biniou [ binju ] n. m.
• beniou 1799; mot bret.
1 ♦ Cornemuse bretonne. Un sonneur de biniou. « les binious bretons sonnaient un air rapide et monotone du temps passé » (Loti).
2 ♦ (1888) Arg. des musiciens Instrument à vent; cuivre.
● biniou nom masculin (mot breton) Cornemuse de Bretagne. Populaire. Téléphone.
biniou
n. m. Cornemuse bretonne.
⇒BINIOU, subst. masc.
MUS. Instrument à vent du folklore breton, proche de la cornemuse. ...l'aigre bombarde / Qui sonne, les binioux à la voix nasillarde (BRIZEUX, Marie, 1840, p. 64) :
• 1. Il n'y avait guère, en fait de danseurs, que les vendangeurs de la maison, et peut-être un ou deux jeunes gens des environs que le signal de la cornemuse avait attirés. Je ne saurais dire si le musicien qui jouait du biniou s'en acquittait avec talent, mais il en jouait du moins avec une violence telle, il en tirait des sons si longuement prolongés, si perçants, et qui déchiraient avec tant d'aigreur l'air sonore et calme de la nuit, que je ne m'étonnais plus, en l'écoutant, que le bruit d'un pareil instrument nous fût parvenu de si loin; ...
FROMENTIN, Dominique, 1863, p. 11.
• 2. ... M. Widor, installé devant son buffet, écoulait des soldes défraîchis de musique, gargouillait là-haut, imitant la voix humaine et la flûte, le biniou et le galoubet, la musette et le basson, rapiotait des balivernes qu'il accompagnait sur la cornemuse...
HUYSMANS, En route, t. 2, 1895, p. 225.
— P. ext., iron. ou péj. Instrument à vent quelconque.
— P. méton., arg. des casernes :
• 3. Biniou...; matelot clairon.
A. DAUZAT, L'Arg. de la guerre, 1918, p. 245.
PRONONC. :[binju].
ÉTYMOL. ET HIST. — 1799 beniou (CAMBRY, Voyage, 1, 65 dans Merc. de Fr., 1932, t. 237, p. 708), attest. isolée; 1800 bignou (BERNARDIN DE SAINT-PIERRE, Décade philosophique, 30 vendémiaire an IX dans R. Philol. fr., t. 45, p. 7), graphie attestée jusqu'en 1827 d'apr. Revue celtique, t. 9, p. 271; 1823 biniou (Mémoires de la Soc. des Antiquaires de France, p. 328).
Empr. au bret. mod. biniou subst. masc. plur. « cornemuse », plur. de béni, subst. fém. « bobine ».
STAT. — Fréq. abs. littér. :22.
biniou [binju] n. m.
ÉTYM. 1823; bignou, 1800, cit. 3; beniou, 1799; mot breton, signalé comme tel dans les dict. bretons du XVIIIe.
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1 Sorte de cornemuse bretonne. ⇒ Cornemuse. || Sonner du biniou. || Danser au son du biniou. || Binious et bombardes.
1 (…) les binious bretons sonnaient un air rapide et monotone du temps passé (…)
Loti, Mon frère Yves, LXXI, p. 170.
2 Possesseur d'un biniou, le jeune homme passait pour le meilleur joueur de la contrée. Chaque dimanche on se réunissait sur la place publique pour l'entendre exécuter, avec un charme tout personnel, une foule d'airs bretons formant dans sa mémoire une réserve inépuisable.
Raymond Roussel, Impressions d'Afrique, p. 93.
REM. Var. graph. anciennes : bignou, binniou.
3 Le bignou est une espèce de cornemuse que les Bas-Bretons aiment passionnément.
Bernardin de Saint-Pierre, Décade philosophique, 30 vendémiaire, an IX, in Wright, 1800 (in D. D. L., II, 9).
4 (La rote des Bretons) tristement remplacée aujourd'hui par l'aigre binniou ou la ronflante bombarde.
D.-L. Miorcec de Kerdanet, Hist. de la langue des Gaulois, 1821, in D. D. L., II, 10.
2 Fam. et vieilli. || Coup de biniou : coup de téléphone. ⇒ Bigophone.
5 — Si c'est bien lui, confia-t-il, préviens-moi… Un coup de biniou, soit au Palace, soit aux Pléiades, ou, tous les soirs, passé onze heures, au Canari, et je le saute.
Francis Carco, les Belles Manières, p. 74.
3 (1888). Argot des musiciens. Instrument à vent; cuivre (spécialt, trompette ou cornet). — Par ext. Instrument, quel qu'il soit.
4 Argot milit. Matelot clairon.
Encyclopédie Universelle. 2012.