bienséant, ante [ bjɛ̃seɑ̃, ɑ̃t ] adj. ♦ Vieilli Qu'il convient de faire, de dire. ⇒ convenable, correct, décent, délicat, honnête, 1. poli, 2. séant. Une attitude bienséante à une jeune fille. Il est bienséant de (et inf.), que (et subj.). ⊗ CONTR. Malséant; choquant, inconvenant, indécent.
● bienséant, bienséante adjectif (de bien et séant, participe présent de seoir) Être bienséant, être conforme à la bienséance, à la politesse. ● bienséant, bienséante (expressions) adjectif (de bien et séant, participe présent de seoir) Être bienséant, être conforme à la bienséance, à la politesse. ● bienséant, bienséante (synonymes) adjectif (de bien et séant, participe présent de seoir) Être bienséant
Synonymes :
- bien élevé
- civil
- correct
- courtois
- décent
- honnête
- poli
- séant
Contraires :
- choquant
- déshonnête
- impoli
- indécent
- malséant
bienséant, ante
adj. Conforme à la bienséance.
⇒BIENSÉANT, ANTE, adj.
Qui est en rapport de conformité ou de convenance.
A.— [Avec les règles de la mor.] :
• 1. Saint-Évremond est l'homme du monde et l'homme sage, bienséant, tempéré d'humeur, sans tourment, sans lutte, calculant les inconvénients et les avantages...
SAINTE-BEUVE, Port-Royal, t. 5, 1859, p. 317.
— Emploi subst. :
• 2. Assez. Je n'autorise personne, pas même ma conscience, à franchir les bornes du bienséant.
A. ARNOUX, Rêverie d'un policier amateur, 1945, p. 199.
B.— [Avec les usages de la société] :
• 3. Elle joue un rôle : tendresse ou colère, elle est toujours en scène : tout d'un coup elle se jette sur la bonne et la câline; c'est qu'il est joli, bienséant d'être aimante.
TAINE, Notes sur Paris, Vie et opinions de M. F.-Th. Graindorge, 1867, p. 71.
• 4. Au XVIIe siècle un homme de qualité ne se serait pas mis à table tête nue. Et il était bienséant qu'il portât son chapeau sur sa tête pendant le repas, puisque la civilité l'obligeait à le tirer à tout moment, quand il recevait quelque bon office de son voisin ou qu'il faisait agréer ses services par sa voisine.
A. FRANCE, Le Petit Pierre, 1918, p. 133.
C.— [Avec certains critères d'appréciation esthétique] :
• 5. ... Chateaubriand (...) se mit dans l'esprit un matin que ce serait pour lui une belle mort, et bienséante, et grandiose d'aller mourir sur le mont Blanc...
SAINTE-BEUVE, Pensées et maximes, 1868, p. 63.
Rem. On rencontre dans la docum. l'adv. bienséamment (suff. -ment2), rare, vx. D'une manière bienséante. ... me comporter bienséamment (VERLAINE, Confessions, 1895, p. 154). Attesté dans BESCH. 1845 (qui le dit ,,rare``), Lar. 19e (,,peu us.``), GUÉRIN 1892 (,,peu us., vieilli``), Lar. 20e et QUILLET 1965 (,,rare``).
PRONONC. :[], fém. [-].
ÉTYMOL. ET HIST. — 1100 ben seant « avenant, bien fait » (Roland, éd. J. Bédier, 3115); XIIIe s. bien seant « qui est convenable à » (Berte, CXXIX dans LITTRÉ).
STAT. — Fréq. abs. littér. :15.
bienséant, ante [bjɛ̃seɑ̃, ɑ̃t] adj.
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♦ Vieux ou littéraire.
1 Qu'il convient de faire, de dire dans le domaine moral, social, et, par ext., dans le domaine esthétique. ⇒ Convenable, correct, décent, délicat, honnête, poli, séant. — Bienséant à… (qqn, un âge, une situation).
1 Mme de Roucy avait beaucoup de crainte de se méprendre, ce qui lui donnait une timidité bienséante à son âge.
Saint-Simon, Mémoires, 61, 17.
2 Mon fils, lui disait-elle, il n'est pas bienséant à un jeune homme comme vous de demeurer toujours dans l'appartement des femmes.
A. Galland, les Mille et une Nuits, t. II, p. 213.
♦ Impersonnel. || Il n'est pas bienséant de… (et inf.), que… (et subj.). || Ce qu'il est bienséant de faire. || Il est bienséant qu'il se taise.
♦ N. m. || Le bienséant. || Aux limites du bienséant.
2 (Personnes). Qui agit conformément à la bienséance. || Saint-Evremond, « l'homme sage, bienséant, tempéré d'humeur… » (Sainte-Beuve, Port-Royal, in T. L. F.).
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CONTR. Malséant. — Choquant, immodeste, impertinent, incongru, inconvenant, incorrect, indécent, inopportun, malséant, messéant (vx).
DÉR. Bienséance. — REM. L'adverbe bienséamment est très rare (1845, Verlaine, in T. L. F.).
Encyclopédie Universelle. 2012.