bossage [ bɔsaʒ ] n. m.
• 1627; de bosse
1 ♦ Archit. Saillie laissée à la surface d'un moellon comme ornement d'un mur. « Des bossages vermiculés à refends armaient les jambages et l'arcade de la porte » (Gautier).
2 ♦ Mécan. Saillie, sur une pièce, destinée à servir d'appui.
● bossage nom masculin (de bosser, former une bosse) Parement de pierre formant une bosse plus ou moins saillante par rapport à ses arêtes. (Nombreux types : bossages en table, à anglets, arrondis, en pointe de diamant, rustiques, vermiculés, etc.) Saillie circulaire sur un corps de bâti destinée à servir d'appui.
bossage
n. m. ARCHI Saillie laissée à dessein sur un ouvrage de bois ou de pierre pour servir d'ornement.
⇒BOSSAGE, subst. masc.
A.— Rare. Saillie d'une chose qui se rencontre dans la nature :
• 1. Qu'on s'imagine sous l'eau une écaille de tortue grande comme Hyde Park (...) et dont chaque strie est un bas-fond et dont chaque bossage est un récif (...) La mer recouvre et cache cet appareil de naufrage.
HUGO, L'Homme qui rit, t. 1, 1869, p. 116.
B.— Région. (Canada). Déformation involontaire causée par des bosses. Il y a deux bossages dans ma porte d'auto, du côté droit (BÉL. 1957).
C.— Emplois techn.
1. ARCHIT. Saillie laissée à la surface d'un ouvrage de pierre ou de bois, pour servir d'ornement, pour y faire quelque sculpture ou y placer une statue. Façades à bossages; les bossages d'un portail; des bossages de bois, en granit :
• 2. Les bossages dorés et les sculptures ont disparu, qui surplombent lourdement sur les galeries Louis XIV [fin règne Louis XIV]...
L. HOURTICQ, Hist. gén. de l'Art, La France, 1914, p. 246.
SYNT. Bossage à/en pointe/tête de diamant. Bossage ,,dont le parement est taillé à quatre pans qui se rejoignent sur une arête, lorsque le bossage est de forme rectangulaire, ou qui se termine en pointe lorsque le bossage est carré`` (NOËL 1968; cf. P. MORAND, Le Dernier jour de l'Inquisition, 1947, p. 293). Bossage vermiculé. Bossage ,,dont les surfaces sont recouvertes d'une ornementation imitant les stalactites et se découpant en festons irréguliers, ou de gravures en creux d'un contour rendu bizarre par son irrégularité`` (J. ADELINE, Lexique des termes d'art, 1884; cf. T. GAUTIER, Tra los montes, Voyage en Espagne, 1843, p. 113).
— Emploi coll. À deux pas de Carrare, elle aime mieux la pierre et le bossage (A. SUARÈS, Voyage du Condottière, t. 2, 1932, p. 153).
— P. ext., rare. Partout, sur les plafonds, sur les murs, sur les planchers même, il y avait des figurations veloutées ou métalliques d'oiseaux et d'arbres (...) des bossages de passementerie, (...) (HUGO, L'Homme qui rit, t. 3, 1869, p. 83).
2. CHARPENT., MENUIS. ,,Petites bosses carrées qu'on laisse aux poinçons et aux pièces qu'on allégit, aux endroits des mortaises, pour qu'elles soient plus fortes`` (CHESN. 1857). ,,Rondeur ou bosse que font les bois courbés ou cintrés`` (JOSSIER 1881).
3. MAR. ,,Bossage de l'étambot. Partie renforcée de l'étambot autour de la lunette dans laquelle passe l'arbre porte-hélice`` (GRUSS 1952). ,,Action de bosser`` (QUILLET 1965). ,,Le bossage de l'ancre au bossoir était une opération pénible par gros temps`` (LE CLÈRE 1960).
4. MÉCAN. Partie saillante, généralement circulaire, d'une pièce métallique :
• 3. [Dans les] pulvérisateurs à traction (...) la compression est obtenue au moyen d'une came calée sur l'essieu solidaire lui-même des roues, et dont les bossages poussent un galet monté à l'extrémité d'une tige de piston d'une pompe à air ou mieux à liquide.
T. BALLU, Machines agricoles, 1933.
5. ORFÈVR., SERR. Travail en bosse :
• 4. C'est celle [la penture] entièrement forgée au marteau qui est la plus ancienne. À ce moment, on ignore encore l'usage de l'étampe. S'il y a une décoration à exécuter en gros bossage, elle est dégrossie d'abord au marteau; puis, à l'aide d'outils appropriés, on sculpte, on fouille, on refoule ou on dégage, le tout à chaud naturellement.
F. FILLON, Le Serrurier, 1942, p. 13.
— P. ext., rare. Partie convexe (ou concave) d'un objet d'art. L'enfant grossit ainsi sans grandir, emplissant de sa chair comprimée et de ses os tordus les bossages du vase (HUGO, L'Homme qui rit, t. 1, 1869, p. 29).
Prononc. :[]. Étymol. et Hist. a) 1627 orfèvr. (L. Savot d'apr. DELBOULLE, Rec. de vieux mots dans DG); b) 1628 charpent. (Archives hist. de la Saintonge, XVIII, 378 dans IGLF Techn.); c) 1640 archit. (Comptes des dépenses de Fontainebleau de 1639 à 1642, 67 dans IGLF Techn. : murs [...] taillez en bossages). Dér. de bosser « former une bosse » suff. -age. Fréq. abs. littér. :9.
BBG. — MAT. Louis-Philippe 1951, p. 131.
1. bossage [bɔsaʒ] n. m.
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1 (1640). Archit. Saillie laissée comme ornement (à la surface d'un mur, d'une porte, d'une colonne). || Sculpter, tailler un bossage. || Les vermiculures d'un bossage. ⇒ Tortillis. || Encadrement des bossages. ⇒ Anglet, refend. || Un bossage brut, rustique, vermiculé, en pointes de diamant.
1 Des bossages vermiculés à refends armaient les jambages et l'arcade de la porte fermée de deux vantaux de chêne (…)
Th. Gautier, le Capitaine Fracasse, t. I, V.
2 Il (Omri) acheta une colline (…) et y bâtit sa ville, Samarie. Ses murs en bossage subsistent encore (…)
Daniel-Rops, le Peuple de la Bible, III, III, p. 232.
2 (1628). Techn. (menuis.). Rondeur que présente un bois coupé ou cintré.
♦ Mécan. Partie saillante (d'une pièce).
3 Mar. || Bossage de l'étambot : partie renforcée de l'étambot d'un navire, autour du trou dans lequel passe l'arbre porte-hélice.
4 (Au sing. collectif). Techn. (orfèvr., etc.). Travail en bosse. || Décoration en gros bossage.
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2. bossage [bɔsaʒ] n. m.
ÉTYM. D. i.; de 2. bosser.
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♦ Mar. Action de bosser. || Le bossage de l'ancre.
Encyclopédie Universelle. 2012.