Akademik

baudrier

baudrier [ bodrije ] n. m.
• 1387; baldrei XIIe; p.-ê. germ. °balt, lat. balteus « bande »
Bande de cuir ou d'étoffe qui se porte en écharpe ( bandoulière) et soutient un sabre, une épée. Ceindre un baudrier. Le baudrier des mousquetaires.

baudrier nom masculin (ancien français baldrei, peut-être du latin balteus) Large courroie de cuir portée en bandoulière et soutenant un sabre, une épée, un tambour ou le ceinturon. Harnais constitué de sangles, utilisé par l'alpiniste et le spéléologue pour s'encorder.

baudrier
n. m. Bande de cuir ou d'étoffe qui se porte en écharpe et qui soutient une arme, un tambour.

⇒BAUDRIER, subst. masc.
Bande de cuir ou d'étoffe qui se porte en écharpe de l'épaule droite à la hanche gauche et qui sert à soutenir le sabre ou l'épée :
1. Une lisière de drap de frise lui servait de ceinture et de baudrier, et soutenait en guise d'épée un fleuret démoucheté dont la pointe, comme un soc de charrue, creusait le pavé derrière lui.
T. GAUTIER, Le Capitaine Fracasse, 1863, p. 296.
2. ... tous messieurs étincelants de baudriers et de francisques, le cuivre des ceinturons bien astiqué, sanglés dans des uniformes impeccables, gras, repus, bien portants, bien pensants, et la gorge toute roucoulante de « Vive Pétain! » et de « Vive Scapini! »
AMBRIÈRE, Les Grandes vacances, 1946, p. 154.
Spécialement
CONSTR. Ceinture de sécurité que les ouvriers portent en écharpe et autour de la taille et qui est reliée à un point fixe de la construction pour empêcher les chutes dans le vide. SP. Double anneau de corde fixé autour de la ceinture et de l'épaule de l'alpiniste, par un système de deux mousquetons, permettant de s'encorder et de se décorder rapidement.
ASTRON. Baudrier d'Orion. Les trois étoiles en ligne diagonale dans la constellation d'Orion :
3. Les feux de la ville se mêlaient aux étoiles. Au sud brillaient les trois clous d'or du baudrier d'Orion.
A. FRANCE, Le Lys rouge, 1894, p. 75.
P. anal., BOT. Baudrier de Neptune. Espèce de varech qui croît dans les mers de l'Europe :
4. ... et, à mesure qu'ils descendaient en suivant le flot, ils rencontraient des espèces de taille plus grande et d'aspect plus étrange, les laminaires, surtout le baudrier de Neptune, cette ceinture de cuir verdâtre, aux bords frisés, qui semble taillée pour la poitrine d'un géant.
ZOLA, La Joie de vivre, 1884, p. 862.
PRONONC. :[]. Le [j] de passage n'est pas noté dans PASSY 1914 et est noté facultatif dans BARBEAU-RODHE 1930.
ÉTYMOL. ET HIST. — 1. 1387 « lanières de cuir » (Fondat. de la chap. de Vincennes, 1387, Félib., Pr. de l'H. de P., I, 189 dans GDF. : Querir cordes pour les cloches, tresses, baudriers et autres choses necessaires pour la sonnerie); XVe s. « bande de cuir ou d'étoffe passée en écharpe et servant à porter une épée ou un sabre » (COQUILLART, Droits nouv. dans GDF. Compl. : De baudriers de velours couvers); 2. 1690 astron. baudrier d'Orion (FUR. : Une des plus belles étoiles est celle qui est au milieu du baudrier d'Orion); 1834 bot. (LAND.).
Prob. altération par substitution de suff. de l'a. fr. baldrei, baudré « large bande de cuir supportant l'épée » ca 1160 (Roman d'Alexandre [Ms. de l'Arsenal] éd. P. Meyer 300 dans T.-L.); ca 1150 « ceinture de femme » (Thèbes, éd. L. Constans, 3814 [leçon isolée du ms. A], ibid.). Baudré, baldrei, de même que l'a.prov. baldrei (2e moitié du XIIe s. dans LEVY Prov.), baudrat (ca 1170 dans RAYN.) est d'orig. obsc. Il n'est pas improbable que l'a. castillan baldrés (XIIIe s., COR.), l'a. port. baldreu (1253, ibid.) de même que le m. angl. baudry (1300, NED) soient empruntés au domaine gallo-roman. Le mot se rattache peut-être au lat. balteus « baudrier » passé dans le domaine germ. où il aurait été altéré. Un empr. de l'a.fr. à l'a.b.frq. balterâd (GAM. Rom. 2 t. 1, pp. 287-288 et EWFS2) lui-même emprunté au lat. balteus passé dans le domaine germ. prob. av. l'invasion franque (d'où les empr. a. nord. belti, ags. belt, a. h. all. belz, DE VRIES Anord.) joint à l'élément -râd, cf. all. Vorrat Hausrat, ne peut expliquer le -d- de baudré. L'hyp. d'un empr. de l'a.fr. à l'a.h.all. balderich (DIEZ5, DG), attesté sous la forme palderich dès le XIIe s. (GRAFF t. 3, col. 113) semble à écarter, l'all. étant plus vraisemblablement empr. à l'a.fr. (REW3, EWFS2, BL.-W.5).
STAT. — Fréq. abs. littér. :95.
BBG. — BRÜCH (J.). Bemerkungen zum französischen etymologischen Wörterbuch E. Gamillschegs. Z. fr. Spr. Lit. 1927, t. 49, p. 302. — GAMILLSCHEG (E.). Französische Etymologien. Boletin de filologia. Lisbonne. 1949, t. 10, pp. 190-191.

baudrier [bodʀije] n. m.
ÉTYM. 1387, « lanière »; XVe, sens 1, étym. incert.; probablt de l'anc. franç. baudré, baldrei (1080), p.-ê. du lat. balteus, par le francique balterad; ou (Guiraud) du rad. lat. baud- (→ Baudet), cf. baudru « ventru ».
1 Bande de cuir ou d'étoffe qui se porte en écharpe ( Bandoulière) et peut soutenir un sabre, une épée, un étui à pistolet, un tambour, etc. Ceinturon. || Ceindre un baudrier. || Les gendarmes portent un baudrier.
1 Les princes à qui ces chevaliers s'engageaient, leur ceignaient le baudrier (…)
Voltaire, Essai sur les mœurs, 43.
2 Les deux soldats (…) portaient la vareuse bleu-marine et le ceinturon de cuir à baudrier, avec la mitraillette sur la hanche.
A. Robbe-Grillet, Projet pour une révolution à New York, p. 21.
Par anal. Ceinture ou harnais destiné à prévenir la chute d'un ouvrier au cours d'un travail en altitude (sur un bâtiment, un pylône…).Harnais d'alpiniste, de spéléologue. || La ceinture, les bretelles d'un baudrier.
Par métaphore :
3 La douleur aiguë qui le ceignait d'un effroyable baudrier desserre un peu son étreinte, mais sa respiration s'embarrasse.
Bernanos, Sous le soleil de Satan, in Œ. roman., Pl., p. 268.
2 (1690). Astron. || Baudrier d'Orion : les trois étoiles en ligne droite, appelées aussi les trois rois, qui sont au milieu de la constellation d'Orion.
3 Bot. || Baudrier de Neptune : genre d'algue brune. Laminaire.

Encyclopédie Universelle. 2012.