BRABANT
BRABA
La province historique du Brabant est partagée entre la Belgique et les Pays-Bas.
Le Brabant belge est, des neuf provinces du royaume, la plus centrale et la seule qui ne soit pas limitrophe de pays étrangers. La frontière linguistique entre le Sud francophone et le Nord flamingant la traverse de part en part. Les couches géologiques qui constituent le Brabant appartiennent à l’ère tertiaire; elles sont de plus en plus jeunes du sud-ouest (sables éocènes) au nord-est (argiles oligocènes); elles reposent directement sur le socle ardennais, sans interposition de craie. L’ensemble forme un plateau doucement incliné du sud (120 m) au nord (une vingtaine de mètres), drainé par un faisceau de rivières parallèles, la Dendre, la Senne, la Dyle et la Gette, qui aboutissent toutes au collecteur Rupel-Escaut. À l’amont, ces vallées sont étroites et peu encaissées; elles s’élargissent vers l’aval, réduisant le plateau à une série de basses collines; leur fond plat et marécageux atteint le socle ancien.
Le plateau méridional, couvert de limon éolien, présente un paysage d’openfield, domaine de la grande culture mécanisée (blé, betteraves à sucre, fourrages, lin) et de l’habitat groupé en gros villages; les fermes isolées, avec leur cour carrée enclose de murs, ressemblent à des forteresses. La forêt et les prairies naturelles occupent de plus en plus de place vers le nord et donnent au Hageland et à la Campine brabançonne un aspect semi-bocager plus propice à l’élevage. Les industries alimentaires sont nombreuses, favorisées par la proximité de la capitale. En dehors de l’agglomération bruxelloise qui rassemble la plus grande partie de la population, les principales villes brabançonnes sont Louvain, qui doit sa notoriété à la présence d’une grande université catholique, Vilvorde, Hal, Asse, Diest, Aarschot, Tirlemont et Nivelles. Les paysages vallonnés du Brabant wallon constituent l’un des sites les plus pittoresques de cette région.
Le Brabant-Septentrional (4 920 km2) constitue l’une des provinces des Pays-Bas située entre la frontière belge et la vallée de la Meuse. Les sables et les graviers tertiaires forment un plan incliné du sud-est au nord-ouest, découpé en basses collines par les affluents de la rive gauche de la Meuse. Au sud-est se trouvent les immenses tourbières de Peel, où l’extraction de la tourbe a laissé une multitude d’étangs et de canaux d’évacuation. Le centre de la province a été très cultivé, malgré la pauvreté des sols: blé, seigle, pommes de terre, fourrages sur les bosses sableuses, lin, betterave à sucre, tabac dans les fonds humides. À l’ouest, l’altitude s’abaisse au-dessous du niveau de la mer; les polders bordiers du Hollandsch diep ont une agriculture très intensive. L’insuffisance des ressources agricoles a longtemps alimenté une forte émigration dans la prolifique population catholique. Les principales villes sont Tilburg (162 400 hab. en 1993), Breda (126 700 hab. en 1993) et Bois-le-Duc (94 300 hab. en 1993). Elles possèdent de petites industries de transformation et des infrastructures de tourisme et de loisir. Elles se sont dotées en outre de nouvelles technologies. Mais la réussite la plus étonnante est celle de Eindhoven (5 000 hab. en 1900, 195 300 hab. en 1993), quartier général de la firme Philips. De la fabrication des lampes électriques, on est passé à celle des appareils de radio puis de télévision, à l’appareillage électroménager, aux disques et appareils d’enregistrement, enfin aux télécommunications et recherches nucléaires. Eindhoven est par ailleurs un centre textile et la première ville néerlandaise pour les constructions automobiles. La main-d’œuvre y afflue chaque jour d’un rayon de 80 kilomètres, y compris de Belgique. Par sa population (2 243 546 hab. en 1993), le Brabant-Septentrional est la troisième province du royaume.
brabant [ brabɑ̃ ] n. m.
• 1835; charrue de Brabant 1800; de Brabant, n. d'une province belge
♦ Charrue métallique à avant-train. Double brabant, à deux socs et deux versoirs.
● brabant nom masculin (de Brabant, nom propre) Charrue métallique fabriquée industriellement à partir de la fin du XIXe s.
Brabant
n. m. AGRIC Charrue métallique à deux jeux de socs.
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Brabant
anc. province du centre de la Belgique qui avait pour ch.-l. Bruxelles et qui est divisée auj. en deux prov.: le Brabant flamand et le Brabant wallon, auxquelles il faut ajouter la Région Bruxelles-capitale. Géogr. - Le Brabant belge, qui appartient au bassin de l'Escaut, est sillonné par les vallées de la Senne et de la Dyle. Il se compose d'une plaine et d'un bas plateau au relief tertiaire vallonné. Les terrains sont recouverts d'un loess fertile (céréales, betteraves, primeurs et cultures maraîchères). Ils laissent parfois apparaître des sables (forêts, dont celle de Soignes) ou, vers le N., des argiles (prairies et élevage). Toutes les industries sont largement représentées dans le Brabant.
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Brabant
ancien duché, formé au XIe s., dont le territoire est divisé auj. entre les Pays-Bas (prov. du Brabant-Septentrional) et la Belgique. Hist. - Issu de la réunion, au XIe s., des comtés de Louvain et de Bruxelles, le duché devint en 1430 la propriété du duc de Bourgogne, Philippe III le Bon. Son destin fut alors celui des Pays-Bas bourguignons, devenus autrichiens en 1477, puis espagnols en 1516. En 1609, Maurice de Nassau, stathouder des Provinces-Unies, qui s'étaient affranchies de la domination espagnole, conclut une trêve de Douze Ans avec l'Espagne, qui lui céda la partie N. du Brabant (V. Brabant-Septentrional). La partie S. se révolta souvent contre l'occupant. En 1789, la Révolution brabançonne chassa l'armée autrichienne et en janv. 1790 les états belgiques unis furent proclamés, mais ils ne surmontèrent pas leurs divisions et l'Autriche occupa en déc. le pays. En 1792, la France chassa celle-ci et en 1795 annexa les territ. jusqu'aux Pays-Bas. De 1815 à 1830, le Brabant fut néerlandais. En 1830, quand la Belgique devint indép., les Pays-Bas gardèrent le Brabant-Septentrional. Au S., le Brabant belge eut pour ch.-l. Bruxelles, cap. de la Belgique. Les révisions constitutionnelles qui s'achevèrent en 1993 ont fait de Bruxelles-capitale l'une des trois Régions belges. En 1995, le Brabant a été divisé en deux prov.: au N., le Brabant flamand, qui fait partie de la Région flamande; au S., le Brabant wallon, qui fait partie de la Région wallonne.
⇒BRABANT, subst. masc.
AGRIC. Petite charrue métallique à avant-train muni de roues (à double système de socs et de versoirs). Brabant simple, brabant double :
• Faites bien attention à pas lui prêter mon brabant double. C'est ça qu'elle guette. Et vous savez que elle, pour rendre...
GIONO, Le Grand troupeau, 1931, p. 72.
Prononc. :[]. Étymol. et Hist. 1800 charrue de Brabant (Soc. Agricult. Seine, Paris, an IX, p. 34 dans BRUNOT t. 9, p. 1137); 1835 Brabant « sorte de charrue » (Maison rustique du XIXe s., t. 1, p. 183). De Brabant, nom de la province de Belgique d'où ce type de charrue est originaire (v. FEW t. 1, s.v. et L. VERMESSE, Dict. de la Flandre fr. ou wallonne; Genève, 1969, p. 92). Fréq. abs. littér. :8.
BBG. — BEHRENS D. 1923, p. 63. — DAUZAT (A.). Notes lexicol. : brabant, chat, lapin. Fr. mod. 1951, t. 19, p. 28. — HÖFLER (M.). Eine fragwürdige Methode der Lehnwortforschung. Z. rom. Philol. 1966, t. 82, p. 465. — VIDOS (B. E.). Mots créés, mots empr. et curiosités lexicol. R. port. Filol. 1951, t. 1, pp. 281-282.
brabant [bʀabɑ̃] n. m.
ÉTYM. 1835; charrue de Brabant, 1800; du n. de la province où elle était fabriquée (→ Brabançon).
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♦ Agric. Charrue métallique à avant-train. || Brabant simple. || Double-brabant, à deux socs et deux versoirs. — Appos. || Charrue brabant.
0 (…) il biaise, il se traverse, comme un jeune cheval au brabant.
Bernanos, la Joie, Œ. roman., Pl., p. 607.
Encyclopédie Universelle. 2012.