'Orléans à Rouen ds LITTRÉ Add. 1872 : Un contrat à forfait a été fait avec des entrepreneurs responsables, pour l'établissement complet de la ligne, à raison de 150 000 fr. par kilomètre y compris les intérêts et frais généraux pendant la construction, ce qui met la compagnie à l'abri de toute espèce d'aléa); d'où 1873 sens plus gén. « chance incertaine », supra ex. 1.
Empr. au lat. alea attesté dep. Plaute (Curculio, 355 ds TLL s.v., 1521, 47 au sens de « jeu de dés », « jeu de hasard » : talos poscit sibi in manum, provocat me in aleam, ut ego ludam); au sens de « hasard, chance, risque » ds Cicéron (Div., 2, 36, ibid., 1522, 9, ibid. : non perspicitis aleam quandam esse in hostiis deligendis?).
STAT. — Fréq. abs. litt. :48.
BBG. — BAR 1960. — BÉL. 1957. — BÉNAC 1956. — LARCH. 1880. — THOMAS 1956.
aléa [alea] n. m.
ÉTYM. 1852, Dict. de La Châtre; du lat. alea « jeu de dés, hasard ».
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1 Vx. Chance, hasard. || L'aléa d'une entreprise.
1 Pendant les premiers jours qui suivirent le départ du gentleman (Philéas Fogg), d'importantes affaires s'étaient engagées sur l'« aléa » de son entreprise.
J. Verne, le Tour du monde en 80 jours, p. 33.
2 (…) un accident vulgaire que l'aléa d'une soulographie perpétuelle rendait très plausible.
Léon Bloy, la Femme pauvre, p. 49.
2 (Surtout au plur. les aléas, 1922, in T. L. F.). Mod. Événement imprévisible, tour imprévisible que peuvent prendre les événements. ⇒ Hasard. || Il faut compter avec les aléas de l'examen. || Les aléas que comporte la situation. || Les aléas du métier. — Rare au sing. ⇒ Risque.
3 C'est le seul but des appels auxquels je préside lorsque l'Alei est absent, et qui ont lieu le soir dans la cour fermée. Je les ai ordonnés selon ma double exigence de rigueur et d'aléa.
M. Tournier, le Roi des Aulnes, p. 341.
♦ Math. || Aléa numérique : variable aléatoire.
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DÉR. (Du latin alea) Aléatoire.
Encyclopédie Universelle. 2012.