bossu, ue [ bɔsy ] adj. et n.
• v. 1170 ; de bosse
♦ Qui a une ou plusieurs bosses par un vice de conformation. ⇒ gibbeux. « Mme de Guise, bossue et contrefaite à l'excès » (Saint-Simon). N. Un bossu, une bossue. — Loc. fam. Rire comme un bossu : rire à gorge déployée.
♢ Par ext. Voûté. Redresse-toi, tu es bossu.
● bossu, bossue adjectif et nom Qui a une bosse sur le dos ou, plus rarement, sur la poitrine, par suite d'une déformation de la colonne vertébrale ou du sternum. ● bossu, bossue (citations) adjectif et nom Honoré de Balzac Tours 1799-Paris 1850 Quand tout le monde est bossu, la belle taille devient la monstruosité. La Muse du département ● bossu, bossue (expressions) adjectif et nom Familier. Rire comme un bossu, rire aux éclats. ● bossu, bossue (synonymes) adjectif et nom Qui a une bosse sur le dos ou, plus rarement...
Synonymes :
bossu, ue
adj. et n.
d1./d Qui a une ou plusieurs bosses dans le dos.
— Loc. Fam. Rire comme un bossu, beaucoup.
d2./d n. m. ICHTYOL En Nouvelle-Calédonie, nom courant de divers poissons marins.
⇒BOSSU, UE, adj. et subst.
A.— [En parlant d'une pers.]
1. Qui souffre d'une déformation de la colonne vertébrale ou de la cage thoracique provoquant une ou plusieurs bosses sur le dos ou plus rarement sur la poitrine. Une naine bossue. Une petite bossue (Ac. 1835-1932) :
• 1. L'opposition des caractères de lady Margaret, veuve de Henry VI et du duc de Clarence, avec celui de Richard met un contrepoids à la laideur de ce meurtrier bossu, qui donne quelque soulagement à l'âme du spectateur.
DELÉCLUZE, Journal, 1828, p. 493.
• 2. Un bossu de dix ans ne tarda pas à sortir d'une niche de la chapelle où il tressait un panier avec des joncs; en apercevant les deux autres il fit un geste obscène.
JOUHANDEAU, M. Godeau intime, 1926, p. 103.
— P. métaph. Le monde est bien bossu quand il se baisse (BALZAC, Un Début dans la vie, 1842, p. 423).
— Loc. fam. Malin comme un bossu (DG). Rigoler, rire, s'amuser comme un bossu. Rire aux éclats, s'amuser beaucoup (cf. VILLIERS DE L'ISLE-ADAM, Correspondance, 1869, p. 135).
— Arg. de théâtre. Il y a des bossus. [P. allus. à Mayeux, personnage bossu d'un vaudeville de Brisebarre] ,,Se dit pour signifier qu'une pièce est sifflée`` (Lar. 19e, Lar. 20e).
2. P. ext. Qui se tient voûté :
• 3. On monta, on descendit des pentes. J'entrevis devant moi des hommes fléchis et bossus gravissant une côte glissante où la boue les tirait en arrière, d'où les repoussaient le vent et la pluie, sous un dôme d'éclairs sourds.
BARBUSSE, Le Feu, 1916, p. 349.
B.— [En parlant d'un animal] Qui est porteur d'une bosse. Émyde bossue. ,,Tortue à carapace bombée`` (DG). Ostracion bossu. ,,Poisson revêtu d'une sorte de cuirasse osseuse bombée`` (DG). La cythérée bossue, la bulle bossue. ,,Coquilles à l'aspect renflé`` (BESCH. 1845) :
• 4. Elle [une voiture militaire] était traînée par deux petits bœufs bossus, aux cornes en buccin, et des soldats du train des équipages l'escortaient.
LARBAUD, A. O. Barnabooth, 1913, p. 135.
1. Emploi subst. masc.
a) ,,Poisson du genre salmoné`` (Lar. 19e).
b) Lièvre :
• 5. Paraît même qu'elle leur y a donné, pour rien, un bossu qu'i's sont en train de becqueter en civet.
BARBUSSE, Le Feu, 1916, p. 83.
2. Emploi subst. fém.
a) ,,Nom vulgaire de plusieurs coquilles du genre ovule, à cause de leur forme renflée`` (Lar. 19e). ,,Bossue à deux boutons. Bossue sans dents`` (Lar. 19e).
b) Sorte de cétacé :
• 6. — (...) il y a des baleinoptères par troupeaux, répartit Hortalez [à Dan Yack]. Comme on ne les a jamais chassés, il y a de la noueuse et de la bossue, du gibbar et de la jubarte, du rorqual et du museau pointu à profusion.
CENDRARS, Les Confessions de Dan Yack, 1929, p. 142.
C.— [En parlant d'une chose considérée sous le rapport de la verticalité ou de l'horizontalité] Dont la silhouette n'est pas en ligne droite; qui présente des éminences. Front, nez bossu; ruelles bossues :
• 7. La ville vers le nord est bossue de faubourgs; elle s'épanouit, elle gonfle, elle pousse; elle s'exalte en excroissances palpitantes qui sont des embryons et des printemps de villes, où pullulent des hommes pauvres et musclés.
ROMAINS, La Vie unanime, 1908, p. 176.
— Loc. proverbiales, fam., vx. [P. réf. aux bosses formées par les tombes les plus récentes] Un cimetière est bossu (pour exprimer qu'on y enterre beaucoup de personnes) (cf. BESCH. 1845). Faire/rendre le(s) cimetière(s) bossu(s). Provoquer la mort d'un grand nombre de personnes; ,,mourir`` (G. DELESALLE, Dict. arg.-fr. et fr.-arg., 1896, p. 393) :
• 8. Vite, vite, enlevez le bœuf! Il faut qu'il soit saignant.
Laissez le veau et les poulets :
Les veaux mal cuits, les poulets crus,
Font les cimetières bossus.
Retenez cela, galopin.
T. GAUTIER, Le Capitaine Fracasse, 1863, p. 280.
PRONONC. :[]. FÉR. 1768 note encore une durée longue pour la 1re syll. (à comparer avec FÉR. Crit. t. 1 1787 qui ne la note pas). À ce sujet, cf. bosse. Les FÉR. ainsi que GATTEL 1841 transcrivent la 2e syll. du fém. longue : bo-sû-e (pour le fém. : bo-sue, cf. aussi LITTRÉ).
ÉTYMOL. ET HIST. — a) Ca 1170 adj. « qui a une bosse (le plus souvent dans le dos) » (G. DE BERNEVILLE, St Gilles, 1307 dans DG); b) fin XIIIe s. subst. (GUILLAUME DE SAINT-PATHUS, Mir. de St Louis, éd. Percival B. Fay, Prologue, 18 dans IGLF).
STAT. — Fréq. abs. littér. :675. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 717, b) 1 127; XXe s. : a) 940, b) 1 089.
BBG. — LEW. 1960, p. 235. — ROG. 1965, p. 179. — SIGURS 1963/64, p. 268. — WEXLER (P. J.). Pour l'ét. du vocab. des vaudevilles. In : [Mél. Cohen (M.)]. The Hague-Paris, 1970, p. 214.
bossu, ue [bɔsy] adj. et n.
ÉTYM. V. 1170; de 1. bosse.
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1 (Personnes). Qui a une ou plusieurs bosses par déformation de la colonne vertébrale ou de la cage thoracique. || Un homme bossu. || Une femme bossue. ⇒ Contrefait, gibbeux; difforme. || Bossu par devant.
1 Mme de Guise, bossue et contrefaite à l'excès (…)
Saint-Simon, Mémoires, I, 302.
2 Quand tout le monde est bossu, la belle taille devient la monstruosité.
Balzac, la Muse du département, Pl., t. IV, p. 61.
♦ N. (Fin XIIIe). || Un bossu, une bossue (⇒ fam. Bobosse, boscot). — ☑ Loc. (légendes folkloriques). Malin, gai comme un bossu. ☑ Toucher la bosse d'un bossu (geste porte-bonheur). || « Ah ! Ah ! Ah ! On n'a jamais vu / De petit bossu aussi résolu » (le Petit Bossu, chanson enfantine). — Le Bossu (1858), roman de P. Féval. || « Le bossu Bitor », poème de Corbière (→ ci-dessous, cit. 5).
3 Cette bossue aime un bossu
Qui, je pense, est amoureux d'elle.
4 « C'est un bossu, chuchotait Védrine à Freydet, et un bossu à femmes, qui se parfume et se pommade » (…) puis ils sortirent. Freydet s'amusant de cette idée d'un bossu Lovelace : « Il est peut-être en bonne fortune (…) — Tu ris (…) Eh bien ! mon cher, ce bosco se paye les plus jolies femmes de Paris (…) »
Alphonse Daudet, l'Immortel, p. 100.
5 Un vrai bossu : cou tors et retors, très madré,
Dans sa coque il gardait sa petite influence
Car chacun sait qu'en mer un bossu porte chance.
Tristan Corbière, Poésies, « Le bossu Bitor ».
♦ ☑ Loc. fam. Rire comme un bossu : rire à gorge déployée, se « tordre » de rire. ⇒ 1. Bosse (se payer une bosse de rire), 1. bosser (I., 2).
6 Je voyais quand même de brefs reflets de tristesse dans ses yeux malicieux. Elle maintenait l'équilibre avec des « on a ri comme des bossus (…) je m'en fiche comme de colin-tampon (…) »
Violette Leduc, la Bâtarde, p. 379.
♦ Par ext. Voûté. || Redresse-toi, tu es bossu ! — Qui a l'apparence d'un bossu (par la position, une charge : sac, etc.). || J'entrevis « des hommes fléchis et bossus gravissant une côte glissante » (Barbusse, le Feu, in T. L. F.).
2 (Animaux). Qui porte une ou plusieurs bosses. || Bœuf bossu : le bison (syn. : à bosse). — Émyde bossue (tortue).
♦ N. m. Fam. et vieilli. Lièvre. || « Un bossu qu'ils sont en train de se becqueter en civet » (Barbusse, le Feu, V).
3 (Choses). Rare. || Terrain bossu. ⇒ Bosselé, bossué. || Cimetière bossu, où il y a de nombreuses tombes.
♦ ☑ Loc. (vieilli). Faire, rendre les cimetières bossus : causer la mort d'un grand nombre de personnes.
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CONTR. Droit, raide, rectiligne.
DÉR. Bossuer. V. Boscot.
Encyclopédie Universelle. 2012.