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bienheureux

bienheureux, euse [ bjɛ̃nɶrø, øz ] adj. et n.
• 1190; de 1. bien et heureux
1Littér. Qui jouit d'un grand bonheur, de la félicité. heureux, ravi. Bienheureux celui qui vit en paix. Par ext. Qui rend très heureux. Une bienheureuse nouvelle. agréable.
2Relig. Qui jouit de la béatitude, du bonheur parfait. Bienheureux les pauvres en esprit (IV, 1o).Fig. et fam. Dormir comme un bienheureux, d'un sommeil paisible.
N. Spécialt Personne dont l'Église catholique reconnaît, par la béatification, la perfection chrétienne en autorisant qu'on lui rende un culte local. Les saints, les bienheureux et les vénérables.
⊗ CONTR. Malheureux. Damné, maudit.

bienheureux, bienheureuse adjectif Qui est très heureux, qui jouit d'un bonheur complet : Bienheureux celui qui n'a pas connu la guerre. Qui arrive opportunément et a des effets heureux : Un bienheureux hasard.bienheureux, bienheureuse (synonymes) adjectif Qui est très heureux, qui jouit d'un bonheur complet
Synonymes :
- béni
- enchanté
- heureux
- ravi
Contraires :
- damné
- maudit
Qui arrive opportunément et a des effets heureux
Synonymes :
- faste
- opportun
- propice
Contraires :
- damné
- maudit
bienheureux, bienheureuse nom Personnage dont l'Église, par l'acte solennel de la béatification, a reconnu la sainteté de vie sans l'admettre encore aux honneurs du culte universel. ● bienheureux, bienheureuse (expressions) nom Familier. Dormir comme un bienheureux, profondément et calmement.

bienheureux, euse
adj. et n.
d1./d Très heureux. Une vie bienheureuse.
d2./d THEOL Qui jouit de la béatitude céleste. âmes bienheureuses.
|| Subst. Dans l'église catholique, personne qui a été béatifiée.

⇒BIENHEUREUX, EUSE, adj. et subst.
A.— Qui représente une chance très favorable, qui est signe ou promesse de bonheur :
1. ... on disparaît pendant des années, et puis, un bienheureux jour, on revient au village sans prévenir, avec des galons sur sa manche, rapportant beaucoup d'argent gagné à la peine, ramenant la joie et l'aisance au pauvre logis abandonné.
LOTI, Mon frère Yves, 1883, p. 15.
2. J'avouerai ici à ma honte que je profitai de l'ombre et du repos des deux nuits passées dans ces fers et sur cette paille pour manger, que dis-je? déguster, savourer le bienheureux pâté de perdreaux, en cachette, en suisse...
VERLAINE, Mes prisons, 1893, p. 367.
3. Bienheureuse ignorance des uns, qui ne le sachant pas, et en essayant, ont eu une chance d'aller plus loin. Malheureux savoir des autres, qui n'est pas savoir faire, et que le snobisme pourrit.
P. SCHAEFFER, À la recherche d'une mus. concr., 1952, p. 178.
En partic., domaine moral. [En parlant d'une pers., d'une qualité hum., etc.] Qui est ou qui rend très heureux, qui se trouve ou qui met dans un état psychique très satisfaisant grâce à l'accomplissement des principales aspirations humaines. (Quasi-)synon. béat, enchanté, ravi :
4. Ô bienheureux qui peut encore espérer de surnager dans cet océan d'erreurs! On use de ce qu'on ne sait point, et ce qu'on sait, on n'en peut faire aucun usage.
NERVAL, Faust, 1840, p. 55.
5. Il s'aperçut qu'il avait peu à peu repoussé vers la vieillesse, pour « quand il aurait le temps », ce qui fait douce la vie des hommes. Comme si réellement on pouvait avoir le temps un jour, comme si l'on gagnait, à l'extrémité de la vie, cette paix bienheureuse que l'on imagine.
SAINT-EXUPÉRY, Vol de nuit, 1931, p. 86.
[P. réf. au Discours sur la Montagne, Matthieu, V, 3] Bienheureux les pauvres en esprit. Très heureux ceux qui savent librement renoncer aux biens terrestres.
Rem. S'emploie souvent à la forme exclamative dans cette accept. notamment (sans doute à cause de la valeur intensive que prend bien dans ce composé).
B.— RELIGION
1. (Celui, celle) qui a été élu(e), qui jouit de la béatitude éternelle. Esprits bienheureux, la bienheureuse Vierge Marie; séjour des bienheureux :
6. Les manichéens, dans leurs fictions sacrées sur le retour des ames à l'air parfait et à la colonne de lumiere, figuraient ces mêmes signes par douze vases attachés à une roue qui, en circulant, élevait les ames des bienheureux vers le foyer de la lumière éternelle.
DUPUIS, Abr. de l'orig. de tous les cultes, 1796, p. 587.
P. anal., fam. [P. réf. à certaines représentations plastiques des Élus] Avoir l'air d'un bienheureux. Avoir un air épanoui, serein (attesté dans la plupart des dict. gén. des XIXe et XXe s.); dormir comme un(e) bienheureux(euse) (cf. O. FEUILLET, Le Journal d'une femme, 1878, p. 70); se réjouir ou rire comme un bienheureux (cf. MÉRIMÉE, Lettres à une inconnue, t. 1, 1870, p. 14).
P. iron. :
7. ...
horreur Saint-Père horreur nous vîmes
la bienheureuse sainte Albumine dans une bouteille emprisonnée
et tout en haut du haut de l'église
la bienheureuse sainte Camomille empalée sur le clocher
...
PRÉVERT, Paroles, 1946, p. 151.
2. (Celui, celle) qui a été béatifié(e) par l'Église, mais non (encore) canonisé(e) :
8. On ouvrit les granges à Bayle, pour donner abri aux pèlerins qui venaient à l'hospice vénérer les cendres du Bienheureux Père Gaschon.
POURRAT, Gaspard des montagnes, Le Pavillon des amourettes, 1930, p. 261.
PRONONC. :[], fém. [-ø:z]. DUB. note [ø] à la place de [œ] par harmonisation vocalique.
ÉTYMOL. ET HIST. — 1. Fin XIIe s. adj. « (d'une chose) qui satisfait l'âme, qui donne de la félicité » (Dial. du pape Greg., éd. W. Foerster, XXII, 8, p. 155); 2. ca 1190 adj. « qui jouit d'un bonheur parfait (ici de la béatitude) » (Serm. de S. Bern., p. 13 dans DG); 1680 subst. masc. plur. théol. (RICH. : Bienheureux. Ceux qui jouïssent au Ciel d'une félicité sans bornes); 1690 (FUR. Bienheureux se dit aussi de ceux qui sont morts en odeur de sainteté, et que l'Eglise a destinés pour être canonisés, dont elle approuve cependant la veneration).
Composé de bien adv. et de heureux. A remplacé les plus anc. bieneüré (ca 1160, WACE, Brut dans KELLER) et boneüré/bueneüré (1174, G. DE PONT STE MAXENCE, Vie de St Thomas, 3245).
STAT. — Fréq. abs. littér. :934. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 1 295, b) 1 182; XXe s. : a) 1 738, b) 1 186.
BBG. — COHEN 1946, p. 41, 75. — GOUG. Lang. pop. 1929, p. 15.

bienheureux, euse [bjɛ̃nœʀø, øz] adj. et n.
ÉTYM. 1190; de 1. bien, et heureux; cf. anc. franç. bieneüré, bueneüré, XIIe.
1 Vieilli ou littér. Qui jouit d'un grand bonheur, de la félicité. Enchanté, heureux, ravi. || Bienheureux celui qui vit en paix.
1 O bienheureux mille fois
L'enfant que le Seigneur aime.
Racine, Athalie, II, 9.
2 Pharnace, allez, soyez ce bienheureux époux.
Racine, Mithridate, III, 1.
3 (…) bienheureux est celui qui, cessant de penser et de comprendre, s'abîme dans la contemplation de la beauté (…)
France, le Petit Pierre, XXIX, p. 206.
4 rem. Bien heureux doit s'écrire en deux mots quand il signifie : qui a le bonheur de : (…) Il est bien heureux d'avoir échappé à ce péril.
Littré, Dict., art. Heureux.
2 Relig. a Qui jouit de la béatitude, du bonheur parfait. Béat, benoît. || Bienheureux les pauvres en esprit (Beati pauperes spiritu). Esprit (IV., 1.).
5 Il est naturel à l'homme d'aimer la vie des bienheureux, qui n'est rien autre chose qu'une joie intérieure de la vérité connue.
Bourdaloue, 4e dimanche après Pâques, Dominicaux, t. II, p. 144.
6 On les eût pris pour ces enfants du ciel, pour ces esprits bienheureux, dont la nature est de s'aimer (…)
Bernardin de Saint-Pierre, Paul et Virginie.
b Qui a été béatifié par l'Église catholique. Élu, saint, vénérable. || La bienheureuse Vierge Marie.N. (1680). || Le ciel, le paradis, séjour des bienheureux.
6.1 Pour exposer dans un lieu sacré l'image d'un Bienheureux, il faut une permission spéciale du St Siège. Sa tête ne doit pas être entourée d'une auréole, mais seulement de rayons.
R. Lesage, Dict. de liturgie romaine, Éd. Bonne presse, 1952, p. 150.
Fig., fam. || Avoir l'air d'un bienheureux.Se réjouir comme un bienheureux. || S'amuser, dormir comme un bienheureux.
3 (Choses). Vieilli ou littér. Qui s'écoule dans la paix, le bonheur; qui procure la félicité. || Une vie bienheureuse.
7 (…) Du don qu'il me fait
Voudrez-vous retarder le bienheureux effet ?
Corneille, Cinna, III, 4.
8 Cette journée doit être marquée dans notre almanach comme une journée bienheureuse.
Molière, les Précieuses ridicules, 11.
9 Il se souvient qu'il éprouvait sur cette route déserte, déjà noyée de crépuscule, une sécurité bienheureuse parce que sa mère était là.
F. Mauriac, Génitrix, p. 156.
Où règne le bonheur. || Séjour bienheureux.
10 Du séjour bienheureux de la divinité
Je descends dans ce lieu par la grâce habité.
Racine, Esther, Prologue.
11 Et vers le commencement de l'après-midi ils entrèrent dans la vallée bienheureuse.
Valery Larbaud, Amants, heureux amants, p. 103.
Très heureux, très précieux. || Une bienheureuse inspiration. || Une bienheureuse nouvelle.
12 Ce bienheureux métal, l'argent, maître du monde.
La Fontaine, Contes, « La coupe enchantée ».
CONTR. Malheureux. — Damné, maudit.
DÉR. Bienheureusement.

Encyclopédie Universelle. 2012.