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apostasier

apostasier [ apɔstazje ] v. intr. <conjug. : 7>
XVe; de apostasie
Faire acte d'apostasie. ⊗ CONTR. Convertir (se).

apostasier verbe transitif et verbe intransitif Faire acte d'apostasie. Abandonner une doctrine, un parti. ● apostasier (synonymes) verbe transitif et verbe intransitif Faire acte d' apostasie.
Synonymes :
- abjurer
- renier
Contraires :
- se convertir
Abandonner une doctrine, un parti.
Synonymes :
- abjurer
- renier

apostasier
v. intr. Faire acte d'apostasie.

⇒APOSTASIER, verbe trans.
Le plus souvent en emploi abs. Renoncer, le plus souvent publiquement, à sa foi ou à sa confession, surtout en parlant de la religion chrétienne :
1. Elles [leurs réponses] sont pauvres comme eux; elles ne savent pas, elles craignent, elles tremblent : mais tous ces indifférents, mis en demeure d'apostasier, ont refusé. Comme je vais les aimer mieux encore! Jusqu'à présent, de quoi vivaient-ils? Sur quel capital de grâce? Sur leur baptême et sur l'Ave Maria de leurs aïeux. Mais voyez : ils viennent de faire acte de foi personnelle.
R. BAZIN, Le Blé qui lève, 1907, p. 245.
P. ext. Renoncer à sa foi :
2. Cette horreur appartient au XIXe siècle. À d'autres époques, on apostasiait bravement. On était ingénument et résolument un renégat. On recevait le corps du Christ, puis, sans barguigner, on allait le vendre, comme on aurait été secourir un pauvre.
BLOY, Journal, 1900, p. 380.
P. métaph. :
3. Jusqu'ici la poésie anglaise s'est montrée à nous catholique : les Muses habitaient au Vatican (...) maintenant elles vont apostasier et devenir protestantes.
CHATEAUBRIAND, Essai sur la litt. angl., t. 2, 1836, p. 129.
P. anal. Renoncer à des idées, à une doctrine, une philosophie, un parti, etc. :
4. Entrer à l'Académie, c'est apostasier, selon M. du Camp, c'est renier tout son passé et ce qu'on a adoré.
SAINTE-BEUVE, Causeries du lundi, t. 12, 1851-62, p. 11.
PRONONC. :[].
ÉTYMOL. ET HIST. — 1. XVe s. « tomber dans l'apostasie » (G. ALEXIS, Œuvres, éd. A. Piaget et E. Picot, Paris, 1896 : Nulz anges ne sont transformez En femme, des dyables assés, Par quoy maint apostasia); 2. 1715 (d'un religieux) « quitter son ordre avec scandale » (LESAGE, Gil Blas, 1, 5 ds Dict. hist. Ac. fr. : Il avoit pris l'habit et fait profession dans un ordre fort austère et apostasié quelques années après); 3. p. ext. 1589 « abandonner son devoir » (P. MATTHIEU, Vasthi II, p. 27 ds HUG. : Par luy [le vin] un sainct devoir le sage apostasie).
Dér. de apostasie; suff. -ier. au XIIe s., apostater au sens 1, (Dialogue Grégoire, éd. W. Foerster, 233, 1 ds T.-L.), du lat. apostatare « id. », VULGATE, Sir., 19, 2 ds TLL s.v., 253, 14.
STAT. — Fréq. abs. littér. :5.

apostasier [apɔstazje] v. intr.
ÉTYM. XVe, relig.; de apostasie.
1 Vx ou littér. Faire acte d'apostasie. Abandonner, abjurer, renier (sa foi).
1 Chrétiens qui perdent la foi et qui apostasient (…)
Bourdaloue, Exhortations, Sur la trahison de Judas, II.
2 (…) tu abdiquerais ta conscience, tu apostasierais ta foi pour être heureux à la manière de ceux-ci ou de ceux-là.
Proudhon, cité par Sainte-Beuve, Proudhon, p. 36.
3 Sous les Séleucides, les aristocrates ayant presque tous apostasié et passé à l'hellénisme, ces associations d'idées ne firent que se fortifier.
Renan, Vie de Jésus, XI.
REM. On rencontre des constructions transitives, avec compl. d'objet interne (→ ci-dessus, cit. 2).
2 (1715). Quitter avec scandale un ordre religieux.
CONTR. Convertir (se).

Encyclopédie Universelle. 2012.