bourgeonner [ burʒɔne ] v. intr. <conjug. : 1>
• 1115; de bourgeon
1 ♦ Produire des bourgeons. Les arbres bourgeonnent au printemps.
2 ♦ Fig. Son visage, son nez bourgeonne, se couvre de boutons. ⇒ fleurir.
● bourgeonner verbe intransitif Pousser en bourgeons : Arbres qui bourgeonnent. En parlant du visage de quelqu'un, se couvrir de boutons. ● bourgeonner verbe transitif Produire par bourgeonnement : L'hydre bourgeonne des hydres filles.
bourgeonner
v. intr.
d1./d Jeter, pousser des bourgeons. Les arbres bourgeonnent.
d2./d MED Produire des bourgeons charnus. Plaie qui bourgeonne.
d3./d Fig. Se couvrir de boutons (visage).
⇒BOURGEONNER, verbe trans.
A.— BOT. [Le sujet désigne un arbre ou une plante] Produire des bourgeons. Les branches bourgeonnaient, prêtes à fleurir (DANIEL-ROPS, Mort, où est ta victoire? 1934, p. 141).
— P. métaph. [Le sujet désigne le plus souvent un inanimé abstr.] Apparaître, se manifester pour la première fois; commencer à se développer :
• 1. Le temporel fournit la souche et le spirituel, s'il veut vivre, s'il veut produire, s'il veut continuer, s'il veut poursuivre, s'il veut fleurir et feuillir, s'il veut bourgeonner et boutonner, s'il veut poindre et fructifier le spirituel est forcé de s'y insérer. La force fournit la souche et l'idée est forcée de s'y insérer.
PÉGUY, L'Argent, 1913, p. 1224.
B.— P. anal.
— BIOL. [En parlant de certaines cellules ou de certains organismes inférieurs végétaux ou animaux] Se reproduire par bourgeonnement. Les hydres filles bourgeonnent à leur tour (H. COUPIN, Animaux de nos pays, 1909, p. 467).
— MÉDECINE
1. [Le sujet désigne une partie du corps, gén. le nez ou le visage] Se couvrir de boutons (cf. bourgeon B) :
• 2. Le vieillard était un peu difforme, de graisse ou d'enflure, avec un masque vineux qui bourgeonnait sous un beau front.
J. DE LA VARENDE, Les Manants du roi, 1938, p. 123.
2. [Le sujet désigne une plaie] Former un bourrelet, produire des bourgeons charnus (cf. bourgeon B 2) :
• 3. Il [Robin] laissait les plaies faire ce qu'elles voulaient, bourgeonner, suinter, s'infecter en liberté.
L. DAUDET, Devant la douleur, 1931, p. 82.
Prononc. ET ORTH. :[], (je) bourgeonne []. FÉR. Crit. t. 1 1787 propose bourgeoner avec un seul n.
Étymol. ET HIST. — 1. 1115-30 (PH. DE THAON, Comput, 1360 dans T.-L.); 1160 fig. (BENOIT, Ducs de Normandie, II, 8028 dans GDF. Compl.); 2. p. ext. av. 1664 (Perrot d'Ablancourt dans RICH. : Avoir le visage tout bourgeonné).
Dér. de bourgeon; dés. -er.
STAT. — Fréq. abs. littér. :50.
bourgeonner [buʀʒɔne] v. intr.
ÉTYM. 1115; de bourgeon.
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1 Pousser, jeter des bourgeons. || Les arbres bourgeonnent au printemps. ⇒ Boutonner, I.
2 Se couvrir de boutons. || Son visage, son nez bourgeonne.
♦ P. p. adj. (Av. 1664). Couvert de bourgeons, de boutons. || Un nez d'ivrogne, rouge et bourgeonné. ⇒ Boutonneux; bourgeonnant, bourgeonneux, fleuri (5.).
1 Quoiqu'elle fût laide, sèche comme un cotret, et bourgeonnée comme un printemps (…)
Flaubert, Mme Bovary, I, I.
1.1 (…) je remarquai un jeune homme brun, assez bien vêtu, mais fort sale, et au visage bourgeonné.
Gide, Dostoïevski, p. 231.
b Biol. Se reproduire en formant des bourgeons (3., b.).
4 Fig., littér. (en parlant d'un phénomène abstrait). Commencer à se développer.
2 L'idée est chose qui grandit, bourgeonne, fleurit, mûrit, du commencement à la fin du discours.
H. Bergson, le Rire, I, 4.
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CONTR. Mourir, sécher.
DÉR. Bourgeonnant, bourgeonnement, bourgeonneux.
Encyclopédie Universelle. 2012.