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allusif

allusif, ive [ a(l)lyzif, iv ] adj.
• 1770; du rad. de allusion
1Qui contient une allusion.
2(Personnes) Qui parle par allusions.
3Qui procède par allusion. Un style allusif. Adv. ALLUSIVEMENT . S'exprimer allusivement.

allusif, allusive adjectif Qui contient une allusion, qui procède par allusion : Phrase allusive. Il est resté très allusif.

allusif, ive
adj. Qui tient d'une allusion; qui renvoie à une allusion. Une plaisanterie allusive.

⇒ALLUSIF, IVE, adj.
A.— Peu us. [En parlant du style d'une œuvre, des manières ou des paroles d'une pers.] Qui contient une allusion ou des sous-entendus, qui procède par allusion. Phrase allusive :
1. ... Mme Strauss — cause de l'amour avec une sorte d'amertume, (...) Et tout le temps ses paroles, qui ont l'air allusives à l'état intérieur de son âme, laissent percer comme un regret de s'être laissée attendrir. Il y a même un moment où elle célèbre le bonheur d'être seule dans la vie, qui est toute une révélation...
E. et J. DE GONCOURT, Journal, mars 1887, p. 660.
2. Ceux qui se risquent à ces explorations intérieures en ramènent des œuvres singulières et durables, (...) Mais ces œuvres-là sont en même temps celles qui assument ce caractère « symbolique » et allusif, qui définira bientôt toute la poésie post-baudelairienne.
A. BÉGUIN, L'Âme romantique et le rêve, 1939, p. 365.
3. Ces poèmes traitaient de la neige dont j'ai le spectacle, mais sous une forme allusive où on ne la devine presque pas.
J. COCTEAU, La Difficulté d'être, 1947, p. 116.
4. Où est le critérium qui nous permettrait de distinguer entre le mystère d'intimité de Vermeer et celui de Pieter de Hoogh, entre la fête galante chez Watteau et la fête galante chez ses imitateurs, Lancret ou Pater? C'est à peine si, dans le second cas, quelque chose de vaporeux et de négligent, je ne sais quoi d'évasif et d'allusif qui rend le trait presque flou, une sorte d'aérienne fantaisie permettraient d'authentifier le génie bergamasque de Watteau.
V. JANKÉLÉVITCH, Le Je-ne-sais-quoi et le presque-rien, 1957, p. 82.
P. ext., rare. [En parlant d'une chose] Allusif à. Qui fait allusion à :
5. Ici tous les tableaux sont de Raphaël [seconde salle, au Vatican]. Le soubassement est formé de dix-sept figures in chiaroscuro (d'une seule couleur). Ces figures, allusives aux vertus de Jules II, soutiennent la corniche.
STENDHAL, Promenades dans Rome, t. 2, 1829, p. 125.
6. C'est incroyable de pauvreté et de mesquinerie : La Baleine, Le Dauphin, Le Sextant (...) plus Les Poissons et Le Verseau du Zodiaque; voilà tout ce que l'on trouve d'allusif à l'océan et à la marine dans le calendrier du ciel...
B. CENDRARS, Le Lotissement du ciel, 1949, p. 241.
B.— P. méton. [En parlant d'une pers.] Qui s'exprime par allusion. Vous êtes beaucoup trop allusif (ROB. Suppl. 1970).
Rem. On trouve parfois (2 ex. dans la docum.) un synon. allusoire, création plais. sur allusion, p. anal. avec le couple illusion/illusoire :
7. Geneviève, vous pouvez remercier M. Lahirel de son bouquet, si étrangement allusoire...
É. PAILLERON, L'Âge ingrat, 1879, III, 13, p. 138.
Prononc. :[al(l)ysif], fém. [-i:v]. Harrap's 1963 transcrit le mot avec [l] double. Pt ROB. donne la possibilité d'une prononc. avec [l] simple ou avec [l] géminé.
Étymol. ET HIST. — 1770 « qui contient une allusion » (COLLÉ, Journ., III, 274 ds BRUNOT t. 6, p. 1324 : des traits allusifs).
Dér. du rad. de allusion; suff. -if.
STAT. — Fréq. abs. litt. : Allusif. 24. Allusoire. 2.
BBG. — BÉL. 1957.

allusif, ive [a(l)lyzif, iv] adj.
ÉTYM. 1770; du rad. de allusion.
1 Qui contient une allusion. || Phrase allusive. Allusionnel (rare).
1 (…) sans pourtant jamais aborder (…) des questions intellectuelles ou littéraires autrement que de façon allusive et rapide. (Nous détestons l'un et l'autre les gens qui « expliquent le coup ». Nous savons tout de suite de quoi il s'agit, comprenons et coupons court).
Claude Mauriac, le Temps immobile, p. 241.
2 (D'une personne). Qui parle par allusions. || Vous êtes beaucoup trop allusif. Indirect.
2 (…) plutôt étendu ! (Montmartre) (Puis allusif, il précise :) Y a même deux cimetières… c'est vous dire !
Albert Simonin, Hotu soit qui mal y pense, p. 44.
3 Qui procède par allusion, est de la nature de l'allusion. Allusionniste (rare).
3 Sa raison d'être (de la peinture représentative) consiste à transmettre une information. Elle comprend notamment les emblèmes (…) et les gravures hermétiques où sont traduits en image les arcanes de l'alchimie. Ces compositions allusives demeurent totalement mystérieuses pour qui ne possède pas la clé de leur langage.
Roger Caillois, Esthétique généralisée, II, p. 34.
4 Les affaires dont s'occupe la justice sont par définition déjà des échecs puisqu'elles n'ont pas su demeurer inaperçues. Mais leur nombre infime — une douzaine par an — trahit leur caractère purement symbolique, allusif, juste ce qu'il faut pour donner à croire qu'on se conforme à un principe, celui du respect de la vie.
M. Tournier, le Roi des Aulnes, p. 57.
5 Long visage maigre, avec quelque chose de charmant, d'infantile, de jeune dans la courbe des joues, et aussi quelque chose d'obstinément allusif, de spécieux et d'introverti dans ce sourire tout en vanité abstraite.
Drieu La Rochelle, la Comédie de Charleroi, p. 14.
CONTR. Direct, franc.
DÉR. Allusivement.

Encyclopédie Universelle. 2012.