beugler [ bøgle ] v. intr. <conjug. : 1>
• 1611; bugler XIIe; de l'a. fr. buble « jeune bœuf » (→ bugle); du lat. buculus, même sens
1 ♦ Pousser des beuglements. ⇒ meugler, mugir. « Le taureau blanchit d'écume et beugle » (Barrès).
2 ♦ Produire un son intense, prolongé, désagréable. Un poste de radio qui beugle. — Par ext. Fam. (Personnes ) Pousser des hurlements, crier très fort. ⇒ brailler, fam. gueuler, hurler. Le chanteur se mit à beugler.
♢ Trans. (XVIIe) Beugler une chanson (⇒ beuglante) .
● beugler verbe intransitif (ancien français bugle, buffle, du latin buculus, jeune taureau) Pousser des beuglements, en parlant d'un bovidé. Familier. Pousser de grands cris prolongés ou émettre un son violent et désagréable : Radio qui beugle chez les voisins. ● beugler (synonymes) verbe intransitif (ancien français bugle, buffle, du latin buculus, jeune taureau) Pousser des beuglements , en parlant d'un bovidé.
Synonymes :
- meugler
- mugir
Familier. Pousser de grands cris prolongés ou émettre un son violent...
Synonymes :
- brailler (familier)
- hurler
- rugir
- vociférer
Contraires :
- murmurer
- susurrer
● beugler
verbe transitif
Populaire. Crier à tue-tête un refrain, une chanson ou les retransmettre de façon très puissante.
beugler
v.
rI./r v. intr.
d1./d Mugir, en parlant du taureau, du boeuf et de la vache.
d2./d Par anal., Fam. Faire entendre un son puissant et désagréable. Haut-parleur qui beugle.
rII./r v. tr. Hurler. Beugler une chanson.
⇒BEUGLER, verbe.
I.— Emploi intrans.
A.— [Le suj. désigne un animé de la famille des bovidés] Pousser le cri prolongé et intense qui lui est particulier. Synon. meugler, mugir :
• 1. Il [le taureau] baissait le mufle, secouait les cornes et tremblait de fureur en beuglant horriblement.
FLAUBERT, Trois contes, Un Cœur simple, 1877, p. 16.
Rem. 1. Empl. le plus souvent avec des adv. de temps ou des expr. équivalentes beugler longuement, beugler toute la nuit, sans fin; ou des adv. de qualité beugler horriblement, éperdument. 2. Attesté dans les princ. dict. gén. à partir de Ac. 1798.
— Rare. Beugler à sur le modèle hurler à (la mort, etc.) :
• 2. Les taureaux, ...
...
Arpentent l'herbe rousse,
Et chacun
Beugle au soleil défunt;
M. ROLLINAT, Les Névroses, Refuges, 1883, p. 140.
B.— P. anal.
1. Littér. et poét. [Le suj. désigne un inanimé concr., le plus souvent le vent, l'océan, une sirène, etc.] Le vent chante, beugle, hurle sa musique (GIONO, Colline, 1929, p. 91) :
• 3. Quand la nuit poissait le ciel, noire comme une moule, et que les vagues en ribote hurlaient autour de l'île, convoquant l'île dans le tintamarre, s'étonnant de son silence, la raillant, la frappant, l'appelant chienne, lui crachant dessus, giclant, beuglant, sifflant, se glissant dans le port, griffant les barques de leurs mains tournoyantes, déliant les chaînes — ...
QUEFFÉLEC, Un Recteur de l'île de Sein, 1944, p. 66.
2. Fam. et péj. [Le suj. désigne une pers. ou un inanimé concr.] Émettre un son étourdissant, et disgracieux. Une personne beugle; la radio, l'électrophone, les cuivres beuglent; la trompette beugle. Synon. brailler, hurler, vociférer, etc. :
• 4. Quatre violons faux grincent avec la flûte,
La clarinette beugle, et dans leur triste lutte,
Le cornet à piston survient tout essoufflé,...
BANVILLE, Odes funambulesques, Évohé, Némésis intérimaire, 1859, p. 79.
• 5. ... O cité!
Pendant qu'autour de nous tu chantes, ris et beugles
Éprise du plaisir jusqu'à l'atrocité,
Vois! je me traîne aussi! ...
BAUDELAIRE, Les Fleurs du mal, Les Aveugles, 1857-61, p. 160.
II.— Emploi trans., fam. et péj. [En parlant d'une pers. ou d'un inanimé concr.] Chanter, crier très fort quelque chose. Beugler un ordre, une chanson, un air, un refrain. Anton. chuchoter, murmurer, sussurer :
• 6. ... son discours [de Hugo à l'Académie] était un discours cyclopéen, bon à beugler au Colisée sous Domitien, de la rhétorique à triple carat, une suite de gros morceaux sans lien, sans transition.
SAINTE-BEUVE, Mes poisons, 1869, p. 44.
• 7. Argentan libérée beugle sa joie. Drapeaux, guirlandes, fleurs.
R. FALLET, Banlieue sud-est, 1947, p. 348.
Rem. 1. Dans la lang. arg. et dans la lang. du Canada (Canada 1930), on emploie le subst. beuglage pour signifier action de beugler (cf. CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 638). Synon. beuglante. 2. Chez Barbey d'Aurevilly, on rencontre le dér. intensif beuglaiser (d'apr. des verbes péj. comme biaiser, niaiser?). Contredanse que l'orchestre beuglaisait (BARBEY D'AUREVILLY, 2e Memorandum, 1839, p. 235). 3. LITTRÉ Suppl. 1877 et GUÉRIN 1892 attestent le subst. masc. beuglon. Instrument qui produit un bruit fort et prolongé. Faire jouer sans interruption les cloches à brouillard, les beuglons et les sifflets de vapeur pour guider les navires aussi bien que les piétons et les voitures (Journ. Offic., févr. 1876 p. 1040, 3e col. dans LITTRÉ Suppl. 1877).
PRONONC. :[bøgle]. Également [bœgle] (PASSY 1914).
ÉTYMOL. ET HIST. — Mil. XIIe s. bugler fig. « corner » (Pélerinage Charlemagne, 358 dans T.-L. : Cil corn sunent et buglent); 1580 sens propre (R. GARNIER, Antigone, 1066 dans HUG. : A ces mots il s'enflamme, ainsi qu'en un bocage On voit un fier Toreau s'enflammer le courage, Oyant dans un vallon bugler son ennemi); 1611 beugler (COTGR.); 1864 beuglant part. prés. subst. « café-concert » (La Vie Parisienne du 3 Septembre, cité par Weil dans Fr. mod. t. 13, p. 290 : Mais permettez-moi de vous conduire au Grant Beuglant, ce qu'en style de bourgeois vous appelleriez le café concert).
Dér. de l'a. fr. bugle « buffle, jeune bœuf » (ca 1180, MARIE DE FRANCE, Fables dans T.-L.), empr. au lat. buculus « bouvillon » (COLUMELLE, 6, 2, 4 dans TLL s.v., 2236, 25); pour l'évolution phonét. -cl- > -gl-, v. G. PARIS, Mél. ling., t. 2, 1906, pp. 349-351, l'altération beugler est peut-être d'orig. onomatopéique.
STAT. — Fréq. abs. littér. :127.
beugler [bøgle] v.
ÉTYM. V. 1150, bugler « corner » (1580, sens 1); beugler, 1611; de l'anc. franç. buble « jeune bœuf » (→ 1. Bugle) du lat. buculus, même sens.
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1 V. intr. Pousser des beuglements. ⇒ Meugler, mugir. || Les vaches, les bœufs, les taureaux ont beuglé toute la nuit.
1 L'Océan, pareil au bœuf qui beugle (…)
Hugo, Lux.
2 Au dernier acte d'une course en Espagne (…) le taureau blanchit d'écume et beugle.
M. Barrès, Leurs figures, p. 213.
2 V. intr. Produire un son intense, prolongé, désagréable. || Un poste de radio qui beugle. — (Personnes). Pousser des hurlements, crier très fort. ⇒ Brailler, hurler; gueuler (fam.). || Le chanteur se mit à beugler.
♦ V. tr. (→ ci-dessous, cit. 3 et 4). || Le chanteur, la radio beuglent une chanson. ⇒ Beuglante. || L'adjudant beuglait des ordres incompréhensibles.
3 Guintrandi avait beuglé la chanson de l'inconstante (…)
Mme de Sévigné, 345.
4 Il (Tallien) hurlait, beuglait la Terreur, sans craindre d'exagérer son rôle.
Michelet, Hist. de la Révolution franç., t. II, p. 904.
5 Non, il ne se taisait pas, le morveux, il beuglait.
Maupassant, les Sœurs Rondoli, p. 147.
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CONTR. (Du sens 2) Chuchoter, murmurer, susurrer.
DÉR. Beuglant, beuglante, beuglard, beuglement.
Encyclopédie Universelle. 2012.