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boutade

boutade [ butad ] n. f.
• 1580; de bouter « pousser une pointe »
1Trait d'esprit. plaisanterie, saillie. Ce n'est qu'une boutade.
2Vx Caprice. « Cessez donc ces boutades d'enfant malade » (Loti).

boutade nom féminin (de bouter,ou provençal boutado, caprice) Saillie vive, imprévue, originale, qui touche au paradoxe : Répondre à une attaque par une boutade. Trait amer qui trahit quelque mauvaise humeur ou une vue pessimiste. ● boutade (synonymes) nom féminin (de bouter,ou provençal boutado, caprice) Saillie vive, imprévue, originale, qui touche au paradoxe
Synonymes :
- mot
- paradoxe
- plaisanterie
- pointe
- saillie

boutade
n. f. Plaisanterie.

⇒BOUTADE, subst. fém.
A.— Saillie d'esprit originale, imprévue et souvent proche de la contre-vérité. Lancer des boutades (FLAUBERT, Madame Bovary, t. 2, 1857, p. 203); une boutade d'humour noir (CENDRARS, Bourlinguer, 1948, p. 352); une boutade célèbre (PERROUX, L'Écon. du XXe s., 1964, p. 119) :
1. Il [Adolphe] reste le plus souvent sans parler, parce qu'il s'embête avec nous, ou, tout bonnement, parce qu'il souffre. Son visage est tendu et douloureux, et, tout à coup, il lance une boutade imprévue d'une drôlerie intense.
GYP, Souvenirs d'une petite fille, 1927, p. 43.
B.— Trait de mauvaise humeur, caprice :
2. Nous espérons que le public ne sera pas trop scandalisé de cette lettre, et qu'il n'y verra que la boutade chagrine d'un auteur mécontent.
JOUY, L'Hermite de la Chaussée d'Antin, t. 1, 1811, p. 125.
Par boutade. Par à-coup, irrégulièrement. Travailler, agir avec boutade :
3. Prodigue de promesses qu'il ne réalisait jamais, il s'était fait de sa fortune et de sa gloire un coussin pour dormir, courant ainsi la chance de se réveiller vieux à l'hôpital. D'ailleurs, ami jusqu'à l'échafaud, fanfaron de cynisme et simple comme un enfant, il ne travaillait que par boutade ou par nécessité.
BALZAC, La Peau de chagrin, 1831, p. 47.
C.— P. méton.
1. Petite pièce de vers dans le genre de la satire mais plus courte, et dans laquelle l'auteur décharge sa mauvaise humeur :
4. C'est Duplessis, rencontré sous l'Institut, qui nous conte que c'est Mme Colet qui, en marchandant vers à vers, a vendu sept sous le vers à sa Revue Anecdotique cette boutade rimée de Musset contre l'Académie, — le scandale de l'autre semaine.
E. et J. DE GONCOURT, Journal, 1857, pp. 375-376.
2. MUS. Ancien petit ballet impromptu.
Rem. Cité dans la plupart des dict. gén. du XIXe siècle.
PRONONC. :[butad].
ÉTYMOL. ET HIST. — 1. 1580 « caprice » (MONTAIGNE, LIII, C. XII, p. 181 dans GDF. Compl.); 2. 1580 « saillie d'esprit » (ID., IV, 64 dans LITTRÉ).
Soit dér. de bouter étymol. 1; suff. -ade; soit empr. au prov. boutado « caprice, bouderie » (fin XVIe [éd. 1628], C. Brueys dans MISTRAL); a évincé le m. fr. boutée.
STAT. — Fréq. abs. littér. :221. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 144, b) 222; XXe s. : a) 402, b) 455.

boutade [butad] n. f.
ÉTYM. 1580, Montaigne; de bouter « pousser une pointe ».
1 Trait d'esprit. Mot, propos, saillie. || Boutade vive, cruelle, mordante. || Boutade spirituelle, drôle. || Ce n'est qu'une boutade. Plaisanterie.
1 Je hasarde souvent des boutades de mon esprit (…)
Montaigne, Essais IV, 64.
2 Elle bavardait comme une pie : il lui donna la réplique avec entrain; elle avait une franchise amusante, des boutades drolatiques; ils échangeaient en riant leurs impressions (…)
R. Rolland, Jean-Christophe, p. 516.
3 L'abbé Calou était de ces innocents qui ne savent pas toujours retenir un mot drôle et qui, plutôt que de ravaler une boutade, s'exposeraient à être pendus.
F. Mauriac, la Pharisienne, XVI, p. 249.
2 Littér. Trait de mauvaise humeur.
4 Marie n'avait pas précisément son franc-parler — maman ne l'eût point toléré — elle s'en tenait aux boutades : quelques mots partaient en sifflant, chassés par une furia comprimée.
Gide, Si le grain ne meurt, I, 6.
3 Littér., vx. Caprice. || Agir par boutade. || Travailler par boutade. Accès, à-coup. || « Quelle boutade vous prend ? » (Académie).
5 Cessez donc ces boutades d'enfant malade. Elles viennent de ce que vous rêvez au lieu de réfléchir; de ce que vous suivez la passion, au lieu de la raison.
Loti, Aziyadé, XXIII, p. 106.

Encyclopédie Universelle. 2012.