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bouée

bouée [ bwe ] n. f.
boue fin XIVe; p.-ê. du moy. néerl. boeye, rac. germ. °bauk- « signal »
1Corps flottant qui signale l'emplacement d'un mouillage, d'un écueil, d'un obstacle ou qui délimite une passe, un chenal. 1. balise, 2. flotteur. Bouée sonore (à cloche, à sifflet). Bouée lumineuse. photophore. Bouée de corps-mort.
2Corps flottant insubmersible constitué d'un anneau de caoutchouc ou de plastique permettant à qqn de se maintenir à la surface de l'eau. Bouée d'enfant en forme de canard. Apprendre à nager avec une bouée. Bouée de sauvetage. « Il se cramponnait à cette idée comme un naufragé à une bouée » (Mac Orlan). Fig. Secours de dernière minute (cf. Planche de salut).
Bouée-laboratoire, munie d'appareils fournissant des renseignements pour la recherche océanographique.

bouée nom féminin (moyen néerlandais boeye, lien) Flotteur destiné à servir de signal (lumineux, sonore) et à indiquer un danger pour la navigation, une passe. (Les bouées constituent, avec les amers et les balises, des moyens usuels de signalisation maritime et servent à délimiter les parcours de régate.) Corps flottant qui permet à une personne de se maintenir une partie du corps hors de l'eau. Hydrologie Station relais transmettant les renseignements qui lui parviennent d'appareils posés sur le fond. ● bouée (expressions) nom féminin (moyen néerlandais boeye, lien) Bouée de sauvetage, bouée en forme de couronne, qu'on lance à quelqu'un qui est tombé à l'eau ; ce qui peut tirer quelqu'un d'une situation critique. Bouée d'amarrage ou bouée de chargement, bouée utilisée pour le chargement du pétrole sur les pétroliers. Bouée de corps-mort, bouée fixée à un corps-mort pour en indiquer l'emplacement. ● bouée (synonymes) nom féminin (moyen néerlandais boeye, lien) Flotteur destiné à servir de signal (lumineux, sonore) et à...
Synonymes :
- balise

bouée
n. f.
d1./d MAR Engin flottant qui sert à signaler une position, à baliser un chenal ou à repérer un corps immergé.
d2./d Engin flottant qui maintient une personne à la surface de l'eau. Bouée de sauvetage.
|| Fig. Bouée de sauvetage: tout ce à quoi l'on peut se raccrocher pour se sortir d'une situation difficile ou dangereuse.

⇒BOUÉE, subst. fém.
Corps flottant, fixé par un système d'attache au fond de l'eau, servant à indiquer un écueil, un passage, un emplacement particulier, etc. :
1. On approchait. On gouvernait vers les bouées, de grosses tonnes noires goudronnées, dansant au flot la danse du ventre et se dandinant, ou bien des bouées rouges et blanches, d'énormes flotteurs pimpants, fraîchement repeints, gais à l'œil comme le bouchon d'un pêcheur de brochet, ou la toupie d'un gamin.
VAN DER MEERSCH, L'Empreinte du dieu, 1936, p. 137.
En partic. Flotteur mobile que l'on utilise pour se maintenir à la surface de l'eau.
P. compar. Je me cramponnais à mes chances comme à une bouée sur les vagues (BARRÈS, Mes cahiers, t. 2, 1901, p. 180) :
2. Au fond, Schulz avait bien moins une croyance ferme qu'un désir passionné de croire, — un espoir incertain, auquel il se cramponnait, comme à une bouée.
R. ROLLAND, Jean-Christophe, La Révolte, 1907, p. 579.
SYNT. S'accrocher à une bouée; flotter comme une bouée; bouée d'amarre, d'atterrissage, de sauvetage.
PRONONC. :[bwe] ou [bue]. 1re transcr. dans Pt ROB., Pt Lar. 1968 et WARN. 1968 (cf. aussi DG). 2e transcr. dans PASSY 1914 et DUB. (cf. aussi LAND. 1834, FÉL. 1851, LITTRÉ et DG pour la poésie).
ÉTYMOL. ET HIST. — 1. 1394 [et non 1384] boue « morceau de bois ou de liège qui flotte au-dessus d'une ancre pour indiquer l'endroit où elle est mouillée » (Cité dans le B. de la Commission des Antiq. de la Seine-Inf., VIII, 388 dans R. Hist. litt. Fr., 1898, p. 299); ca 1450 boueez (H.-L. ZELLER, Das Seerecht von Oléron, Heft 2, Mainz, 1907, p. 10 § XVI); 2. 1690 « corps flottant destiné à prévenir d'un danger » (FUR.); 3. 1811 bouée de sauvetage (MOZIN-BIBER).
Prob. empr. au m. néerl. boeye « id. » (VERDAM), à rattacher au frq. baukan « signe » correspondant au germ. baukna et que l'on peut déduire du m. néerl. boken, a. sax. , a. h. all. bouhhan « signe » (DE VRIES Nederl., s.v. baak). Contrairement à l'opinion de VIDOS Tecn., pp. 271-279, BL.-W.5 et FEW t. 15, 1, p. 83, il convient semble-t-il, de séparer le m. néerl. boeye « lien, chaîne, entrave », empr. à l'a. fr. buie « lien, fer, entrave » (XIIe s. dans T.-L.); du lat. boja « carcan, entrave », du m. néerl. boeye, terme de mar., étymon du fr. bouée, v. DE VRIES Nederl., s.v. boei 1 et 2. L'hyp. d'une dérivation directe soit du germ. bauk[n]- « signe » (REW,3 n° 1005; DAUZAT 1968) soit du frq. bokan (GAM. Rom.2 t. 1, p. 309; EWFS2) semble devoir être écartée en raison de l'apparition tardive du mot français.
STAT. — Fréq. abs. littér. :84.
BBG. — HÖFLER (M.). Eine Fragwürdige Methode der Lehnwortforschung. Z. rom. Philol. 1966, t. 82, p. 462. — ROG. 1965, p. 98. — SAIN. Arg. 1972 [1907], p. 186.

bouée [bwe] n. f.
ÉTYM. 1394; p.-ê. du moy. néerl. boeye (cf. francique baukan « signe »), rac. germanique bauk- « signal ».
1 Corps flottant qui signale l'emplacement d'un mouillage, d'un écueil, d'un obstacle ou qui délimite une passe, un chenal. Balise, flotteur. || Bouée sonore, à cloche, à sifflet. || Bouée lumineuse. Photophore. || Bouée à voyant. || Bouée de corps mort. || Bouée de brume : flotteur filé par un bateau pour servir de repère au bateau suivant. || Bouée correspondance, contenant un tube étanche. || S'amarrer à une bouée. || Bouée d'amarre, d'orin. || Bouée soutenant un câble. Flotte.
Par métaphore. → ci-dessous cit. 1.
1 Je venais d'écrire à Gilberte une lettre où je laissais tonner ma fureur, non sans pourtant jeter la bouée de quelques mots placés comme au hasard, et où mon amie pourrait accrocher une réconciliation.
Proust, À la recherche du temps perdu, t. III, p. 197.
2 Elle atteignit la porte de son appartement, comme un nageur épuisé atteint la bouée (…)
Montherlant, les Jeunes Filles, p. 235.
3 Mais pour en finir avec ces images, je voyais également les lumières des bouées, il semblait y en avoir partout, des rouges et des vertes, même à mon étonnement des jaunes.
S. Beckett, Nouvelles, p. 110-111.
2 Équipement insubmersible permettant de se maintenir à la surface de l'eau. || Baigneur muni d'une bouée. || Gonfler une bouée. || Bouée d'enfant en forme de canard.Bouée-culotte, servant au sauvetage du personnel de navires échoués.Plus cour. || Bouée de sauvetage (absolt, bouée) : plateau ou anneau d'une matière insubmersible; bouée spéciale pendue à l'arrière d'un navire. || Lancer une bouée à la mer; à qqn.
3 Fig. Bouée de sauvetage, bouée : secours de dernière minute. → Planche de salut.
4 Dans cette attente à vau-l'eau, dans cette universelle débâcle, la voici ma bouée de sauvetage, ma dernière certitude.
Régis Debray, l'Indésirable, p. 301.
(1878, in D. D. L.). Loc. (vx). Bouée de salut : bouée de sauvetage. || Jeter une bouée de salut à qqn.
4 Techn. || Bouée-laboratoire : submersible habitable, équipé d'appareils et d'instruments de mesure, utilisé pour la recherche océanographique. || « Les navires océanographiques et les bouées-laboratoires » (France-Soir, 14 févr. 1966).

Encyclopédie Universelle. 2012.