BILLET DE BANQUE
BILLET DE BANQUE
Rectangle de papier illustré portant l’indication d’une valeur monétaire, émis par la banque centrale ou nationale d’un pays, et destiné à servir d’instrument pour le paiement.
Connu en Chine dès le VIIIe siècle, l’usage du billet de banque ne s’introduisit en Europe qu’au XVIIe siècle, d’abord en Allemagne, puis surtout en Grande-Bretagne après la création de la Banque d’Angleterre en 1694. En France, après l’échec de la tentative de Law en 1720 et la faillite des assignats pendant la Révolution, le véritable billet de banque ne commença à circuler qu’en 1803 après la fondation de la Banque de France. Avec le développement du système bancaire et la création des banques centrales, tous les pays ont, depuis, suivi cet exemple.
Le billet de banque était à l’origine un titre de créance sur la banque d’émission, remboursable à vue, par cette dernière, en métal précieux, le plus souvent en or, mais parfois aussi en argent. Les billets étaient donc gagés sur l’encaisse métallique détenue par les banques d’émission, qui devait par conséquent avoir une valeur égale à celle des billets en circulation. Mais il devint très tôt évident que les banques centrales, appuyées par la puissance publique, pouvaient sans inconvénient procéder à des émissions d’une valeur très supérieure à celle de leur encaisse, et transformer ainsi le billet en un puissant instrument de crédit.
Avec quelques interruptions dues à des crises financières (brèves en France et en Angleterre, plus longues en Russie), les billets de banque restèrent, jusqu’à la guerre de 1914, un peu partout convertibles en or. Après cette date, la convertibilité, dont le public ne faisait que très exceptionnellement usage, fut supprimée. Les billets avaient désormais cours forcé et les monnaies d’or, jusqu’alors couramment utilisées, disparurent de la circulation pour n’y plus revenir depuis. Les banques centrales émirent des quantités croissantes de billets pour financer les dépenses de guerre. Lors de l’occupation de la Ruhr par les troupes françaises en 1923, les émissions de marks de la Reichsbank allemande atteignirent des montants astronomiques, déchaînant une inflation telle que, pour faire face aux besoins quotidiens des transactions courantes, on dut fabriquer chaque jour des millions de coupures imprimées d’un seul côté sur du papier ordinaire.
La disparition des monnaies d’or, le développement des échanges et la dépréciation monétaire ont déterminé l’expansion de l’usage du billet de banque depuis la Première Guerre mondiale. En France, en 1914, le montant total des pièces métalliques en circulation était à peu près égal à celui des billets (trois milliards de francs d’alors). En 1992, la circulation des pièces métalliques représentait quelque 18 milliards de francs, et celle des billets près de quinze fois plus. Le nombre des billets s’est également accru: 50 millions de coupures en 1914, 653 millions en 1919 et environ 1 300 millions depuis les années 1980. Le ralentissement de la progression s’explique par la concurrence qu’exercent d’autres moyens de paiement tels que le chèque bancaire ou postal, le virement et la carte de crédit.
Encyclopédie Universelle. 2012.