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broderie

broderie [ brɔdri ] n. f.
• 1334; de broder
1Ouvrage consistant en points qui recouvrent un motif dessiné sur un tissu ou un canevas; art d'exécuter de tels ouvrages. dentelle, guipure, tapisserie. Faire de la broderie. Broderie à l'aiguille. Broderie mécanique. Broderie sur blanc (plumetis, bourdon, point de feston, jours). Broderie sur métier, broderie au tambour ou broderie d'art. « sur fond de velours vert-émir, une ancienne et admirable broderie d'or » (Loti). Broderie anglaise, effectuée autour de parties évidées. — Par ext. Tissu ainsi orné. Jupon en broderie anglaise.
Commerce, industrie des brodeurs.
2Fig. et rare Détail imaginaire ajouté à un récit. amplification, exagération.

broderie nom féminin (de broder) Art de réaliser à l'aiguille, sur une étoffe ou autre support (cuir…), des applications de motifs ornementaux à l'aide de fils de coton, de lin, de soie, etc., ou de métal. Ouvrage ainsi réalisé. Commerce, industrie du brodeur. Ornement, dessin compliqué rappelant un ouvrage de broderie. Bordure de buis ou d'autres arbrisseaux nains, dessinant les contours et ornements d'un parterre de jardin. ● broderie (expressions) nom féminin (de broder) Broderie chimique, technique consistant à broder des motifs décoratifs sur un tissu support, qu'on fait ensuite disparaître par voie chimique.

broderie
n. f.
d1./d Dessin exécuté à l'aiguille sur une étoffe déjà tissée. Faire de la broderie.
|| Ouvrage brodé. La "tapisserie" de Bayeux est en réalité une broderie.
d2./d Fig. Embellissement apporté à un récit, fabulation.

⇒BRODERIE, subst. fém.
A.— Travail d'ornementation exécuté à la main ou à la machine, et consistant à passer des fils (de coton, soie, or, argent ou laine) à l'aide d'une aiguille ou d'un crochet sur un tissu marqué d'un dessin; résultat de ce travail; faire de la broderie (cf. aiguillette2 ex. 4, arachnéen ex. 3) :
1. ... les chapes et les étoles jettent des paillettes de feu, à mesure que les génuflexions de l'officiant font miroiter les broderies damasquinées d'or; ...
TAINE, Notes sur Paris, Vie et opinions de M. F.-T. Graindorge, 1867, p. 194.
2. On distingue deux sortes de broderies : la broderie blanche ou plutôt la broderie sur blanc, car elle peut s'exécuter avec des fils de couleur, et la broderie de couleur ou de fantaisie. La broderie sur canevas relève de la tapisserie. La broderie sur blanc comprend différents genres d'exécution, dont les principaux sont la broderie en relief, comme le feston, le plumetis, et la broderie ajourée qui comprend un grand nombre de variétés (renaissance, richelieu, colbert, vénitienne, madère, etc.); la broderie de couleur est faite sur un tissu quelconque avec toutes espèces de matières et différentes sortes de points. Elle comprend la broderie au passé, la broderie d'or qui peut être faite en différents fils de métal et la broderie application.
Lar. comm. 1930.
3. Bonne-maman réussit à m'intéresser à la tapisserie et à la broderie sur filet : il fallait asservir la laine ou le coton à la rigueur d'un modèle et d'un canevas, et cette consigne m'accaparait assez; je confectionnai une douzaine de têtières et recouvris d'une tapisserie, hideuse, une des chaises de ma chambre.
S. DE BEAUVOIR, Mémoires d'une jeune fille rangée, 1958, p. 69.
SYNT. Broderie délicate, fine, appliquée, couchée, plate, relevée, mécanique; riche broderie; broderie de laine, d'or, de soie; broderie de cannetille, en lame, au plumetis, sur tulle; broderie à l'aiguille, au crochet, à la main, au métier; de chenille et de soie; broderies sur tulle; bandes de broderie, des entre-deux de broderie, des habits chamarrés de broderies.
P. méton. Industrie et/ou commerce de la broderie. Tenir un établissement de broderie (BALZAC, La Cousine Bette, 1846, p. 28). Vers le XVIe siècle, la broderie prit de l'importance à Venise (Lar. 19e, Nouv. Lar. ill., Lar. 20e, Lar. encyclop.).
P. anal. ou métaph. Tout ce qui évoque une broderie : ornements délicats et ajourés, entrelacs, etc.
♦ [En parlant de travaux d'art] Le linteau et son tympan (...) une délicate broderie de pierre (T'SERSTEVENS, L'Itinéraire espagnol, 1963, p. 321); la broderie d'un bas-relief :
4. — Les cieux sont de vair, et la terre est recouverte d'une broderie. Chaque chemin d'herbes foulées sous la gelée blanche est comme une traîne lamée, chaque buisson, une rayonnante orfèvrerie!
CLAUDEL, Tête d'Or, 1re version, 1890, p. 119.
Rare. [En parlant de l'écriture, de la signature; cf. brodeur, sens arg.] Il couvre tout de sa broderie, et légalise les actions qu'il ordonne (BALZAC, Le Père Goriot, 1835, p. 184); de la broderie de jolies phrases (J. RIVIÈRE, Correspondance [avec Alain-Fournier], 1905, p. 71) :
5. Mais ç'avait été Albertine; et entre la satisfaction de mes besoins de tendresse et les particularités de son corps un entrelacement de souvenirs s'était fait si inextricable que je ne pouvais plus arracher à un désir de tendresse toute cette broderie des souvenirs du corps d'Albertine.
PROUST, La Fugitive, 1922, p. 556.
B.— Au fig.
1. Circonstances, détails parfois imaginés que le narrateur ajoute à son discours pour l'embellir. Il y a de la broderie, un peu de broderie à ce que vous dites (Ac. 1798-1932); la broderie de ses médisances (BALZAC, Les Secrets de la princesse de Cadignan, 1839, p. 360); [si on] eût introduit ensuite toutes ces broderies dans le corps de l'histoire (SAINTE-BEUVE, Portraits contemporains, t. 3, 1846-69, p. 450).
Rem. Cet emploi, proche de l'emploi métaph., et plus rare que l'emploi verbal correspondant (cf. broder B).
2. Emplois techn.
a) HORTIC. ,,Il se disait des garnitures de buis nains qui marquaient les contours des parterres, dans les anciens jardins français`` (Ac. Compl. 1842).
Rem. Attesté encore dans BESCH. 1845, Lar. 19e, Nouv. Lar. ill., Lar. 20e, Lar. encyclop.
b) MUSIQUE
Ensemble de notes, variations souvent improvisées par l'exécutant qui s'ajoutent au thème principal. Synon. fioritures. La fine broderie des violons (J.-G. PROD'HOMME, Le Cycle Berlioz, t. 1, 1896, p. 95).
[En harmonie] Note immédiatement voisine d'une note intégrante d'un accord qui revient sur cette note réelle. ,,(...) la B[roderie, ornement mélodique] est dite inférieure ou supérieure, diatonique ou chromatique; elle se pose sur l'un des degrés voisins du son principal appelé « note brodée »`` (M. BRENET, Dict. pratique et hist. de la mus., 1926, p. 43).
Rem. Le 1er emploi est attesté par Ac. 1835-78, BESCH. 1845, Lar. 19e, Pt Lar. 1906, LITTRÉ, DG; le 2e emploi par Lar. encyclop., QUILLET 1965.
PRONONC. :[].
ÉTYMOL. ET HIST. — 1. 1270-1300 (Ordonnances sur commerce et métiers dans E. BOILEAU, Métiers, éd. G.-B. Depping, 380 dans T.-L. : le mestier de brouderie); 1393 broderie (Ménagier, I, 121, ibid.); 2. 1690 (FUR. : Broderie, se dit aussi figurement des embellissements qu'on donne à des contes & à des histoires, & le plus souvent aux depens de la vérité).
Dér. de broder; suff. -erie.
STAT. — Fréq. abs. littér. :515. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 617, b) 1 246; XXe s. : a) 777, b) 527.
BBG. — ROMMEL (A.). Die Entstehung des klassischen französischen Gartens im Spiegel der Sprache. Berlin, 1954, p. 7, 11, 188.

broderie [bʀɔdʀi] n. f.
ÉTYM. 1393; brouderie, 1270; de broder.
1 Ouvrage consistant en points qui recouvrent un motif dessiné sur un tissu ou un canevas; art d'exécuter de tels ouvrages. Dentelle, guipure, tapisserie. || Une broderie fine, délicate, savante, riche. || La broderie d'une chasuble, d'un ornement, d'un habit. || Faire de la broderie. Broder. || Broderie en forme d'alvéoles. Nid (d'abeilles).Techn. || Broderie blanche, broderie sur blanc, destinée à l'ornementation de la lingerie et du linge (plumetis, bourdon, point de feston, grille ajourée). || Broderie sur métier (tambour) ou broderie d'art; broderie de couleur (broderie d'application, d'or, au crochet, etc.). || Broderie à la machine; broderie mécanique, effectuée sur des métiers industriels.(1849, in D. D. L.). || Broderie anglaise : broderie effectuée autour de parties évidées (et imitant la dentelle). || Broderie caucasienne.Broderie rehaussée de clinquant. || Broderie de faux or, de faux argent. Oripeau. || Broderie d'or des vêtements liturgiques. Orfroi. || Bande de broderie qui coupe un tissu. Entre-deux. || Dessin de broderie entouré d'un liserage. || Le traçage, le poinçonnage d'un dessin de broderie.
1 (…) Des guerriers si bien mis,
Tant d'habits, comme au bal, chargés de broderie.
Corneille, Poésies diverses, 97.
2 Je voudrais bien qu'on fît de la coquetterie
Comme de la guipure et de la broderie !
Molière, l'École des maris, II, 6.
Une, des broderies.
3 (…) en habits et vestes de soie feuille morte, rose tendre, bleu céleste, agrémentés de broderies et galonnés d'or, les hommes sont aussi parés que les femmes.
Taine, les Origines de la France contemporaine, t. I, p. 160.
4 (…) sur fond de velours vert-émir, une ancienne et admirable broderie d'or, dessinée par un célèbre calligraphe du temps passé (…)
Loti, les Désenchantées, I, 3, p. 46.
tableau Noms et types de tissus.
2 Commerce, industrie du brodeur. || Travailler dans la broderie.
3 (1690). Fig. et rare. Détail dû à l'imagination, que l'on ajoute à un récit. Amplification, exagération. || Agrémenter une histoire de quelques broderies.
5 Aquaviva manda d'être en garde contre tout ce qui viendrait des Français, avec force broderies pour appuyer cet avis.
Saint-Simon, in Pierre Larousse.
Mus. Ornement s'ajoutant à un thème musical.

Encyclopédie Universelle. 2012.