bonhomie [ bɔnɔmi ] n. f.
• 1758; bonhommie 1736; de bonhomme
♦ Simplicité dans les manières, unie à la bonté du cœur. ⇒ bonté, simplicité. Une aimable, une charmante bonhomie. « Il y a dans le ton de sa voix plus de bonhomie que d'indiscrète familiarité » (A. Gide). Elle nous accueillit avec bonhomie. — On écrirait mieux bonhommie.
⊗ CONTR. 2. Affectation, suffisance.
● bonhomie nom féminin (de bonhomme) Bonté du cœur, unie à la simplicité des manières ; familiarité : Un accueil plein de bonhomie. ● bonhomie (difficultés) nom féminin (de bonhomme) Orthographe Avec un seul m, bien que ce mot vienne de bonhomme. ● bonhomie (synonymes) nom féminin (de bonhomme) Bonté du cœur, unie à la simplicité des manières ; familiarité
Synonymes :
- débonnaireté
- familiarité
Contraires :
- hauteur
- morgue
bonhomie
n. f. Bonté et simplicité; bienveillance. Un vieillard plein de bonhomie.
⇒BONHOMIE, subst. fém.
Caractère, comportement de bonhomme.
A.— Avec une valeur plutôt favorable.
1. Rare. Qualité de celui qui est bon, qui se montre favorable, secourable à autrui :
• 1. D'où vient donc ce manque absolu de bonhomie? De l'immense préoccupation de soi-même. Vivent les gens simples, bons, aimables, qui ont moins d'esprit, mais qui savent un peu s'oublier! Leur grâce et leur douceur les mettent bien au-dessus de tous les hérissons de l'amour-propre. (...) Pour être bon il faut être fort, c'est la faiblesse qui se venge par la cruauté.
AMIEL, Journal intime, 1866, p. 143.
Rem. Bonhomie est gén. considéré comme synon. de bonté mais avec un degré d'atténuation : cette bonhomie et facile bonté (ALAIN, Propos, 1922, p. 392); la bonhomie, (...) la bonté superficielle (MONTHERLANT, Les Célibataires, 1934, p. 760).
2. Par affaiblissement, usuel.
a) Qualité de celui qui est simple, sans détours, qui montre beaucoup de naïveté et de complaisance :
• 2. Toute naïveté court le risque d'un ridicule, et n'en mérite aucun, car il y a, dans toute naïveté, confiance sans réflexion et témoignage d'innocence. La crédulité est l'indice d'un bon naturel. (...). La bonhomie est une perfection. Elle consiste à ne refuser son intérêt à rien de ce qui occupe l'attention, et son attention à rien de ce qui est innocent. C'est une enfance agrandie, conservée, affermie et développée. Elle sert de bonheur à l'homme ordinaire, ...
J. JOUBERT, Pensées, t. 1, 1824, p. 255.
• 3. La sociabilité du cycloïde est un modèle de naturel et de franchise. (...). Il a besoin de sympathie et de confidence; quand il est inhibé, il souffre de l'être; solitaire parfois, il l'est avec bonhomie et sans hostilité contre les hommes; ...
MOUNIER, Traité du caractère, 1946, p. 500.
SYNT. Bonhomie souriante, apparente bonhomie, fausse bonhomie : sa fausse bonhomie, ses allures familières, ses poignées de main au premier passant des rues (VIGNY, Mémoires inédits, 1863, p. 93); air/sourire de bonhomie; avec une grande bonhomie, plein de bonhomie; dire avec bonhomie. — PARAD. a) (Quasi-)synon. abandon, affabilité, aisance, amabilité, bonne foi, candeur, cordialité, débonnaireté, droiture, familiarité, obligeance, rondeur, simplicité. b) (Quasi-)anton. affectation, arrogance, fierté, hauteur, impertinence, insolence, morgue, ostentation, outrecuidance, prétention, rudesse, suffisance, vanité.
Rem. Bonhomie s'emploie rarement à propos d'une femme [à la place du plus usuel « bonne femme » (correspondant fém. du bonhomme) ou pour désigner une personne considérée d'un point de vue neutre, sans distinction de sexe]. D'où chez certains aut. le recours à des correctifs variés justifiant après coup un emploi senti impropre : avec la bonhomie de l'innocence, si le mot bonhomie ne rougissait pas de se voir employé à l'occasion d'une femme qui avait de si belles poses dans sa bergère (STENDHAL, Armance, 1827, p. 89); [faire] dire avec une sorte de bonhomie féminine par leur indulgente moitié (BALZAC, Œuvres diverses, t. 3, 1850, p. 217).
— P. méton., au plur. Manières, paroles, etc. exprimant un naturel spontané et complaisant. (Quasi-)synon. amabilités, familiarités : ses manières simples, (...) sa gaieté franche, ses obstinations emportées, ses soudaines bonhomies (G. SAND, Histoire de ma vie, t. 4, 1855, p. 357); las des avances faciles et des improbables bonhomies des artistes (HUYSMANS, Là-bas, t. 1, 1891, p. 38).
b) P. ext. [À propos de choses ayant trait à l'homme, à son environnement, à son activité, etc.] Qualité de ce qui donne une agréable impression d'absence de complication, de prétention : sous l'apparente bonhomie du récit, (...) une composition savante (FLAUBERT, Correspondance, 1873, p. 32); Chacun s'extasia sur la bonhomie et la facilité de cette vie du passé (PESQUIDOUX, Le Livre de raison, 1932, p. 21).
B.— Plus ou moins péj.
1. Simplicité d'esprit excessive :
• 4. Quitte ta place, Pétion, et remets-la à des mains plus habiles et plus fermes; ta bonhomie, ta faiblesse, ta crédulité, ton aveugle confiance ont fait longtemps notre malheur; elles finiraient par nous perdre. Les Brissotins te mènent par le nez, ...
MARAT, Les Pamphlets, À Maître Jérôme Pétion, 1792, p. 345.
PARAD. a) (Quasi-)synon. niaiserie. b) (Quasi-)anton. dissimulation, duplicité, finesse, incrédulité, malice, perfidie, rouerie, ruse.
2. Laisser-aller exagéré. ... gros réjoui dont la face rubiconde annonce la bonhomie la plus triviale et la familiarité la plus incommode (JOUY, L'Hermite de la Chaussée d'Antin, t. 2, 1812, p. 250).
PRONONC. ET ORTH. — 1. Forme phon. :[]. 2. Forme graph. — Ortho-vert 1966, p. 115 attire l'attention sur le fait que bonhomme prend 2 m alors que bonhomie n'en prend qu'un seul.
ÉTYMOL. ET HIST. — 1736 bonhommie (GRESSET, Poésies, p. 40 dans Trév. Suppl. 1752); bonhomie (GRIMM, Lett. du 3 avr. 1758 dans Fr. mod., t. 20, p. 299).
Dér. de bonhomme étymol. 2 a; suff. -ie.
STAT. — Fréq. abs. littér. :670. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 1 121, b) 928; XXe s. : a) 1 187, b) 680.
bonhomie [bɔnɔmi] n. f.
ÉTYM. 1758; bonhommie, 1736; de bonhomme.
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1 Simplicité dans les manières, unie à la bonté du cœur. ⇒ Affabilité, bonté, douceur, gentillesse, simplicité; bonhomme, || Une douce, une aimable, une charmante bonhomie. || Une apparente, une fausse bonhomie. || Bonhomie béate et paterne (cit. 2). || Une rude bonhomie. || Une bonhomie bienfaisante. — La bonhomie de qqn. || Sa bonhomie appelle la confiance. — Parler, rire, accueillir qqn avec bonhomie. || Il manque de bonhomie.
1 Il ne faut pas que la bonhomie nous fasse oublier toute considération de dignité et de bienséance.
2 C'est de cette retraite que je vous dis que votre procédé me désarme pour jamais, que bonhomie vaut mieux que raillerie.
Voltaire, Lettre à Trublet, 27 avr. 1761.
3 (…) il (Haendel) mêlait à une force colérique qui matait les résistances, une spirituelle bonhomie qui savait panser les blessures d'amour-propre qu'il avait causées (…)
R. Rolland, Voyage musical au pays du passé, p. 58.
4 (…) il y a dans le ton de sa voix plus de bonhomie que d'indiscrète familiarité (…)
Gide, Journal, 17 août 1914.
5 Son hochement de tête exprime une indulgente, une tendre bonhomie.
N. Sarraute, le Planétarium, p. 139.
REM. Le terme s'applique généralement à un homme, plus rarement à une femme. || « Avec la bonhomie de l'innocence, si le mot bonhomie ne rougissait pas de se voir employé à l'occasion d'une femme qui avait de si belles poses dans sa bergère » (Stendhal, Armance, 1827, p. 89).
6 Marie avait beaucoup de bonhomie, de simplicité, de naturel.
Proust, Jean Santeuil, Pl., p. 581.
♦ (Avec une valeur péj.). Complaisance naïve ou excessive. ⇒ Bonasserie.
2 Rare. (Une, des bonhomies). Manière, parole pleine de bonhomie. || « Ses obstinations emportées, ses soudaines bonhomies » (G. Sand, in T. L. F.).
3 (Choses; actions). Caractère de simplicité aimable. || La bonhomie de son accueil, de ses manières, d'un récit. || Un style plein de bonhomie.
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CONTR. Affectation, arrogance, hauteur, jactance, outrecuidance, suffisance. — Dissimulation, duplicité, finesse, incrédulité.
Encyclopédie Universelle. 2012.